L’épuisement professionnel est un état de détresse psychologique directement relié au travail qui se caractérise par trois éléments déterminants, soit une très grande fatigue émotionnelle, une attitude de détachement envers le travail et une diminution importante du sentiment d’accomplissement au travail.
Lorsqu’un épisode d’épuisement professionnel s’installe chez une personne, plusieurs symptômes peuvent laisser paraître cette problématique. En effet, nous retrouvons des symptômes tant sur le plan physique que sur les plans émotif et psychologique. Sur le plan physique, une personne souffrant d’épuisement professionnel peut ressentir de la fatigue généralisée, avoir des troubles digestifs, des maux de dos, des problèmes de peau, des maux de tête, des infections virales, de l’insomnie, de l’hypertension, etc. Sur le plan émotif, la personne peut ressentir de l’irritabilité, de l’impatience, du désespoir, une diminution de l’estime de soi, un sentiment d’incompétence, de l’anxiété, de la méfiance envers autrui, de la colère, de l’agressivité, etc. Pour ce qui est du plan intellectuel, il est possible de vivre des pertes de mémoire, des sentiments de confusion, des difficultés de concentration, des distractions, etc. Comme nous pouvons le constater, plusieurs symptômes peuvent annoncer l’apparition d’un épisode d’épuisement professionnel. Cependant, avant de passer de la détresse psychologique à l’épuisement professionnel, il faut que cette détresse ait été suffisamment longue et intense pour que la personne soit vidée de son énergie et qu’elle ne soit plus en mesure de fonctionner normalement dans son milieu de travail (Vinet, 2006).
Un tel état ne s’installe pas du jour au lendemain. En effet, il s’installe tranquillement, et ce, en fonction de quatre facteurs bien distincts. Le premier est l’idéalisme. À cette étape, la personne a beaucoup d’énergie, elle est en forme et elle est extrêmement ambitieuse. Elle a des objectifs très élevés et consacre beaucoup d’énergie à son travail. Le deuxième est celui du plafonnement, où la personne se rend compte que, malgré tous les efforts qu’elle a mis dans son travail, malgré toute l’énergie qu’elle a déployée, elle n’a pas atteint ses propres objectifs ni ceux de l’organisation. Les efforts qu’elle a faits n’ont pas été reconnus à leur juste valeur. Afin d’obtenir la reconnaissance qu’elle souhaite, la personne mettra encore plus d’efforts qu’auparavant dans son travail. Elle pourra se mettre à faire plus d’heures par semaine, à travailler les soirs et les fins de semaine, et ce, dans le but de satisfaire aux exigences de son emploi. Le troisième facteur est celui de la désillusion. À ce stade, la personne est fatiguée, déçue, découragée. Elle n’a pas encore obtenu la reconnaissance escomptée. Cela commence à avoir des impacts importants sur son moral. En effet, elle est de plus en plus impatiente, émotive et irritable. Finalement arrive le quatrième facteur qui est la démoralisation. À ce stade, la personne est au bout du rouleau. Elle en a assez. Elle a perdu tout intérêt pour le travail, pour ses relations interpersonnelles, pour tout ce qu’elle aimait auparavant. Elle n’est plus capable de travailler. À ce stade, l’épuisement professionnel est bien installé et nous parlons assurément d’arrêt de travail.
La reconstruction par l’hypnose
La reconstruction conséquemment à une problématique d’épuisement professionnel est très difficile, car certaines personnes ont connu une détérioration profonde de leur état de santé mentale. En effet, certaines n’étaient plus en mesure de sortir de la maison, d’autres n’étaient plus capables de réaliser de simples tâches quotidiennes comme faire la vaisselle, alors que d’autres n’étaient plus capables de lire un simple journal. Ce genre d’épisode laisse des traces importantes et certaines personnes peuvent même garder des séquelles. En effet, certaines d’entre elles se fatigueront beaucoup plus facilement, elles auront plus de difficulté à se concentrer et certaines auront même des problèmes de mémoire. De plus, certaines personnes, avant le retour au travail, se sentiront plus vulnérables, plus fragiles, même menacées par le risque de rechute. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir des travailleurs quitter leur emploi par peur de vivre une rechute. Ils ont peur de revivre les mêmes difficultés en emploi et de ne pas être en mesure de passer à travers une seconde fois. Pour certaines personnes, la seule solution devient de ne pas retourner dans le même milieu.
Quand une personne se relève d’un tel événement, elle est plus fragile, plus craintive, plus vulnérable, et ce, peu importe si elle a été en arrêt de travail durant deux semaines ou bien six mois. Malheureusement, les risques de récidive après un épisode d’épuisement professionnel sont plutôt élevés. Cela dépendra de plusieurs facteurs dont, notamment, du travailleur lui-même et de ses perceptions par rapport à son état et par rapport à son retour au travail. Tout ce qui a déjà été vécu et qui est désormais enfoui dans le subconscient peut resurgir à n’importe quel moment, et ce, simplement en revivant certaines situations, émotions ou sensations qui étaient associées à l’événement déclencheur. Par exemple, dans le cas d’une personne ayant vécu un épisode d’épuisement professionnel, si elle retourne en emploi et qu’elle travaille de nouveau sur les mêmes dossiers, que son patron manifeste toujours à son égard les mêmes comportements ou qu’elle revit n’importe quelle situation que son subconscient a associée au « burnout », elle peut se remettre à ressentir les mêmes émotions qu’elle a ressenties lorsque l’état d’épuisement s’est installé et, par le fait même, elle peut rechuter à n’importe quel moment.
Par l’hypnose, il est possible d’éviter une telle rechute et de dépasser les résistances et les blocages d’une personne ayant vécu un épisode d’épuisement professionnel. En effet, l’hypnose est un outil d’intervention très efficace pour résoudre les problématiques d’ordre psychique. Selon Corinne Van Loey (2011), l’hypnose est particulièrement efficace pour traiter les symptômes et les difficultés rencontrées par les personnes ayant vécu des problématiques importantes, des sortes de traumatismes, tel un cas d’épuisement professionnel.
L’état hypnotique provoqué par les techniques d’induction permet une certaine dissociation avec ce qui a mené à l’épuisement.
L’hypnose permet de revivre certains événements difficiles dans un contexte différent, dans une atmosphère de sécurité. L’hypnose va permettre à la personne de modifier l’empreinte négative que l’événement a laissée et de provoquer des changements au point de vue émotionnel. L’hypnose apportera une modification importante au niveau des représentations que la personne a de l’événement, de son état actuel et de ses craintes par rapport à son retour au travail, et ce, en changeant la tournure des événements ayant provoqué l’épisode d’épuisement professionnel. Selon Corinne Van Loey (2011), « l’événement a eu lieu, c’est indiscutable, mais ni sa représentation ni la sensation corporelle associée ne seront plus les mêmes. Il y a un avant et un après. L’efficacité de l’hypnose tient au fait qu’elle permet de modifier les représentations et de remettre du mouvement là où les choses se sont arrêtées ».
Comme nous pouvons le constater, l’hypnose permet de modifier des pensées, des résistances, des blocages en reprogrammant le subconscient. Dans le cas qui nous occupe, cette technique d’intervention viendrait sans aucun doute modifier les craintes, les inquiétudes et la vulnérabilité d’une personne ayant vécu un épisode d’épuisement professionnel. Ces changements transformeraient les empreintes négatives laissées par le « burnout » en empreintes positives. La personne pourrait donc se mettre à ressentir de la motivation, de la force et peut-être même de l’enthousiasme par rapport à son retour au travail.