En juin, le CERIC a publié un sondage éclair sur les répercussions actuelles et anticipées de la COVID-19 sur les services d’orientation professionnelle et de la gestion de carrière à l’échelle du Canada. Près de 1 150 spécialistes de l’orientation professionnelle et du développement de l’employabilité de partout au pays ont répondu. Les résultats ont révélé une résilience et une innovation remarquables de la part des professionnels de la carrière qui ont repensé leur travail. Cependant, il a également mis en évidence des défis pour les organisations et les groupes de clients.
Pour mettre en évidence les expériences des spécialistes de l’orientation professionnelle travaillant dans différents domaines du secteur pendant la COVID-19, Thierno Diouf, coordonnateur, réseautage avec les partenaires, marketing et communications du CERIC, a contacté des participants au sondage pour savoir comment leur travail avait été affecté par la pandémie, obtenir leurs conseils pour leurs pairs et plus encore.
Cet entretien avec Mélanie Forget de Travail Sans Frontières (TSF) est le deuxième d’une série d’entretiens sur le Sondage éclair du CERIC qui sont publiés sur le site Web d’OrientAction.
Pouvez-vous me parler de votre organisation?
Je travaille pour l’organisme Travail Sans Frontières (TSF), situé sur l’Île de Montréal. Nous sommes un organisme d’insertion d’emploi qui offre des services aux Québécoises et immigrantes en difficulté, afin de favoriser leur intégration à la société canadienne. Nous sommes l’un des rares organismes dans notre domaine qui offre des services spécialisés aux hommes de plus de 35 ans. TFS accueille des clients de tous les horizons, peu importe leur âge, leur nationalité et leur sexe. Notre mission est d’offrir des services d’intégration au marché de travail, de réorientation sur le plan professionnel, des programmes d’adaptation au travail et aux études, des services pour les travailleurs du milieu artistique et culturel et de la formation à distance assistée. TSF fait partie des 91 centres-conseils en emploi membres d’AXTRA qui aident, chaque année, plus de 80 000 personnes à trouver leur voie au Québec.
Pouvez-vous nous parler un peu de vous?
Je suis conseillère d’orientation et coordonnatrice des services d’aide à l’emploi au niveau de nos divers programmes. L’aspect le plus intéressant de mon travail est la variété des tâches à accomplir quotidiennement.
Comment la COVID–19 a-t-elle affecté votre façon de travailler?
Cette pandémie a apporté des modifications temporaires aux règles et services. Nous avons eu quelques difficultés à nous adapter puisque nous n’avions reçu aucune consigne de la part de Services Québec au départ car ils étaient eux-mêmes en mode adaptation.
En ce qui a trait à la pratique à distance de l’orientation, nous avions la possibilité d’offrir nos services en créant un système de travail en ligne afin de faciliter une transition vers le travail à distance pour nous et nos clients.
Nous avons eu accès à des outils informatiques tels que Google Forms, Zoom, Teams ainsi qu’à des tablettes et des ordinateurs. De plus, nous avons adapté nos salles pour respecter les règles de distanciation. Aussi, nous avons eu l’opportunité d’assister à des ateliers d’apprentissage à distance pour faciliter notre transition à ce mode d’organisation du travail.
Comment la COVID–19 a-t-elle affecté le fonctionnement de Travail Sans Frontières?
En raison de la pandémie, nous avons augmenté la fréquence des réunions d’équipe de sorte que toutes les équipes puissent demeurer en contact les unes avec les autres. Nos réunions récurrentes mensuelles se sont transformées en réunions hebdomadaires à distance. Nous avons mis en place des outils comme Microsoft Teams pour nos réunions hebdomadaires ainsi que des mesures pour protéger nos données accessibles à distance. L’accès aux ressources et outils de formation ont facilité l’adaptation à cette nouvelle réalité.
Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre façon de vous adapter au changement?
Nous sommes reconnaissants du soutien proactif d’AXTRA depuis le début de la pandémie. J’étais agréablement surprise par notre capacité d’adaptation, de résilience et de solidarité qui ont permis de solidifier notre équipe.
Qu’avez-vous appris des besoins de vos clients durant cette période?
J’ai appris que beaucoup de nos clients font preuve de résilience, mais que plusieurs d’entre eux font face à une certaine hausse d’anxiété en raison de leur isolement et du manque de contacts avec leur entourage. Aussi, certains font face à des défis supplémentaires au niveau psychosocial alors que d’autres sont confortables avec la distance. D’autre part, nous travaillons avec des artistes qui sont à la recherche de solutions tangibles à des problématiques reliées à la pandémie.
En fonction de votre expérience, quels conseils donneriez-vous à une organisation ou à d’autres personnes occupant des postes similaires au vôtre?
Il est important que les organisations s’assurent d’écouter attentivement les besoins et d’être réceptives à la capacité d’adaptation de leurs employés. Il est important de maintenir les pratiques collaboratives au travail et de tenir compte des besoins des employés afin de veiller un bon climat de travail pendant la crise de la COVID-19.
Y a-t-il autre chose que vous souhaitez partager?
Cette crise est temporaire et il est normal que l’ampleur de la pandémie soit difficile à saisir. Prendre soin de nous-même est nécessaire pour renforcer notre résilience et nous occuper de toutes les autres choses qui font partie de notre vie.