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Je suis conseillère d’orientation depuis 15 ans, dont les 7 dernières années en pratique privée. J’ai commencé ma carrière dans le domaine communautaire dans un Carrefour Jeunesse Emploi dans la magnifique région de la Beauce. J’y ai travaillé pendant 6 ans et j’ai adoré mon expérience. Alors, qu’est-ce qui m’a amenée à la pratique privée? Un déménagement dans une nouvelle région en Montérégie dans un bureau connexe à ma maison. C’était parfait pour y exercer en privé. En début de carrière, la pratique privée, c’était très loin dans ma tête. En fait, pour être honnête, je voyais davantage ça comme une fin de carrière. Je me trouvais trop jeune pour amorcer ma pratique privée. Et pourtant, je l’ai fait.
Est-ce que c’est facile, la pratique privée? Non, ce n’est pas facile. Il faut prendre le temps de bâtir sa clientèle et s’installer. Je me fais connaître à travers un site Web et une page Facebook. Je me suis associée à des PAE, à la CNESST, à l’IVAC, à la SAAQ, des assurances privées et par le bouche-à-oreille de clients satisfaits de mes services. J’ai commencé un blogue et on me sollicite maintenant pour écrire pour d’autres blogues de mon domaine professionnel.
En pratique privée, on s’investit beaucoup pour aller chercher des clients, et on n’a pas de salaire.
On dit que ça prend entre 5 à 7 ans pour bâtir une entreprise qui dure. J’avais un défi encore plus grand, celui de me faire connaître dans une région toute nouvelle pour moi. Cependant, j’ai un grand avantage : celui d’être la seule conseillère d’orientation dans la région qui a sa pratique privée. Celui qui l’exerçait avant moi, était seul et prenait sa retraite. Quel hasard quand même! Si vous venez d’une région métropolitaine, il y a de grosses chances qu’il y ait quelques collègues établis en pratique privée. Il faut donc faire sa place. De mon côté, j’ai fait quelques remplacements dans les écoles secondaires qui m’ont permis de garder ma pratique privée tout en développant une autre expertise qui m’est également utile en pratique privée. Travailler en pratique privée, c’est travailler avec TOUS les types de clientèles. Il faut être polyvalent.
La pratique privée vient avec des hauts et des bas. Des périodes avec moins de clientèle (et les remises en question qui viennent avec), la pandémie (tout s’est soudainement arrêté et j’ai dû me tourner vers l’orientation en ligne) et la découverte de la solitude. On va se le dire, être en pratique privée, c’est toi la patronne, mais tu travailles seule la plupart du temps. Heureusement, l’A.C.P.P. (l’Association des conseillers d’orientation du privé) a été créée et cette solitude a été mise de côté. Je me suis investie dans un comité et j’ai des co-développements qui me sont accessibles avec des collègues avec qui je peux partager les hauts et les bas de la pratique privée. L’entraide est essentielle dans notre domaine.
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.