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Vous êtes-vous déjà demandé comment le système éducatif ontarien fonctionne au niveau secondaire par rapport au développement de carrière? Avez-vous des questions ou préoccupations en ce qui concerne les systèmes en place pour soutenir les élèves? Si oui, poursuivez votre lecture pour découvrir quelques idées pour combattre la confusion, la frustration et l’indifférence souvent évidentes parmi les jeunes avant de commencer leur parcours professionnel.
1. Le cours de carrière devrait rapporter un crédit et être offert au semestre d’automne
Savez-vous qu’il y avait deux cours obligatoires en Ontario, qui s’appellent Civisme et citoyenneté1 et Exploration de carrière2? Savez-vous que les deux ne représentent qu’un demi-crédit chacun et se déroulent dans le même semestre? C’est-à-dire que les élèves doivent suivre et comprendre les informations dans environ dix semaines pour chaque cours. De plus, le contenu pour le cours d’Exploration de carrière a été révisé en 2019, où les attentes spécifiques ont été modifiées pour mettre l’accent sur les curriculums vitae, les lettres de présentation et les entrevues! Cela dit, les nouveaux contenus d’apprentissage par domaine ont finalement inclus la planification et la gestion financière facilitant l’atteinte des objectifs postsecondaires3.
Néanmoins, en parlant de ces modifications, elles sont la preuve qu’un cours d’un crédit serait mieux pour que les élèves aient plus de temps pour faire de la recherche et planifier leur vie après l’école secondaire. Par ailleurs, si le cours dure cinq mois comme les autres, cela permettra aux enseignants de solliciter plus souvent des invités en classe dans le cadre d’une éducation expérientielle. De plus, ils peuvent organiser des excursions aux institutions postsecondaires comme le font les conseils scolaires francophones en collaboration avec notre département de la formation continue au Collège universitaire Glendon, de l’Université York. En fait, le département offre des ateliers et anime les forums en français qui constituent un complément au programme d’études secondaires en Ontario.
Enfin, si le cours obtient un crédit, je recommande fortement qu’il soit proposé uniquement au trimestre d’automne, et ce, pour deux raisons principales. En premier lieu : chaque année, tous les élèves en 10e année doivent choisir et finaliser leurs cours pour la 11e année au plus tard début février. Cependant, le fait que le cours représente un demi-crédit, signifie qu’il y a des élèves qui doivent attendre jusqu’à la mi-avril pour le commencer! Deuxièmement, toutes les foires pour les métiers spécialisés4, les collèges5 et les universités6 ont lieu l’automne. Donc, avoir un cours pendant ce semestre donnerait aux élèves, à leurs familles et même à leurs classes, la possibilité d’y assister.
2. Le cours devrait être donné par les praticiens et praticiennes en développement de carrière
Et voilà, ce qui m’amène au point suivant.
Cela dit, il faut comprendre, tout d’abord, qu’il y a une qualification additionnelle (QA) pour les enseignants et enseignantes, qui s’appelle Orientation et formation au cheminement de carrière : première partie 7. Pourtant, puisque le cours actuel ne représente qu’un demi-crédit et fait partie du programme non spécialisé, il n’est pas très populaire parmi le corps enseignant. Donc, les directions d’écoles peuvent l’attribuer à n’importe qui, y compris les personnes qui n’ont pas suivi la QA.
C’est la raison pour laquelle je recommande que ce cours soit donné par les praticien.ne.s certifié.e.s en développement de carrière du Programme national de certification en développement de carrière (NCDC). Pourtant, en ce moment, pour enseigner en Ontario « il faut être agréé par l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario » 8. De plus, « tous les postulants à l’Ordre doivent fournir un rapport de vérification du casier judiciaire (VCJ) canadien dans le format papier ou numérique original dans lequel le service de police l’a délivré »9. Je propose que ces personnes soient exemptées de la procédure traditionnelle et qu’on leur délivre un certificat temporaire aussi longtemps qu’elles peuvent fournir le VCJ chaque année.
Je crois qu’avoir des experts qui enseignent le programme de cours bénéficierait à toutes les parties prenantes et à tous les employeurs, ainsi qu’aux institutions postsecondaires.
3. Les écoles secondaires devraient embaucher des associé.e.s en psychologie
Maintenant que vous en savez un peu plus sur la procédure pour donner le cours de carrière, j’en viens à mon dernier point. Savez-vous qu’une personne enseignante qui a suivi la QA peut aussi être un conseiller ou une conseillère d’orientation pour les jeunes? Il est important de savoir qu’il existe aussi la deuxième partie et la partie spécialiste en ce qui concerne l’orientation et la formation au cheminement de carrière; pourtant c’est la première partie du QA qui permet à l’enseignant ou l’enseignante de prendre ce rôle10. Donc, ceux-ci ne sont pas seulement en charge des horaires, des programmes spécialisés à l’école secondaire et des questions à propos des études postsecondaires, mais ils sont aussi responsables des élèves ayant des troubles psychiques, des crises et autres situations qui peuvent avoir un impact grave sur leur situation scolaire et professionnelle.
Par conséquent, je crois sincèrement que les associé.e.s en psychologie peuvent jouer un rôle majeur dans les écoles secondaires. De plus, puisqu’il faut qu’ils soient certifiés par l’Ordre des psychologues et des analystes du comportement de l’Ontario 11, je propose qu’ils reçoivent également un certificat temporaire de l’Ordre tant qu’ils peuvent fournir le VCJ chaque année.
En résumé, pour soutenir les jeunes dans nos écoles secondaires, il faut instaurer une approche à trois volets où le ministère de l’Éducation de Ontario décrète que le cours de carrière fournit un crédit, qu’il embauche des praticiens certifiés en développement de carrière pour donner le cours et que des associés en psychologie soient embauchés pour remplacer les conseillers en orientation, tels que les enseignants et les enseignantes, qui n’ont pas présentement une maîtrise en psychologie. Selon moi, toutes ces mesures aideraient les jeunes tout au long de leurs études et auraient un impact positif même après l’obtention de leur diplôme d’études secondaires.
Références :
1 https://www.dcp.edu.gov.on.ca/fr/chv2o-guide-parents
2 https://www.dcp.edu.gov.on.ca/fr/glc2o-guide
5 https://ontariocollegefair.ca/
7 https://www.oct.ca/fr-ca/members/additional-qualifications/schedules-and-guidelines/schedule-d
8 https://www.oct.ca/becoming-a-teacher/requirements?sc_lang=fr-ca
9 https://www.oct.ca/fr-ca/becoming-a-teacher/requirements/digital-criminal-record-check-tips-sheet
10 https://osca.ca/fr/how-to-become-a-guidance-counsellor/
11 https://cpbao.ca/fr/a-propos-de-lordre/quest-ce-que-lordre-des-psychologues/
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre
