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Pour beaucoup de jeunes canadiens, les études postsecondaires sont une impasse. Bien qu’un diplôme universitaire ou collégial augmente le potentiel de revenus d’une personne à long terme, le coût élevé de la vie et des études représente un obstacle majeur à l’accès aux études postsecondaire et à la réussite, notamment pour les jeunes issus de certains groupes.
Études postsecondaires : occasions et obstacles
L’une des principales raisons pour lesquelles les étudiants décident d’entreprendre des études postsecondaires est de se préparer au marché du travail. Bien que la transition puisse être complexe et présenter un certain nombre de difficultés, la plupart des étudiants commencent bel et bien à travailler après avoir obtenu leur diplôme. Près de 90 % des diplômés disposent d’un emploi trois ans après l’obtention de leur diplôme, et environ 80 % d’entre eux travaillent dans le domaine qu’ils avaient préalablement choisi, d’après l’Enquête nationale auprès des diplômés de 2018. Les titulaires d’un diplôme d’études postsecondaires bénéficient d’une « prime sur le plan de la rémunération » dans la mesure où leurs revenus sont supérieurs à ceux de leurs pairs qui n’ont pas poursuivi d’études postsecondaires. Cela est particulièrement vrai pour les étudiants provenant des familles aux revenus les plus faibles. En effet, si l’on compare leur situation à celle de leurs pairs qui n’ont pas fait d’études postsecondaires, les diplômés gagnent 33 000 $ de plus avec un diplôme universitaire et 15 000 $ de plus avec un diplôme collégial.
Cependant, tous les jeunes ne profitent pas de tels avantages financiers, et certains d’entre eux se heurtent même constamment à des obstacles. Les étudiants qui sont issus de ménages à faible revenu, de populations noires ou autochtones, pris en charge par une société d’aide à l’enfance, en situation de handicap, de première génération (dont les parents n’ont pas suivi d’études postsecondaires), ou qui vivent en région rurale ou éloignée ou ayant un statut d’immigration précaire ou non documenté sont sous-représentés au sein des établissements postsecondaires .
Mais qu’en est-il des bourses d’études ? Les étudiants ont forcément des possibilités de financement essentiel dans leur parcours postsecondaire. Eh bien, oui et non.
Car même si les bourses d’études, les bourses et les prix peuvent aider les jeunes à financer leurs études postsecondaires, bon nombre d’entre eux se heurtent encore à d’importants obstacles pour y avoir droit. Par ailleurs, au Canada, nous savons peu de choses sur l’incidence collective des bourses d’études et sur le rôle qu’elles jouent et pourraient jouer.
Face à cette réalité, Objectif avenir RBC a publié un rapport intitulé Potentiel inexploité : travailler ensemble pour offrir de nouvelles possibilités grâce aux bourses d’études, qui analyse le système de bourses d’études au Canada. Ce rapport vise à pallier le manque d’information clé et de fournir des recommandations afin d’écarter les obstacles à la réussite, pour que les étudiants puissent s’épanouir et contribuer davantage à une économie canadienne prospère.
Le 28 octobre, Farahnaaz Kanji présentera un webinaire gratuit à ce sujet animé par le CERIC, « Offrir de nouvelles possibilités grâce aux bourses d’études ». Renseignez-vous et inscrivez-vous sur ceric.ca/webinaires.
Les obstacles à la réussite dans l’écosystème des bourses d’études
Pourtant, bien que des dizaines de milliers de bourses d’études soient offertes chaque année aux étudiants canadiens, on en sait très peu sur les montants disponibles, sur la façon dont les différents types de fonds s’agencent entre eux (ou avec les systèmes d’aide financière aux études du gouvernement) et sur la façon dont elles peuvent aider les jeunes à préparer leur avenir.
