Définir les microcertifications et ouvrir de nouveaux horizons pour l’éducation permanente
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Définir les microcertifications et ouvrir de nouveaux horizons pour l’éducation permanente

Ces dernières années, le marché de l’emploi canadien a été grandement marqué par les changements et les bouleversements technologiques, ce qui fait que les travailleurs ont constamment besoin de se perfectionner. La pandémie de COVID-19 et les pertes d’emploi qu’elle a causées n’ont fait qu’accentuer le phénomène. Les besoins en matière de perfectionnement et de réorientation qui en résulte dans plusieurs industries ont créé une tendance vers les microcertifications, des formations courtes et spécialisées qui visent l’acquisition de compétences ciblées et recherchées par les employeurs.

Or, bien que la demande pour cette forme d’apprentissage flexible soit à la hausse, la définition de ce qu’est une microcertification varie parfois d’une région à l’autre, voire d’un établissement à l’autre.
Pour aider les futurs apprenants à comprendre leur utilité et les employeurs à reconnaître leur valeur, il est indispensable que l’on sache ce qu’elles sont exactement. C’est pourquoi notre association, Collèges et instituts Canada, a récemment mené une étude environnementale pour savoir comment ces formations sont décrites au Canada, de quoi elles sont faites et où elles sont offertes.

Pour accomplir cette tâche, nous avons d’abord dû convenir d’une définition, ce qui a nécessité la conduite de consultations élargies auprès d’éducateurs, d’employeurs et de parties prenantes de partout au pays. cadre national sur les microcertifications que nous avons lancé en mars, en vue d’atteindre un consensus au sujet de ce nouveau type de certification, a été appuyé par l’ensemble des associations régionales de représentation des collèges et des instituts du Canada.

La définition sur laquelle nous nous sommes arrêtés décrit les microcertifications comme étant « la reconnaissance d’un ensemble de compétences évaluées pouvant servir d’ajout, de substitut ou de complément à une reconnaissance officielle ou en constituer une partie ».

Ce cadre national comprend aussi des principes directeurs qui donnent des pistes aux collèges et aux instituts pour l’élaboration de microcertifications. Cela sert à garantir que les programmes répondent non seulement aux besoins des étudiants, mais aussi à ceux des employeurs, qui sont les mieux placés pour savoir quelles compétences sont recherchées dans leurs domaines.

La situation n’est pas entièrement nouvelle pour les collèges et les instituts puisqu’ils ont toujours été des fournisseurs clés d’éducation permanente, que ce soit sous la forme de programmes courts ou de certificats. Mais maintenant que l’éducation permanente tend à devenir la norme, la flexibilité des parcours et des types de certifications offertes font de plus en plus partie des critères des apprenants.

Les microcertifications ont aussi la qualité d’être accumulables, ce qui représente une nouvelle façon pour les étudiants d’atteindre leurs objectifs d’apprentissage. Elles permettent de remplacer l’éducation fondée sur les résultats par l’apprentissage fondé sur les compétences, d’aller au-delà du système semestriel et des approches traditionnelles de reconnaissance de l’apprentissage au moyen de crédits et donnent accès à un large éventail de nouvelles compétences enseignées par des fournisseurs reconnus.

Nombreux sont ceux qui considèrent les microcertifications comme une façon d’intégrer et d’autonomiser de nouveaux groupes d’apprenants tout en soutenant les entreprises canadiennes en enseignant de façon rapide et flexible les compétences nécessaires à l’innovation, au développement et à la réussite commerciale.

Notre analyse environnementale a montré que les microcertifications suscitent beaucoup d’intérêt dans l’ensemble du Canada et qu’il existe un certain consensus quant à leur fonction, leurs caractéristiques et leur valeur. Cette analyse nous a aussi appris que 56 % des collèges répondants offrent des microcertifications en ligne, en personne ou dans les deux formats et que 33 % de ces établissements prévoient ou souhaitent le faire dans un avenir rapproché. Ce n’est donc qu’un début.

Les microcertifications sont aussi utilisées pour former rapidement de nouveaux travailleurs dans des secteurs où la main-d’œuvre manque. Le plus récent exemple est celui du secteur des soins de longue durée, dans lequel la pandémie de COVID-19 a exacerbé la pénurie de main-d’œuvre. Pour remédier à cette situation, le gouvernement fédéral nous a demandé de concevoir une microcertification entièrement subventionnée afin d’attirer et de former de nouveaux fournisseurs de soins de longue durée. Le tout nouveau Programme d’assistant-préposé en soutien aux soins sera offert par nos collèges et instituts membres à la grandeur du pays dans le cadre de notre projet Renforcer les capacités en soins de longue durée. Cela n’est qu’un exemple de situation à laquelle ce nouveau type de programmes peut constituer une solution.

Définir les microcertifications et ouvrir de nouveaux horizons pour l’éducation permanente

Les collèges et les instituts estiment que les microcertifications leur apporteront une clientèle croissante d’apprenants en continu qui sera comparable à leur cohorte habituelle d’étudiants à la formation continue. En fait, malgré la pandémie de COVID-19, les effectifs des collèges et instituts canadiens se sont particulièrement bien maintenus, ce que beaucoup d’observateurs du système attribuent au renouvellement de la demande liée au perfectionnement et à la réorientation.

L’un des autres avantages que les collèges et instituts qui proposent des microcertifications peuvent envisager d’offrir est l’évaluation et la reconnaissance des acquis (ÉRA), qui est déjà une pratique courante dans presque tous les établissements collégiaux. Ce processus réduit généralement les coûts et le temps à consacrer pour les adultes pour qui il serait autrement difficile de suivre une formation. Cela permet aux apprenants potentiels de commencer leur démarche par une évaluation des compétences qu’ils ont déjà acquises par l’éducation et l’expérience professionnelle, et donc d’être dispensés de certains cours ou modules. L’intégration d’un processus d’ÉRA peut aussi mener à l’allocation de crédits de microcertification pour les formations ou les cours suivis ailleurs, y compris à l’extérieur du Canada, facilitant ainsi la transférabilité.

Il est évident que les microcertifications font désormais partie du paysage de l’enseignement et qu’elles deviendront un outil essentiel pour les gens qui souhaitent mettre leurs compétences à jour à quelque moment que ce soit de leur carrière. À mesure que les collèges et les instituts du pays étendront leur offre, ces nouveaux parcours flexibles que l’on voit émerger deviendront sans aucun doute une composante clé du perfectionnement professionnel dans tous les secteurs de l’économie.

Denise Amyot Author
Denise Amyot est présidente-directrice générale de CICan, la voix nationale des collèges, instituts, cégeps et écoles polytechniques publiques du Canada.
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Denise Amyot est présidente-directrice générale de CICan, la voix nationale des collèges, instituts, cégeps et écoles polytechniques publiques du Canada.
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