Une saine habitude à développer cette année…
« Allez droit au but et posez les bonnes questions »
Savez-vous pourquoi les films de James Bond ne démarrent pas en douceur et que dès l’ouverture ils nous plongent au cœur de l’action?
Ne trouvez-vous pas que cette analogie contraste avec la façon dont nous abordons habituellement les situations et la façon dont nous posons les questions?
Dans ma pratique de coaching, j’observe souvent que les gens évitent d’aller droit au but de peur de froisser l’autre ou bien tournent autour du pot, ce qui a pour effet d’alourdir les conversations.
En quoi votre leadership serait différent si vous développiez une nouvelle habitude cette année? L’habitude d’aller droit au but et de poser vos questions sans détour.
Lorsque nous posons une question, le défi consiste ensuite à tolérer un moment de silence afin de donner le temps à l’autre personne de réfléchir à sa réponse. Profitez de ce laps de temps pour respirer et ouvrir votre canal en mode écoute plutôt que de chercher votre prochaine répartie.
Nous sommes habitués à donner des conseils, et il est souvent plus facile de donner des réponses que de poser des questions. Souvent, les gestionnaires ne coachent pas leurs collaborateurs en posant des questions parce qu’ils sont parfois maladroits, ce qui donne le résultat inverse de l’effet souhaité.
Le rôle du gestionnaire est de développer et d’accroitre l’autonomie de leurs collaborateurs et non pas de proposer des solutions pour régler leurs problèmes.
On me rétorque souvent : « Oui, mais c’est plus rapide de donner la solution, car je suis submergé de travail ». C’est vrai qu’à court terme c’est plus rapide, mais à plus long terme, c’est plus rentable de laisser le temps de la réflexion, car en les encourageant à réaliser leur plein potentiel vous les aiderez à réaliser davantage de choses qui aient un impact et du sens.
L’objectif du coaching de développement consiste à accompagner la personne à réfléchir autrement pour faire face à la difficulté plutôt que de se concentrer sur le problème. Donner les réponses a pour effet de rendre les autres dépendant de vous, ce qui diminue leur initiative et crée un surcroit de travail pour vous. De plus, adopter l’habitude de coacher vous aidera à obtenir un meilleur impact en faisant moins d’efforts et vous permettra d’utiliser votre temps à ce qui compte vraiment.
Quelques questions essentielles
Surtout, évitez de déguiser vos conseils en posant de fausses questions. En voici quelques exemples:
- Remplacer « As-tu pensé à ceci… » par « À quoi as-tu pensé? »
- Remplacer « Que dirais-tu de… » par « Qu’as-tu envisagé? »
- Remplacer « Quelle est la difficulté? » par « Quelle est la vraie difficulté pour toi? » le pour toi rend la question plus personnelle et aide l’autre à formuler ce dont il a besoin pour s’en sortir.
- Remplacer « Pourquoi as-tu fait ça? » par « Qu’est-ce qui t’a fait choisir cette option? »
Remplacer « C’est quoi ton problème? » par « Qu’est-ce qui te préoccupe? » - Remplacer le « Pourquoi? » par « En quoi est-ce important pour toi? » Le mot pourquoi est perçu comme un reproche et il a pour effet de mettre l’autre sur la défensive. Poser la question avec intérêt et curiosité créera l’ouverture nécessaire pour entamer une conversation authentique.
Modifier un comportement demande un effort, alors faites preuve de bienveillance envers vous-même. Faites le premier pas avec une personne avec qui la communication est facile ou, à l’inverse, dans une situation où vous n’avez plus rien à perdre. Observez ensuite ce qui se passe de différent.
Mettez en pratique l’expression « tournez-vous la langue sept (7) fois avant de donner un conseil », faites preuve de plus curiosité envers l’autre et démontrez un réel intérêt en posant plus de questions.
En conclusion, c’est avec la pratique que vous réussirez à maîtriser l’art de poser les bonnes questions!
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.
Source : Livre « 10 minutes pour coacher ses collaborateurs » de Michael Bungay Stanier.