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Ma transition professionnelle à 37 ans fut d’abord motivée par le besoin d’accompagner les créatifs vers le succès.
J’ai débuté dans le domaine du design à 20 ans et j’ai été associée d’une entreprise pendant 17 ans.
Vers la fin, je n’effectuais plus de création, je gérais les projets. Je travaillais sept jours par semaine, et j’avais trois jeunes enfants. De ce fait, mes valeurs ont changé et j’ai eu besoin de relever de nouveaux défis. J’ai alors ouvert une boutique-atelier où je créais du mobilier pour enfants.
C’était avant les réseaux sociaux et je travaillais constamment sur mon positionnement, avec succès, puisque j’étais bien médiatisée. De jeunes créateurs de tous les domaines, souvent des références d’amis, venaient me demander conseil. J’ai décidé d’exposer les créations de certains et de leur donner de la rétroaction. Je ne voyais pourtant pas en moi ce talent naturel que j’avais de conseiller et de guider les gens vers le succès. Après quelques années, ce désir d’accompagner plus et mieux a pris le dessus sur la création.
Je réalisais que mon désir d’aider les gens à réussir était devenu ma passion et que c’était ainsi que j’activais mon processus créatif et le meilleur de moi.
À 37 ans, je suis retournée parfaire ma formation, et sans grand étonnement pour plusieurs de mes proches ni pour mes enseignants de l’époque, vu mon profil E, j’ai ouvert mon cabinet d’accompagnement, de développement et de transition professionnelle.
On retrouve parmi ma clientèle des avocats, des ingénieurs, des professionnels du domaine de l’éducation et de la santé, des personnes de diverses autres professions.
Par mon travail de conseillère de développement professionnel et de transition, j’accompagne des créatifs de différents domaines dans leur développement professionnel et personnel : artistes peintres, auteurs, photographes, designers d’intérieur et de mode, créateurs de médias technologiques, danseurs, et bien d’autres.
Ce que je constate est qu’il y a autant de manières de vivre le doute de la réussite que d’individus créatifs. Pour certains, le doute se vit sur le plan des valeurs ou de la valeur que la personne créative s’attribue.
« Combien puis-je être payé pour ceci ou cela? Est-ce que je serai capable de demander de l’argent pour mon art? »
« Je vois mon art comme une manifestation esthétique avant d’être commerciale. Est-ce que ça veut dire que je ne pourrai jamais bien en vivre? »
« Est-ce que rendre mon art accessible en diminue l’importance? »
« Est-ce que le succès m’enlèverait ma liberté? »
Sur un plan plus intime, j’entends des réflexions telles que: « Si mon art n’est pas reconnu, je n’ai pas de valeur. »
Certains pensent même que leurs dépendances, par exemple à l’alcool ou aux narcotiques, activent leur élan créatif et que s’ils arrêtent, cela pourrait marquer la fin de leur génie créatif. Bref, selon eux, il faudrait souffrir pour pouvoir créer.
D’autres craignent de ne pas plaire ou pire encore, vivent avec cette peur de déplaire.
Les personnes au profil artistique faisant appel à mes services veulent connaître des options pour mieux vivre leur vie d’artiste. Ma perception en début de carrière était qu’il était naturel pour eux d’activer leur facette créative afin de résoudre des problèmes et envisager des options. Pourtant, j’ai pu voir que la vulnérabilité et le manque d’assurance peuvent les coincer dans leur évolution. J’ai vu que le fait d’être artiste n’est pas absolument synonyme de créatif, selon la définition que j’y accordais, soit la facilité à résoudre des problèmes complexes.
Je travaille avec eux afin qu’ils se connaissent mieux et prennent conscience que leur carrière peut être développée avec un processus créatif, en pensant « hors de la boîte ».
Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.