On remarque en effet un manque généralisé de renseignements à jour, détaillés, pertinents et publics sur l’écosystème postsecondaire, et plus particulièrement sur les bourses d’études. Les étudiants reçoivent, par exemple, peu de soutien pour effectuer leurs demandes de bourses et se retrouvent livrés à eux-mêmes face à des processus complexes et incohérents. De plus, les nouveaux fournisseurs de bourses n’ont pas vraiment accès aux renseignements nécessaires pour déterminer si leur financement sera utile, stratégique et pertinent. Il est difficile de dénicher des programmes de bourses d’études innovants.
Le rapport Potentiel inexploité a dévoilé les points clés suivants :
- L’écosystème des bourses d’études est vaste, complexe et difficile à décrypter. Il est difficile pour les jeunes de s’y retrouver, et cet écosystème crée encore plus d’obstacles pour les étudiants sous-représentés.
- Au Canada, nous avons des lacunes sur le plan de l’information. En effet, il n’existe aucune source unique permettant d’évaluer et de comprendre la valeur et l’étendue des bourses d’études disponibles, ou ce qui est accessible aux étudiants.
- Le processus de demande peut être long, intrusif et préjudiciable. Les jeunes sont souvent invités à mettre l’accent sur leurs difficultés plutôt que sur leurs forces, leurs atouts et leurs aspirations.
- Les étudiants et leurs représentants légaux sont peu ou pas informés quant à l’incidence que pourrait avoir une bourse sur l’aide financière aux études consentie par leur gouvernement. Ils ne savent pas non plus combien d’argent leur procurerait une bourse d’études pour laquelle ils peuvent présenter une demande.
- Les critères associés aux prix ou aux bourses d’études sont souvent mal définis. Nous devons repenser la façon dont nous évaluons le mérite et réfléchir aux groupes qui sont inclus et à ceux qui sont laissés pour compte.
- Les bourses d’études peuvent être plus qu’un simple soutien financier. Le regain de confiance que les étudiants éprouvent en sachant que quelqu’un croit en eux, ainsi que les mesures de soutien de nature non financière (c. à d. le mentorat, l’orientation par rapport au système, le réseautage) peuvent avoir un effet positif et durable.
- Il convient de célébrer les approches prometteuses, de les amplifier et de les reproduire. Un nombre croissant de programmes canadiens de bourses d’études adoptent une approche plus globale allant au-delà du simple soutien financier, mais davantage de fournisseurs doivent emboîter le pas.
Favoriser la réussite des étudiants
Se contenter d’améliorer l’écosystème des bourses d’études n’aidera pas les étudiants à réussir dans leur parcours. D’une part, parce que les bourses d’études ne constituent pas l’outil le plus important pour permettre aux étudiants d’atteindre leurs objectifs de base, et ce, par rapport aux instruments d’aide financière aux études de type fédéral et provincial ou territorial qui sont nettement plus importants. Ensuite, les obstacles auxquels se heurtent les étudiants vont bien au-delà des questions d’argent, bien qu’ils puissent être exacerbés par le manque d’argent et être étroitement liés à cette réalité.
C’est toutefois en corrigeant les lacunes de l’accès aux bourses d’études et leur incidence sur les jeunes que nous pourrons combler certains manques, à condition de nous mettre au travail.
Les fournisseurs de bourses d’études, les établissements postsecondaires, les gouvernements, les organisations au service des jeunes et la société en général doivent agir de manière concertée pour que les bourses d’études et autres ainsi que les prix soient aussi efficaces que possible. Cela suppose de prendre acte et d’être davantage conscients du point de vue des étudiants ainsi que des obstacles auxquels ils sont confrontés à l’étape de la conception et de la délivrance des bourses d’études, de continuer à mettre au point des mesures plus inclusives et de maximiser l’incidence collective des bourses d’études.
Le lundi 28 octobre à 12 h (HE), connectez-vous à notre webinaire, où nous discuterons des conclusions de ce rapport, notamment des obstacles auxquels se heurtent les étudiants pour obtenir des bourses, du rôle que peuvent jouer les conseillers en développement de carrière, et des occasions de collaboration entre les différents secteurs pour mieux aider les jeunes à avoir accès à des bourses d’études.
Inscrivez-vous dès aujourd’hui.
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.