Le phénomène de mondialisation, qui débute au tournant des années 1980, confronte les travailleurs et les organisations à un marché de l’emploi en perpétuel changement, toujours plus complexe et exigeant. Au cours des dernières années, cet état de fait a semblé s’accélérer : de nombreuses situations (pandémie, pénurie de main-d’œuvre, récession, etc.) nous laissent croire que le monde du travail est non seulement changeant, mais littéralement dans une phase de transformation éclectique et profonde, à la fois humaine, numérique et écologique, pour ne nommer que celles-là.
Les organismes en employabilité en soutien à un monde du travail en changement
Afin de soutenir l’humain dans ce contexte incertain, les organismes en employabilité de la province jouent un rôle de premier plan. En effet, les services publics d’emplois, soutenus par Services Québec, sont offerts à l’ensemble de la population québécoise ainsi qu’aux employeurs, et ce, avec une offre de services majoritairement gratuite. Ils comprennent des services universels d’accueil, de placement et d’information sur le marché du travail ainsi que des services spécialisés. À notre époque où le marché du travail est en constant mouvement, les services d’emplois proposés à la population et les modalités de leur prestation se doivent d’être constamment ajustés aux besoins en évolution de la clientèle et du marché du travail (Gouvernement du Québec, 2022). Afin d’atteindre leurs objectifs, les services publics d’emplois tentent de mettre tout en place afin que le client et sa démarche soient au cœur de leur intervention. D’ailleurs, dans le Plan stratégique 2019-2023 du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, il était possible de constater plusieurs orientations en ce sens, dont celle-ci : « Adapter les interventions aux besoins de la clientèle ».
Comment parvenir à créer, adapter et offrir à une clientèle diversifiée des services qui répondent parfaitement à ses besoins? En prenant le temps de bien évaluer la situation, le bagage et les besoins des personnes qui demandent à être prestataire des services, et ce, sous chacune des sphères de vie. Vous me direz sûrement que, dit ainsi, c’est « la base »… et je vous répondrai que vous n’avez pas encore envisagé le tout en mode panoramique avant de déclarer cette tâche simple.
Des nouveautés chez Services Québec qui changent la donne
Depuis l’introduction de certaines nouveautés, au courant de l’été 2022, dans les façons de faire de Services Québec, entre autres au niveau de l’attribution des clients sous les différentes ententes de services, force est de constater que cette première phase du processus d’accueil et d’intervention ne semble pas si simple à maîtriser adéquatement pour bon nombre de conseillers œuvrant en employabilité. Une rumeur circule à l’effet que la complexité est montée d’un cran et que plusieurs personnes conseillères ne se sentent plus aussi bien outillées qu’avant lorsqu’il est question de faire une évaluation initiale. Celle-ci se doit maintenant d’être beaucoup plus exhaustive, voire à saveur psychosociale, afin d’arriver à répondre aux demandes des bailleurs de fonds, dont Services Québec.
Plus concrètement, les intervenants en employabilité doivent maintenant s’ouvrir, demeurer attentifs et analyser encore davantage d’éléments de la vie de leur clientèle, afin que chaque personne accueillie soit, notamment, placée dans le bon groupe de services.
Les bénéficies sont alors multiples! Ainsi, le client sera dirigé de façon plus précise et avec davantage de fluidité vers les différents services offerts dans l’organisme ou référé avec plus de justesse vers d’autres ressources. De surcroît, en plus de bonifier le service client, cela permet une prise en charge plus complète de chacun des dossiers par les intervenants, ce qui limite la marge d’erreur. Ultimement, le bon appariement client-service a un impact direct sur la gestion des organismes et leur capacité à répondre adéquatement aux objectifs gouvernementaux fixés.
Les services publics d’emplois se sont d’ailleurs dotés d’une série d’indicateurs de résultats ciblés qui sont interreliés et qui témoigneront globalement de l’atteinte des objectifs du plan d’action global du gouvernement du Québec en matière d’emploi.
Dans ce contexte, l’importance que les organismes et leurs intervenants doivent accorder à l’étape de l’Évaluation des besoins n’est plus à prouver. Selon Hackney et Cormier (2012), l’Évaluation des besoins est « un processus de collecte et d’organisation de données en lien avec le contexte de vie d’une personne. Cette collecte permet de saisir les éléments significatifs permettant de comprendre sa réalité. Et ce, en demeurant ouvert à la découverte de nouveaux éléments du puzzle tout au long de la démarche de consultation ».
Afin de faire la lumière sur les nombreuses pièces de puzzle du tableau global de la vie de nos clients, il peut être intéressant d’appréhender l’Évaluation des besoins en mode panoramique. Comme nous le rappelle James Morisson (2018), docteur clinicien reconnu dans le monde de la santé mentale, notre client, comme nous, a passé sa vie entière à accumuler des expériences : il n’y a presque aucune limite au nombre et à la variété des informations que nous pourrions recueillir.
Les étapes et les outils qui découlent de la méthode panoramique permettent d’aborder l’évaluation initiale de façon complète, profonde et structurée… et il y a même moyen d’y ajouter une certaine créativité et de l’adapter pour divers types de clientèle. N’attendez plus et revisitez l’Évaluation des besoins en 2023 par le biais de ma formation!
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.