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Amoureuse de la vie, je suis une entrepreneure aux multiples facettes. Je me définis comme étant chaleureuse, positive, polyvalente et inspirante. On reconnait aussi ma détermination et ma résilience. Bref, je suis une humaine au grand cœur, qui travaille fort, qui a une belle capacité d’adaptation et pas mal de défauts aussi. J’aimerais que cela soit suffisant comme définition. Pourtant, le volet professionnel est d’une telle importance dans notre culture québécoise (on se définit tellement par notre travail en Amérique du Nord) que, pour être crédible, je me sens obligée d’en parler.
Originaire de Drummondville, le travail de mon père m’a amenée à passer dix ans de mon enfance en Europe. En effet, à l’âge de trois ans, j’ai quitté le Québec pour vivre cinq ans en France et cinq ans en Espagne. Cela m’a permis de développer ma capacité d’adaptation ainsi que mon ouverture d’esprit et d’apprendre l’espagnol.
À l’âge de sept ans, alors que je vivais en Espagne depuis quelques mois seulement, j’ai dû subir une intervention de sept heures à cœur ouvert, appelée coarctation de l’aorte.
Je n’irai pas dans les détails, simplement parce que ce n’est pas le sujet de l’article, mais sachez que ce moment désagréable m’a permis de développer ma résilience et ma force.
De retour au Québec, j’ai obtenu une technique en éducation à l’enfance, un certificat en communication ainsi qu’un baccalauréat et une maitrise en orientation.
Dès la fin de ma maitrise, il y a huit ans, j’ai commencé ma pratique privée comme conseillère d’orientation. J’ai eu la chance d’implanter un département RH et de faire du recrutement de cadres (headhunting). J’ai aussi été intervenante en santé mentale et conseillère en réadaptation pour les vétérans. Bref, les défis professionnels ont toujours été présents dans ma vie, et j’aime ça.
L’intervention de crise
Depuis quelques années, je fais de l’intervention de crise en entreprise à temps plein, en étant 100 % à mon compte. On me demande souvent à quoi ressemble mon quotidien comme intervenante trauma. Je vais donc prendre le temps de vous l’expliquer.
L’envie d’être son propre patron, l’absence de hiérarchie et le désir de liberté poussent de nombreux humains à tenter l’aventure de l’entrepreneuriat. Ce n’est pourtant pas si simple et charmant que ça en a l’air!
Savez-vous le courage que cela demande d’être « son propre patron » en devenant travailleur autonome dans le domaine de l’intervention trauma? Réalisez-vous que lorsque j’ai pris cette décision, j’avais une maison, des responsabilités et des comptes à payer? En passant, à cette époque, je n’étais pas en couple et j’assumais seule à 100 % de tous les frais reliés à ma maison, ce qui comprend l’entretien normal et les rénovations, hydro, Internet, etc.
J’ai pris une décision. J’ai pris un risque. Pourquoi? Qu’est-ce qui m’a poussée à prendre ce risque? Je me suis souvent posé la question. Avoir du courage, c’est prendre des risques et j’en ai pris tout un! Le courage, c’est la prise de risque, oui, mais c’est aussi l’inconnu. D’ailleurs, bien souvent le manque de courage est synonyme de peur de l’inconnu.
Je ne savais pas comment allait se porter mon entreprise quand j’ai pris la décision de faire le grand saut. J’avais un plan en tête et des fournisseurs, mais sans plus. Inconsciemment, je savais que 90 % des scénarios catastrophes que j’avais en tête ne se réaliseraient pas.
Je ne savais pas si j’allais faire des sous, si j’allais recevoir des appels ou non. Et que dire de la facturation, ma bête noire! Pour moi, 4+4 font 9. Je me doutais que cela allait être tout un défi. En me renseignant, j’ai compris que j’allais devoir payer de la TPS et de la TVQ chaque trois mois (ou chaque période dans le jargon de la comptabilité) et que ce montant allait être calculé en fonction de mes dépenses et de mes revenus. C’est tout ce que je savais.
Et puis j’ai appris, j’ai compris et j’ai surmonté les difficultés. J’ai appris à faire ma comptabilité. J’ai compris que j’allais travailler très fort. J’ai travaillé la responsabilisation en lien avec les erreurs que j’ai faites dans le démarrage de mon entreprise. Malgré tout, je me suis bien adaptée. J’ai même réussi à rendre le trafic de Montréal tolérable.
Il faut dire que j’avais la chance d’être bien entourée et bien conseillée, particulièrement en ce qui concerne les finances et le domaine automobile. J’ai quand même pris le temps d’analyser quelques éléments avant de faire le grand saut. Par exemple, j’ai changé ma Toyota Corolla pour une Prius Prime (hybride), qui correspondait plus à mes nouveaux besoins. J’ai également ajusté mes assurances en conséquence de ma nouvelle réalité.
Goethe disait : « Quoi que tu rêves d’entreprendre, commence-le. L’audace a du génie, du pouvoir, de la magie. » Je trouve cela tellement beau et vrai. C’est exactement ce que j’ai fait avec ce livre et quand je suis devenue travailleuse autonome et, je vous jure, ça marche!
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En ce qui concerne mon horaire, je suis 100 % sur appel et je peux être appelée jour, soir, nuit et fin de semaine. Souvent, le client demande à ce que je sois sur place le plus rapidement possible ou encore le lendemain. Je suis déployée en moyenne quatre jours par semaine un peu partout en province et au pays. Le reste du temps, je fais ma facturation, j’écris un livre et des articles, et je fais du démarchage. En fait, j’essaie de voir ces moments comme des opportunités pour vivre des expériences professionnelles différentes, douces et positives.
Concrètement, j’accompagne de merveilleux humains qui vivent des évènements difficiles et souvent traumatisants : crises suicidaires, licenciements, accidents de travail et agressions font partie de mon quotidien.
Cela peut paraitre lourd, mais en vérité c’est tout le contraire. Attention, je ne dis pas que mon métier est toujours léger et facile. Par contre, j’aime mon travail parce que j’ai la certitude d’apporter un changement positif dans l’entreprise et dans la vie des employés que je rencontre. Je parle souvent de mon travail en disant que je sème une graine et que je ne verrai jamais pousser la plante. Pour moi, aider les autres est une source inépuisable de valorisation et de gratification. Aider les autres me donne de l’énergie. J’irai même jusqu’à dire que cela m’apaise et m’aide moi-même.
Ce que je trouve le plus compliqué à gérer au quotidien dans ce métier, c’est l’insécurité financière en lien avec le fait de ne jamais savoir quand tu vas être appelée et quelle sera ta charge de travail du mois. Quand un fournisseur ne te téléphone pas pendant quelques mois par exemple, difficile d’arrêter le hamster qui tourne! Pour m’aider, je me rappelle les conseils que je donne à mes clients et je les applique.
Vous avez des questions sur mes conférences? Vous aimeriez savoir comment je peux vous aider et vous accompagner? Sachez que j’offre du coaching de gestion, des rencontres individuelles, des groupes de co-développement et des conférences sur des thèmes variés touchant le bien-être et la santé mentale. Je parle anglais et espagnol et je me déploie sur le terrain.
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.