Dans mon premier article, j’abordais le sujet de la transition école-travail qui peut être difficile pour les diplômés sortant des bancs d’école. Certains questionnements peuvent survenir chez ces individus : Qui suis-je? Que vais-je faire maintenant? J’ai donc eu l’idée d’écrire sur l’identité professionnelle, qui se crée dès les premières expériences de travail. 
Marché du travail

Développer une identité professionnelle : Qui suis-je comme travailleur ou travailleuse? 

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Dans mon premier article, j’abordais le sujet de la transition école-travail qui peut être difficile pour les diplômés sortant des bancs d’école. Certains questionnements peuvent survenir chez ces individus : Qui suis-je? Que vais-je faire maintenant? J’ai donc eu l’idée d’écrire sur l’identité professionnelle, qui se crée dès les premières expériences de travail. 

 

Qu’est-ce que l’identité professionnelle? 

Les grands théoriciens du développement affirment que l’identité se développe à l’adolescence et au début de l’âge adulte (Marcia, 1967). Au travers de ses différentes expériences de vie, le jeune adulte se construit une identité en apprenant à connaître ses goûts et compétences, ses forces et ses faiblesses. Il explore et expérimente les différentes options qui s’offrent à lui. C’est donc un exercice portant sur la connaissance de soi.  

L’identité professionnelle se construit à partir de nos expériences sur le marché du travail. Elle relève de notre engagement au travail. Elle est formée par les interactions que nous entretenons avec nos collègues et contribue aussi au développement de nos compétences (Cohen-Scali, 2000).

Cette forme identitaire inclut les premiers emplois, mais également toute expérience pertinente, comme le bénévolat. Bref, c’est une entité qui est formée des savoirs, des savoir-être et des savoir-faire que nous avons développés au fil de notre parcours de vie (Dejours, 2001).  

Ainsi, notre identité professionnelle n’est pas statique (Guichard & Huteau, 2006). En effet, nous ne sommes pas les mêmes travailleurs que nous étions à 17 ans. L’identité professionnelle se développe au fil de notre parcours professionnel.  

  

L’identité professionnelle à l’aube de notre entrée sur le marché du travail 

Il est possible pour les étudiants diplômés d’avoir de la difficulté à se définir comme un travailleur ou une travailleuse à temps complet, d’avoir le syndrome de « l’imposteur » ou de ne pas se sentir à sa place. L’important, c’est de se laisser du temps pour s’adapter et faire face à la nouveauté. C’est la même chose pour les travailleurs qui changent d’emploi ou qui retournent aux études, par exemple. De tels changements nous apprennent aussi à nous connaître comme personne. C’est donc une occasion d’avoir une réflexion sur nos attentes, nos buts et nos objectifs professionnels.  

Comme future professionnelle, je pense que la clé du succès pour affirmer son identité professionnelle est d’apprendre à se connaître. Cela peut être difficile à voir au début, parce que nous n’avons pas conscience du genre de travailleur ou de travailleuse que nous sommes. Je pense que nous devrions sérieusement procéder à une introspection dans le but de cerner ce qui nous caractérise. Cela pourrait faciliter la transition dans le monde du travail. Connaître ses habiletés, ses valeurs et ses limites sont trois éléments qui pourront favoriser son intégration dans un nouvel environnement.  

Prendre conscience de son rapport au travail peut aussi être un moyen d’apprendre à se connaître sur le plan professionnel. Qui suis-je comme travailleur? Pourquoi est-ce que je travaille? Il s’agit du sens que nous accordons au travail (Bujold & Gingras, 2000; Dejours, 2001).
Le rapport au travail peut varier d’une personne à une autre. Pour moi, le travail peut être une façon de mettre à profit mes compétences et de me réaliser autant sur le plan personnel que professionnel. Pour un collègue, travailler peut permettre de s’acheter des biens matériels. Bref, mille et une raisons peuvent nous motiver à occuper un emploi. Lorsque je travaillais en employabilité, nous effectuions souvent un exercice créatif qui permettait aux personnes aidées de prendre conscience de leur rapport au travail. Il s’agissait d’écrire sur un bout de papier tout ce que le travail signifiait pour eux. Il pouvait s’agir d’écrire simplement des mots qui définissaient leurs différents rôles occupés sur le marché du travail. En prenant un moment pour réfléchir, les clients se rendaient compte que leur identité de travailleur les suivait dans toutes les sphères de leur vie, à la maison comme au bureau. En somme, dresser un inventaire de nos goûts et de nos préférences dans un environnement de travail peut aider à prendre conscience de notre identité professionnelle.  

Comme jeune adulte, une autre corde s’ajoute à notre arc, celle de devoir être un travailleur. Cela ne signifie pas que nous devons mettre de côté notre identité d’étudiant, nous devons seulement les combiner. Rien n’est perdu. C’est la même chose pour tous les rôles que nous occupons dans nos sphères de vie. Une enseignante m’avait expliqué que nous étions comme un casse-tête. Les morceaux sont tous des éléments qui sont importants pour nous et que nous pouvons apprendre à maintenir un équilibre afin de pouvoir jongler entre nos tâches et responsabilités.  

J’espère que ce texte aidera de jeunes professionnels à mieux vivre et comprendre cette importante transition, et pour les plus expérimentés, à mieux accompagner leurs collègues et clients. 

  

* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre. 

  

Références :

Bujold, C. & Gingras, M. (2000). Choix professionnel et développement de carrière (2e éd.). Boucherville, 3 Qc : Morin.  

Cohen-Scali, V. (2000). Alternance et identité professionnelle. Presses Universitaires de France. http://www.cairn.info/alternance-et-identite-professionnelle–9782130501893.htm

Dejours, C. (2001). Subjectivité, travail et action. La Pensée, 328, 7-19. 

Guichard, J., & Huteau, M. (2006). Psychologie de l’orientation. Dunod. 

 Marcia, J. (1967). «Ego identity status: relationship to change in self-esteem, general maladjustment, and authoritarianism». Journal of personality. 218. Duke University Press.  

Étudiante à la maîtrise en sciences de l’orientation à l’Université Laval, Laurence est passionnée par tout ce qui touche de près ou de loin l’orientation, l’éducation et la motivation. Elle aspire à devenir une professionnelle qui saura accompagner les jeunes adultes dans la découverte de qui ils sont réellement.
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Étudiante à la maîtrise en sciences de l’orientation à l’Université Laval, Laurence est passionnée par tout ce qui touche de près ou de loin l’orientation, l’éducation et la motivation. Elle aspire à devenir une professionnelle qui saura accompagner les jeunes adultes dans la découverte de qui ils sont réellement.
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