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Cet article fait partie de la série thématique « L’accompagnement en intégration professionnelle de la clientèle immigrante ». Restez à l’affût sur OrientAction dans les jours à venir pour plus d’articles thématiques, ou inscrivez-vous à notre infolettre hebdomadaire OrientAction en bref pour recevoir les publications thématiques.
Vous est-il déjà arrivé d’accompagner des personnes immigrantes dans leur recherche d’emploi? Si c’est le cas, vous avez remarqué qu’elles peuvent éprouver des difficultés à se démarquer en entrevue malgré leur parcours scolaire et professionnel riche. Dans cet article, découvrez les six raisons de proposer une simulation d’entrevue aux personnes immigrantes récemment arrivées au Québec.
Qu’entend-on par simulation d’entrevue?
C’est une pratique qui permet de se préparer aux entrevues d’embauche réelles en reproduisant les conditions d’un entretien professionnel. C’est une pratique très courante dans les organismes communautaires d’employabilité, les services de placement des établissements d’enseignement, les entreprises d’entraînement, etc.
Quelle est la plus-value d’une entrevue simulée pour les nouveaux arrivants?
En réfléchissant à ma propre expérience, j’ai déterminé six (6) raisons pour lesquelles les personnes récemment arrivées au pays ont grandement besoin d’une simulation d’entrevue d’embauche pour favoriser leur insertion en emploi.
1- Comprendre les diverses phases du processus de sélection au Québec
Le processus de recherche d’emploi au Québec est probablement différent de celui auquel les nouveaux arrivants sont habitués. En ce sens, une simulation d’entrevue aide à découvrir l’ensemble du parcours : de la prise de contact initiale, à la présentation de soi, jusqu’aux questions typiques posées et aux suivis post-entrevue (délais de réponse, relances appropriées, conventions implicites). Vous l’avez compris, le fait d’exposer les grandes lignes du processus de sélection et d’entrevue aide les candidats issus de l’immigration à savoir à quoi s’attendre et à se positionner à chaque étape.
2- Découvrir les attentes des employeurs
Les employeurs québécois cherchent généralement des employés qui possèdent les aptitudes requises, mais également des valeurs et des qualités personnelles qui contribuent à rendre l’environnement de travail productif et harmonieux. Cela va de soi, puisque les employeurs ont le souci non seulement de s’assurer de recruter la bonne personne, mais aussi de garantir une intégration facile au sein de l’équipe de travail. C’est dans cette optique qu’une entrevue simulée aide à cerner et à expliquer aux nouveaux arrivants ces attentes spécifiques.
3- Éviter de commettre des erreurs
La simulation d’entrevue offre un espace sécuritaire pour commettre des erreurs sans conséquences réelles. Les nouveaux arrivants peuvent ainsi apprendre à éviter les faux pas courants dus au décalage culturel : arriver en retard, ne pas regarder dans les yeux du recruteur, critiquer un ancien employeur, répondre de manière trop vague ou trop détaillée, ne pas poser de questions, répondre par oui ou non sans argumenter. La pratique aide à cerner et à corriger ces erreurs avant une entrevue réelle.
4- Reconnaître et adapter les différences culturelles au contexte nord-américain
Parmi les défis d’intégration au marché du travail, on note des différences culturelles, lesquelles se reflètent dans les habitudes professionnelles. Au Québec, il est normal de se mettre en valeur, de parler fièrement de ses réalisations professionnelles et de donner des exemples concrets qui démontrent la maîtrise de certaines qualités. Or, sous d’autres cieux, cette façon de se présenter peut s’apparenter à de l’arrogance.
Ainsi donc, la simulation d’entrevue permet de découvrir ces nuances : le niveau de formalité approprié, l’équilibre entre confiance et humilité, la manière de se vendre sans paraître arrogant, et l’importance de démontrer son autonomie et sa capacité à travailler en équipe.
5- Recevoir une rétroaction sur la communication non verbale
La communication non verbale varie considérablement d’une culture à l’autre. Une simulation d’entrevue permet de recevoir des commentaires sur le contact visuel (important au Québec pour démontrer la confiance et l’honnêteté), la poignée de main, la posture, les expressions faciales, la gestuelle et la distance physique appropriée. En vérité, le plus important, ce n’est pas seulement ce que l’on dit, mais aussi ce que l’on ne dit pas. Dans ce contexte, un conseiller ou une conseillère en emploi d’expérience peut aider sa clientèle de nouveaux arrivants à identifier les habitudes qui pourraient être mal interprétées dans le contexte d’une entrevue et à suggérer certains ajustements.
6- Saisir la chance de se reprendre en cas de mauvaise performance
Contrairement à une vraie entrevue où il n’y a généralement pas de seconde chance, la simulation d’entrevue offre l’opportunité de recommencer, d’essayer différentes approches et d’améliorer progressivement sa performance. Cette pratique répétée développe la confiance et réduit l’anxiété chez les personnes immigrantes, peu habituées à se mettre en valeur. C’est un apprentissage itératif consistant à identifier les faiblesses, recevoir des conseils, pratiquer à nouveau et constater les progrès.
Ces six raisons démontrent que la simulation d’entrevue est bien plus qu’un simple exercice de pratique. C’est un outil essentiel d’intégration professionnelle qui aborde les dimensions culturelles, techniques et psychologiques du processus de recrutement au Québec.
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre