Une main-d’œuvre compétente et résiliente, capable de faire face au changement, sera essentielle pour permettre au Canada d’entrer dans une nouvelle phase de prospérité économique.
Les gens qui constitueront la main-d’œuvre de demain devront acquérir des compétences nouvelles et variées tout au long de leur parcours professionnel. Mais selon une récente analyse, l’utilisation des services d’orientation professionnelle par les adultes au Canada est bien inférieure à celle des autres pays de l’OCDE.
L’étude intitulée « Orientation professionnelle des adultes au Canada » a été publiée par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et a été parrainée par le Centre des Compétences futures (CCF) et le Conseil d’information sur le marché du travail (CIMT). Elle a révélé que seulement un Canadien sur cinq (19 %) a utilisé des services de développement de carrière au cours des cinq dernières années, soit environ la moitié du taux des autres pays de l’OCDE qui ont entrepris des études similaires.
Faible recours aux services d’orientation professionnelle au Canada
En moyenne, 43 % des adultes au Chili, en France, en Allemagne, en Italie, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis ont eu recours à un conseiller d’orientation professionnelle au cours de la même période. Parmi les raisons invoquées par les répondants canadiens à l’enquête pour expliquer le faible recours aux services d’orientation professionnelle, citons la méconnaissance de la disponibilité des services d’orientation professionnelle, l’absence de besoin d’obtenir ces services et le manque de temps dû aux responsabilités professionnelles ou familiales. En fait, le temps à consacrer à cette démarche est un obstacle plus important chez les Canadiens que chez leurs homologues des autres pays, les empêchant d’avoir recours aux services d’orientation professionnelle.
Une différence de taille entre le Canada et les autres pays participants concerne le moment où les Canadiens font appel aux services d’orientation professionnelle.
Les Canadiens les plus confiants quant à leurs perspectives professionnelles sont presque deux fois plus susceptibles de recourir à des services d’orientation que ceux qui ont une opinion négative.
Les adultes canadiens sont moins susceptibles que leurs homologues internationaux de chercher des conseils lorsqu’ils veulent progresser dans le cadre de leur emploi actuel (27 % contre 40 %).
En 2017, le Conseil consultatif sur la croissance économique a noté que 10 % de la main-d’œuvre canadienne pourrait connaître des transitions de carrière d’ici 2030 en raison de l’automatisation et des changements dans les professions existantes. Plus récemment, McKinsey & Company a revu ce chiffre à la hausse, prévoyant que 25 % de la main-d’œuvre supplémentaire devrait changer de profession. Compte tenu des perturbations prévues et imprévues auxquelles les Canadiennes et les Canadiens devront faire face, il est intéressant de noter que ceux-ci ne profitent pas suffisamment des services d’orientation professionnelle quand, par exemple, ils estiment que leur position sur le marché du travail est vulnérable ou qu’ils veulent progresser dans leur rôle actuel.
Des choix éclairés sont essentiels
L’éducation, la formation et l’orientation professionnelle des adultes sont des leviers politiques essentiels pour relever ces défis et faciliter une reprise de l’emploi post-pandémie. Ce soutien peut aider les personnes à faire des choix éclairés en matière de travail et d’apprentissage afin qu’elles acquièrent de nouvelles compétences leur permettant d’accéder à des emplois recherchés et de réduire les disparités économiques.
Au CCF, nous explorons les moyens d’utiliser ces résultats pour stimuler le recours aux services de carrière dans la population active canadienne. Nous travaillons avec nos partenaires du consortium et les responsables du système pour déterminer les lacunes et les besoins essentiels de nos systèmes actuels d’orientation professionnelle et d’emploi. Nous voulons nous assurer que chacun dispose des conseils et de l’orientation dont il a besoin pour faire des choix de carrière éclairés. En fournissant des informations utiles sur le marché du travail et un accès à l’orientation professionnelle et à la formation, le CCF aide les Canadiennes et les Canadiens à améliorer leurs compétences et à passer à des emplois qui seront plus recherchés à l’avenir.
Un exemple important est le projet d’In Motion & Momentum, dirigé par la Fondation canadienne pour le développement de carrière. Ce projet est directement axé sur le soutien à l’évolution de carrière, en particulier pour les personnes les plus éloignées du marché du travail, en leur faisant acquérir des compétences clés pour la vie et l’employabilité.
EDGE UP aide la main-d’œuvre de l’industrie pétrolière et du gaz de l’Alberta à passer à des emplois dans le secteur florissant des technologies de l’information. Depuis le lancement de la première cohorte, plus de 70 % des participants occupent un emploi dans le secteur des technologies ou poursuivent leurs études. Voici un exemple réussi d’une approche qui incite les gens à naviguer à travers les changements qui seront nécessaires pour prospérer dans la main-d’œuvre du futur lorsque des perturbations surviennent dans un secteur.
Pour finir, une autre innovation utile est OpportuNext, un outil de gestion de carrière en ligne gratuit créé par le CCF et le Conference Board du Canada. Il soutient les Canadiennes et les Canadiens dans la planification de leur parcours professionnel grâce aux données sur le marché du travail concernant les emplois et les compétences. Ainsi, on aide les demandeurs d’emploi à déterminer la prochaine étape de leur carrière et à naviguer plus facilement à travers les étapes des transitions professionnelles.
Nous encourageons la sensibilisation et la communication et nous vous invitons à communiquer avec nous si vous souhaitez participer à cette discussion. noel.baldwin@fsc-ccf.ca ou nancy.adossi@fsc-ccf.ca
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.