La clientèle en situation de handicap (statut officiel ou non) pose des défis de pratique particuliers. C’est pourquoi l’intervenant en réadaptation au travail possède souvent une formation d’appoint et gagne à développer en continu ses compétences multidisciplinaires. Cela lui permet notamment d’interagir avec les différentes disciplines abordées en cours d’accompagnement, mais aussi de naviguer à travers la complexité des processus. Parmi les mandats possibles en réadaptation au travail, ceux octroyés par des organisations comme la CNESST ne font pas exception lorsque l’on parle de complexité. Dans une certaine mesure, le travailleur accidenté présente des similitudes avec la personne en situation de handicap, sans nécessairement en posséder le statut officiel. Au cœur des ressemblances, certains enjeux représentent les mêmes défis.
Avant de s’attarder à certains de ces enjeux, rappelons que le processus de réadaptation du travailleur accidenté a pour objectif de trouver une solution durable de retour au travail. Pour atteindre cet objectif, notre rôle en tant que professionnel du développement de carrière – DDC (conseiller et conseillère d’orientation, en emploi, etc.) est central et facilite la réintégration socioprofessionnelle. Maintenant, reste à savoir COMMENT jouer pleinement ce rôle, tout en respectant les réalités administratives légales qui sous-tendent nos actions, dont l’attente de la CNESST, qui est la plupart du temps de trouver un emploi convenable prévu à la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles, s’approchant au mieux du salaire et des conditions de l’emploi occupé au moment de la lésion professionnelle.
Selon nous, une partie de notre rôle se joue dans la compréhension et la prise en compte des enjeux que vivent les travailleurs accidentés. Les participants arrivent avec un bagage spécifique, et plusieurs éléments influent sur notre démarche et nos interventions. En voici quelques-uns.
Premièrement, la personne navigue au cœur d’un processus de deuil et est souvent non accompagnée dans cette réalité. Différents modèles existent pour conceptualiser ce processus, à commencer par la période du choc, puis celle du déni ou de la colère, voire la peur. Le sentiment de colère, auquel se jumelle celui d’injustice, persiste souvent dans le temps. Deuxièmement, la personne vit de grandes incertitudes et est en contact constant avec l’inconnu : il devient alors difficile, voire impossible, de se projeter dans un nouveau métier. D’autant que l’incertitude se transforme souvent en anxiété (diagnostiquée ou non) et la concomitance d’un trouble d’adaptation ou d’un diagnostic de dépression (accepté ou non par la CNESST) est fréquente. Troisièmement, il peut y avoir présence d’une douleur chronique et un manque de stratégies efficaces pour la gérer, sans compter l’impact de la médication sur le travailleur et, par ricochet, sur la démarche de réinsertion elle-même. Quatrièmement, chaque dossier est piloté par plusieurs parties prenantes qui, nous pensons, influencent à leur manière l’incapacité au travail. Cette variété d’acteurs évolue au sein de systèmes indépendants les uns des autres (personnel de la santé, assureur, employeur, travailleur). Lorsque l’épisode d’incapacité se produit, les divers systèmes deviennent tout à coup interdépendants : les parties prenantes ont besoin les unes des autres pour jouer pleinement leur rôle auprès du travailleur en invalidité.
Par contre, il n’existe pas de mécanisme de collaboration/concertation entre ces différents systèmes. C’est d’ailleurs l’une de nos préoccupations, partagée par nombre de professionnels.
Par où commencer pour palier à ce manque? Nous proposons de débuter par dessiner les bases d’un langage commun pour les professionnels du DDC, nous proposons une formation qui invite les participants à approfondir les enjeux qui ont des répercussions sur la clientèle assurée et sur les différents systèmes en jeu. Les participants sont amenés à développer une compréhension globale des attentes en réadaptation de la CNESST, ainsi que de l’implication de différents mécanismes sur le parcours du client et celui de l’intervenant. Notre formation s’appuie d’abord et avant tout sur notre expérience clinique, mais également sur des écrits scientifiques tels que ceux de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) ou du Réseau international sur le processus de production du handicap (RIPPH).
Finalement, cette formation permet de démontrer qu’il peut être aisé de travailler en collaboration avec la CNESST lorsque l’on comprend son mindset et ses règles de fonctionnement.
Une formule « à la carte » de la formation se tiendra les 27 mai et 3 juin 2022.
Pour obtenir tous les détails et s’inscrire : https://www.aqpddc.com/services-9
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.
Mandat CNESST : une complexité démystifiée (partie 2) – L’accompagnement en réadaptation
Suzor Hardy
Conseillère en développement de carrière depuis plus de 10 ans en réintégration et réadaptation professionnelle, Suzor soutient les intervenants concernés par le retour au travail, et partage ses connaissances, ses méthodes et ses outils, ancrés dans les données probantes et sa pratique, le tout lié à la prévention et à la réadaptation de l’incapacité au travail. À la fois conseillère en développement de carrière spécialisée en réadaptation et réintégration, accompagnatrice individuelle, formatrice, c’est avec intérêt qu’elle partage son expertise sur le sujet dans ces projets de formation.
Maxime Dumais
Conseiller d’orientation en pratique privée et fondateur-propriétaire de Création Carrière, Maxime se spécialise en transition de carrière et réadaptation professionnelle ainsi qu’aux enjeux de la diversité (genre, sexuelle, culturelle, situation de handicap. etc.). Par le biais de son cabinet-conseil, il a la chance d’accompagner une clientèle variée, qui cherche à trouver le projet de carrière ou de vie qui puisse faire sens pour elle. Il s’assure de mettre en place les éléments qui vont faciliter sa réintégration professionnelle à la suite d’une perte d’emploi, d’un licenciement, d’une perte de sens au travail ou d’une perte de capacités. Maxime est également entrepreneur, formateur, conférencier et coach professionnel. Il est un passionné de communication et de la relation d’aide, passion qu’il partage dans ses différents mandats qui lui permettent de participer à la diffusion du savoir dans son domaine d’expertise.
Suzor Hardy
Conseillère en développement de carrière depuis plus de 10 ans en réintégration et réadaptation professionnelle, Suzor soutient les intervenants concernés par le retour au travail, et partage ses connaissances, ses méthodes et ses outils, ancrés dans les données probantes et sa pratique, le tout lié à la prévention et à la réadaptation de l’incapacité au travail. À la fois conseillère en développement de carrière spécialisée en réadaptation et réintégration, accompagnatrice individuelle, formatrice, c’est avec intérêt qu’elle partage son expertise sur le sujet dans ces projets de formation.
Maxime Dumais
Conseiller d’orientation en pratique privée et fondateur-propriétaire de Création Carrière, Maxime se spécialise en transition de carrière et réadaptation professionnelle ainsi qu’aux enjeux de la diversité (genre, sexuelle, culturelle, situation de handicap. etc.). Par le biais de son cabinet-conseil, il a la chance d’accompagner une clientèle variée, qui cherche à trouver le projet de carrière ou de vie qui puisse faire sens pour elle. Il s’assure de mettre en place les éléments qui vont faciliter sa réintégration professionnelle à la suite d’une perte d’emploi, d’un licenciement, d’une perte de sens au travail ou d’une perte de capacités. Maxime est également entrepreneur, formateur, conférencier et coach professionnel. Il est un passionné de communication et de la relation d’aide, passion qu’il partage dans ses différents mandats qui lui permettent de participer à la diffusion du savoir dans son domaine d’expertise.