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Introduction
Saviez-vous que le mot compassion vient du latin « souffrir avec »? Drôle d’introduction pour vous parler de l’autocompassion.
Effectivement, pour pouvoir se donner de la douceur et la compassion, il faut avant tout accepter de reconnaitre et vivre une émotion d’une intensité difficile. Toutes les émotions sont légitimes et valides, c’est leur intensité qui peut être difficile à vivre.
C’est quoi en fait l’autocompassion?
C’est une façon de reconnaitre que nos souffrances ne peuvent pas être réparées, évitées ou résolues, elles doivent ‘’simplement’’ être vécues (Neff, 2021). Il s’agit alors d’une réponse à ces souffrances. Ça implique alors d’être touché.e et ouvert.e à notre propre souffrance, de ne pas l’éviter ou de s’en déconnecter, de générer le désir d’alléger sa souffrance et de se soigner avec gentillesse, de soulager sa souffrance et de se soigner avec bonté, comme on le ferait avec les gens qu’on aime.
L’autocompassion c’est aussi une façon de se rapprocher des autres en reconnaissant que notre souffrance et nos expériences de vie difficiles sont aussi vécues par d’autres personnes.
Même si on parle d’AUTO compassion, notre souffrance on peut la vivre et la discuter avec les autres, c’est aussi une bonne façon de reconnaitre que d’autres humains l’ont déjà vécue. Discuter des stratégies d’autocompassion qui ont fonctionné chez les autres.
L’épuisement de compassion, c’est quoi le lien
Il s’agit d’une diminution de notre capacité à éprouver de la compassion envers les autres, à cause du stress et de l’exposition continue à la souffrance. Il y a différentes causes possibles à cet épuisement (Brillon, 2020) :
- L’empathie élevée : entretenir des liens émotionnels intenses avec la clientèle peut causer une surcharge émotionnelle (ex.: ressentir leur douleur).
- Charge de travail élevée : avoir peu de temps pour le repos et le ressourcement.
- Manque de reconnaissance de l’environnement : peut augmenter le sentiment d’isolement et le niveau de stress ressenti.
- Difficultés à poser des limites : ne pas établir de limites claires entre le rôle d’aidant.e et la sphère de vie personnelle peut mener à une surcharge.
- Conditions de travail : des environnements de travail stressants ou mal encadrés peuvent contribuer au sentiment de fatigue et d’impuissance.
Ça a l’air de quoi une personne en épuisement de compassion?
C’est une personne chez qui on peut observer un changement de comportements et une distance psychologique et professionnelle, par exemple :
- Travail de moins bonne qualité (ex.: manque de jugement professionnel)
- Effectue moins de travail qu’à l’habitude.
- Problème d’absentéisme et de présentéisme (être présent.e et moins fonctionnel.le)
- Distance relationnelle avec ses collègues de travail (ex : dîne seul.e)
- Recherche plus de compliments et plus de confidences (façon de se faire valoriser)
- Faire vivre à l’autre une mauvaise expérience de relation d’aide
- Faire des commentaires inappropriés
Si vous observez ces changements chez un.e de vos collègues de travail : ouvrez le dialogue et communiquez-lui vos préoccupations pour lui/elle.
Je fais quoi préventivement et activement pour l’éviter?
Je me donne plus d’autocompassion au quotidien.
Comment?
Par différentes techniques d’encrage :
- En me faisant des automassages : excellente technique d’encrage et de connexion avec soi-même. Se faire masser par une autre personne fonctionne très bien aussi 😉
- Tenir par écrit les détails d’une journée difficile ou en parler à une personne sécuritaire en non jugeante
- Intégrer des activités de soin de soi : journée au spa, yoga, bain chaud, marcher dehors, etc.
- Se reposer : se permettre idéalement 24h en continu avec moins de stimuli et plus de repos chaque semaine
Quelques suggestions de livres :
- Tu mérites mieux qu’un bain moussant (Stéphanie Deslauriers, 2023)
- S’aimer (Kristin Neff, 2013)
- Entretenir ma vitalité d’aidant (Pascale Brillon, 2020)
- L’autocompassion (Christophe K. Germer, 2013)
- L’autocompassion sans compromis (Kristin Neff, 2023)
- Je suis épuisé.e (Cathy Assenheim, 2021)
Mon coup de cœur personnel :
- Protection de son intégrité physique et psychologique en contexte d’intervention (Marie-Ève Gingras, 2018)
Deux cahiers d’exercices sur le sujet :
- Mon journal d’autocompassion (Stéphanie Deslauriers, 2024)
- Mon cahier d’autocompassion en pleine conscience (Kristin Neff et Christopher K. Germer, 2020)
Références :
Brillon, P. (2020). Entretenir ma vitalité d’aidant : guide pour prévenir la fatigue de compassion et la détresse professionnelle. Les éditions de l’homme : Montréal.
Germer, C.K et Neff, K. (2020). Mon cahier d’autocompassion en pleine conscience : comment apprendre à s’aimer. Éditions De Boeck.
Neff, K. (2021). S’aimer : Apprivoiser son critique intérieur avec la pleine conscience et l’auto-compassion. Éditions Marabout.
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.
