Comment reconnaître un psychologue de la DIET pas trop mal chaussé?
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Comment reconnaître un psychologue de la DIET pas trop mal chaussé?

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Question extrêmement délicate, n’est-ce pas? La réponse l’est tout autant et semble importante pour les personnes, professionnelles ou non, qui souhaitent leur adresser des clients. Elle l’est pour les clients eux-mêmes, leurs familles, leurs amis, leurs collègues et autres connaissances en recherche d’un professionnel de l’orientation scolaire ou du développement de carrière. Lançons quelques indices d’ordre déontologique et éthique.

 

À mon avis, un psychologue dont la spécialité et les compétences s’exercent dans le champ de la Dynamique Individu-Étude-Travail est d’abord une personne intéressée par la dimension subjective d’un être humain en particulier et par la psychologie en général. Cette personne dite psychologue est-elle curieuse d’en comprendre les ressorts subjectifs et objectifs? Est-elle ouverte à la diversité des psychismes individuels et collectifs situés dans des contextes spatio-temporels variés? Est-elle curieuse de la vie et des enjeux tant socio-économiques qu’écologiques? Bien entendu, elle est motivée par le soulagement de la souffrance psychique, par la recherche de bien-être, d’équilibre et de solutions aussi bien psychologiques que pratiques, ce qui n’exclut ni le bon sens ni le sens pratique ni la recherche de solutions fondées sur la réflexion et la philosophie. D’ailleurs, un client est souvent capable de ressentir ou de percevoir d’une manière qui lui est propre si le professionnel est aidant ou non pour lui dans une situation donnée. Parfois, enfermé dans une posture d’infériorité, le client n’ose pas se l’avouer. Pourtant un client se rend compte qu’un professionnel est efficace ou non, de la qualité de son accueil, de son écoute, qu’il peut l’entendre ou pas, qu’il est intègre et authentique, qu’il peut le soutenir émotionnellement dans un moment difficile et, alors qu’il est perdu, qu’il peut le guider ou non, selon son besoin et sa demande, dans son développement professionnel et psychosocial.

 

Le psychologue se reconnaît également à travers son humilité et son désir de vérité, par sa recherche constante de vérité qu’il ne cherche pas à imposer à qui que ce soit, mais qu’il peut éventuellement partager lorsqu’une demande lui est formulée. Le psychologue se rappelle-t-il qu’il peut partager sa vérité et qu’il en existe bien d’autres qu’il cherche à connaître plutôt que de rester dans un parti-pris, des a priori ou encore dans des préjugés?

Justement, le psychologue peut-il se distinguer par sa capacité à prendre conscience de ses préjugés afin d’approcher davantage les réalités des uns et des autres?

 

Il peut se reconnaître à sa capacité à faire face à la réalité d’un autre être humain ainsi qu’à sa propre réalité psychologique. Le psychologue est donc une personne en capacité de s’extraire de certains mécanismes de défense immatures tels que le déni pour se relier, le maintien ou le rétablissement du lien avec ses semblables et en particulier avec ses clients les plus difficiles. Un psychologue, au sens déontologique et éthique, est soit conscient de lui-même, de sa personnalité, de son fonctionnement psychique, soit en cours de processus, donc conscient de ne pas suffisamment se connaître, afin de l’être davantage, soit idéalement les deux mon capitaine, afin de mieux guider ses clients vers la réussite et mieux les soutenir dans leur développement. Un psychologue est conscient qu’il n’est lui-même pas accompli ou achevé de façon définitive, et encore moins en sortant de formation, qu’il peut développer sa fluidité émotionnelle, la qualité de son accueil de l’autre et la qualité de ses interventions, par exemple ses reflets et sa directionnalité, et qu’il est porteur de potentialités qu’il active ou non selon ses projets et les contextes. Continue-t-il à développer sa sensibilité et ses qualités humaines ainsi qu’à réfléchir sur la vie et sur ses pratiques techniques et relationnelles?

 

Quant au psychologue qui se mentirait à lui-même, comment le client pourrait-il ne pas en être impacté?
Fidèle aux racines de la psychologie, un psychologue est fondamentalement un chercheur de vérité. Le psychologue qui mentirait à ses clients pourrait-il être considéré comme un professionnel?

 

Un psychologue du conseil en orientation et du développement de carrière se reconnaît aussi par le fait qu’il n’enferme pas son domaine d’activité dans le seul champ de la psychologie. Il est ouvert et attentif à ce qu’il se passe dans d’autres domaines scientifiques ainsi que dans les milieux de formation, sur le marché du travail, sur les plans écologiques, technologiques, sociaux et interculturels. Il s’intéresse aussi à l’évolution des mentalités et des micro-cultures notamment celles des nouvelles générations d’élèves, de stagiaires et de travailleurs. Ainsi, il se différencie de ses confrères d’autres spécialités.

 

Ce psychologue, bien que diplômé dans un champ spécifique, n’ignore pas les différentes approches de la psychologie, surtout leurs apports bénéfiques.

 

Par exemple, il n’ignore pas le courant psychodynamique de la psychologie. Il ne s’enferme pas non plus dans ce courant ni dans une approche particulière de ce courant (par exemple strictement freudienne ou postfreudienne, junguienne ou post-junguienne, adlérienne ou post-adlérienne). Il prend en compte les apports de ses approches au sein d’un courant dans la mesure où il estime que l’une d’elles peut aider ses clients ou l’un de ses clients, qu’il adressera éventuellement à un confrère ou une consoeur plus habile avec cette approche.

Il n’ignore pas le courant cognitivo-comportemental de la psychologie. Il n’y est pas enfermé non plus, qu’elle que soit l’approche particulière qui a sa préférence : Pavlov, Skinner, Piaget, Bandura.

Il n’ignore pas le courant humaniste et renonce à s’y enfermer quels que soient ses auteurs de prédilection : Rogers, Maslow, Deci, Ryan, Sheldon.

Il n’ignore pas non plus le courant systémique et tous les apports des neurosciences, du mouvement de la psychologie positive, des approches développementales et, bien sûr, de la recherche spécifique en orientation, tout en cultivant en tant que praticien, un esprit critique par rapport à toute théorie.

 

Enfin, le psychologue de la DIET a, comme son client, un corps qui communique, une tête pour réfléchir, un cœur pour ressentir et des membres pour avancer.

 

Le psy de la DIET essayerait-il d’être un cordonnier pas trop mal chaussé?!

 

* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.   

Psychologue de l’éducation nationale spécialisé en éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle, Laurent exerce en France dans un centre d’information et d’orientation. Depuis 20 ans, il accompagne tout type de public notamment les scolaires. Il a passé une année en qualité d’étudiant au Département d’orientation professionnelle de l’Université de Sherbrooke pour peaufiner ses compétences opérationnelles. Il mesure chaque jour la portée transculturelle d’un counseling au service de l’orientation et du développement de carrière. Il partage son expérience de l’accompagnement via l’écriture et la formation.
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Psychologue de l’éducation nationale spécialisé en éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle, Laurent exerce en France dans un centre d’information et d’orientation. Depuis 20 ans, il accompagne tout type de public notamment les scolaires. Il a passé une année en qualité d’étudiant au Département d’orientation professionnelle de l’Université de Sherbrooke pour peaufiner ses compétences opérationnelles. Il mesure chaque jour la portée transculturelle d’un counseling au service de l’orientation et du développement de carrière. Il partage son expérience de l’accompagnement via l’écriture et la formation.
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