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Il y a des mots qui, à force d’être répétés dans les entreprises, risquent de perdre leur sens. « Inclusion » en fait partie. On l’affiche dans des campagnes de communication, on le glisse dans des politiques RH, parfois même on le met en slogan. Mais derrière ce mot, il y a bien plus qu’une tendance : il y a une révolution silencieuse dans la façon dont les organisations recrutent, grandissent et se projettent vers l’avenir.
Car l’inclusion n’est pas seulement une belle valeur morale. C’est une stratégie gagnante. Ce qui se justifie par le fait qu’elle crée une performance durable, ancrée dans le concret : des équipes plus inventives, plus engagées, et plus résilientes.
Recruter un être humain, pas un CV
Imaginez un instant. Vous tenez dans vos mains un CV : deux pages bien alignées, quelques expériences, quelques diplômes. Rien d’exceptionnel. Et pourtant, derrière ce papier se cache peut-être une personne qui a traversé l’adversité, qui a appris à se réinventer, qui porte en elle une énergie et une créativité que vous ne devinerez pas en lisant ces lignes.
Le problème, c’est que trop souvent, le processus de recrutement agit comme un filtre mécanique.
On trie, on élimine, on coche des cases. Et c’est tout.
Le recrutement inclusif, lui, propose autre chose. Il invite à voir la personne dans sa globalité : ses compétences, certes, mais aussi son potentiel, son adaptabilité, ses valeurs. Car derrière chaque candidature, il y a une histoire. Et ce sont parfois ces histoires atypiques qui donnent naissance aux parcours les plus inspirants.
Recruter inclusif, ce n’est pas baisser le niveau d’exigence. C’est au contraire s’ouvrir à des talents que l’on n’aurait jamais repérés autrement. C’est accepter que la valeur d’une personne ne se mesure pas seulement à la ligne « formation » ou « expérience professionnelle ».
Diversité : l’arme secrète des organisations performantes
Une équipe homogène peut aller vite, mais une équipe diversifiée va plus loin. Pourquoi? Parce que lorsqu’on met autour d’une table des personnes issues de parcours différents, les idées s’entrechoquent, les perspectives se complètent et les solutions deviennent plus créatives.
Dans un monde du travail où les pénuries de main-d’œuvre se multiplient, ignorer certains profils revient tout simplement à se priver d’un vivier immense de compétences. Mais au-delà de l’urgence de recruter, la diversité est surtout un moteur d’innovation.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon le Boston Consulting Group, les entreprises avec des équipes de direction diversifiées génèrent près de deux fois plus de revenus liés à l’innovation que celles qui restent homogènes. Et il suffit parfois d’un seul regard différent pour transformer une idée banale en projet révolutionnaire.
https://www.bcg.com/publications/2018/how-diverse-leadership-teams-boost-innovation
Inclusion et image employeur : plus qu’un logo, une culture
Soyons clairs : l’inclusion ne se vit pas dans un tableau Excel. Elle se ressent. Dans la façon dont les collègues collaborent, dans l’atmosphère qui règne dans les bureaux, dans la fierté avec laquelle un employé parle de son entreprise autour de lui.
Et surtout, elle les garde. Car lorsque les gens sentent qu’ils peuvent être eux-mêmes au travail; sans cacher une partie de leur identité, sans craindre d’être jugés; ils s’investissent pleinement. Ils deviennent des ambassadeurs convaincus, pas seulement des salariés.
Et c’est là que l’inclusion devient un cercle vertueux : elle attire les bons profils, les fidélise, et renforce encore l’image positive de l’entreprise à l’extérieur.
L’inclusion en action : des gestes concrets
Le recrutement inclusif n’est pas une utopie. Il se vit dans des actions simples mais puissantes :
- Rédiger des offres d’emploi inclusives, avec un langage accessible à tous, sans jargon ni stéréotypes.
- Former les recruteurs pour déjouer les biais inconscients qui orientent, souvent sans qu’on le réalise, nos décisions.
- Adapter les processus de sélection : par exemple, remplacer certains tests trop académiques par des mises en situation réelles, ou aménager les entretiens pour les personnes neurodivergentes.
- Nouer des partenariats avec des associations qui accompagnent les personnes éloignées de l’emploi.
Certaines entreprises vont plus loin encore : programmes de mentorat inclusif, journées de recrutement dédiées à des profils souvent invisibilisés, ou encore politiques claires pour soutenir les employés en situation de handicap. Ce ne sont pas des « gestes symboliques ». Ce sont des changements profonds qui façonnent une culture d’entreprise durable.
Pourquoi l’avenir sera inclusif
Le recrutement inclusif répond à trois grands défis de notre époque :
- La pénurie de talents : quand on élargit le champ, on découvre des compétences que d’autres négligent.
- La demande d’équité : les jeunes générations attendent des employeurs un engagement réel en matière de justice sociale et de diversité.
- Le besoin d’innovation : la créativité naît du croisement des différences, pas de l’uniformité.
Les entreprises qui choisissent ce chemin ne font pas que s’adapter. Elles prennent de l’avance. Elles bâtissent des organisations plus agiles, plus humaines, et surtout mieux armées pour affronter les incertitudes de demain.
L’inclusion reste un pari humain et gagnant
Disons pour conclure que le recrutement inclusif n’est pas une faveur que l’on accorde à certains. C’est une intelligence collective qui profite à tous. C’est accepter que chaque personne, avec son parcours unique, a quelque chose à apporter.
Dans un monde où la compétitivité repose autant sur l’innovation que sur la fidélisation des talents, l’inclusion n’est plus une option. C’est un levier incontournable, un investissement sûr.
Les organisations qui l’ont compris ne se contentent pas de cocher une case « diversité » sur un rapport annuel. Elles vivent l’inclusion, elles la respirent, et elles en font un moteur de performance durable au bénéfice des employés, des clients, et de la société tout entière.
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre