Getting your Trinity Audio player ready...
|
Les dernières et les prochaines années sont et seront marquées par une période de grands changements dynamiques au niveau des multiples découvertes technologiques, et ce, tant au niveau de nombreux milieux, des acteurs, de l’environnement de cette révolution numérique. Celle-ci, par ailleurs, marque le début d’une ère qui n’en est qu’à ses balbutiements.
La génération Alpha (née entre 2013 et 2021) est par ailleurs la première dont les individus sont nés et auront connu ou évolué dans un monde entièrement caractérisé par le numérique et Internet.
La pandémie mondiale causée par la présence de la COVID 19 et de ses nombreuses variantes n’a eu que pour effet d’accentuer et d’accélérer les technologies d’information et de communication, et le développement de technologies plus accessibles. L’utilisation plus ouverte de l’intelligence artificielle pour l’humain de tout âge et de tous les milieux en est un exemple.
Petit retour en arrière, en 2008, Facebook atteint environ 100 millions d’utilisateurs. Presque instantanément, cet outil de communication se joint aux géants du Web, soit les acteurs d’un oligopole qui régit le cœur informationnel de nos sociétés au point qu’un acronyme lui est désormais dédié : le GAFAM, constitué des premières lettres de Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft. Une lutte acharnée se joue par le biais de leurs droits de propriété intellectuelle et industrielle, qui s’étendent et se renforcent, soulevant des « guerres de brevets ».
La tangente prise par Facebook, en achetant Oculus VR et en changeant de nom pour adopter le nom et le logo de Meta démontre l’intérêt grandissant pour la réalité virtuelle, la réalité augmentée, le Métavers et, conjointement, l’intelligence artificielle. Le choix de changer le nom de Facebook en Meta n’est pas sans signification. En effet, selon le dictionnaire en ligne Le Robert, le terme Meta de racine grecque, exprime la succession, le changement ou encore « ce qui dépasse, englobe ».
Il n’est donc pas surprenant que le fil d’actualité de nombreux utilisateurs de Meta, en 2022, ait été pris d’assaut par de nombreuses photographies de ces derniers, créées à l’aide de l’intelligence artificielle. Ces avatars, accessibles via des applications ou des sites Internet qui offrent de générer ce service, en utilisant 10 à 20 photographies soumises par l’utilisateur ou qui éditent les photos en leur donnant une dimension en 3D au lieu de 2D, proposent un accès facile à ce type d’intelligence artificielle (IA), et ce, parfois gratuitement. Une simple tour sur les principaux moteurs de recherche et l’utilisateur est à un clic de « contrôler » son image à l’aide de cette technologie.
Alors que l’IA est de plus en plus utilisée et surtout connue par l’ensemble de la population, une polarisation des opinions face aux droits d’auteurs, aux enjeux éthiques et aux capacités dont on ne connaît pas encore les limites, soulève des questionnements ou engendre des craintes chez certains protagonistes. Jusqu’à présent, cette technologie, plutôt complexe, et principalement utilisée dans des domaines très techniques semblaient inaccessibles et énigmatiques.
Cet exemple est un avant-goût de la démocratisation de l’intelligence artificielle sans, en revanche, tenir compte de tous les impacts possibles tant positifs que négatifs. Fin 2022, l’entreprise OpenAI met gratuitement en ligne un chatbot, anglicisme du terme robot conversationnel, nommé ChatGPT. Tout comme la création d’avatars, des millions d’internautes dans le monde sont emballés par ce programme et ont été séduits à l’idée de converser avec le robot conversationnel et de tester les limites de son intelligence. Cette accessibilité de l’IA démontre encore une fois ses nombreux potentiels. Néanmoins, la facilité d’accès à cette technologie ne semble pas aussi innocente que la création d’avatars. Les principaux acteurs déchantent rapidement de cet engouement soudain dans le paysage numérique, car il est vite mis en relief l’effet multiplicateur de force pour les acteurs malveillants qui saisissent l’opportunité offerte, diminuant le coût, afin de créer une désinformation optimisée ou codage automatisé de logiciels malveillants. Bien que les médias sociaux aient favorisé la création de contenu de désinformation tant en ce qui a trait à la santé qu’à la politique, l’humain en était le créateur. Ces robots conversationnels uniformisent la diffusion de l’information et sont aptes à effectuer des traductions tout en apprenant de leurs erreurs surmontant ainsi la barrière linguistique. Cette proximité et cette facilité linguistique peuvent aider l’humain à utiliser la machine dans un but malveillant. Plus d’une menace semble se profiler à l’horizon, puisque les progrès de l’intelligence artificielle pourraient nourrir le potentiel de l’hypertrucage (deepfakes) qui se veut un autre outil de désinformation.
L’intelligence artificielle a un potentiel qui semble infini. De plus en plus accessible au grand public en offrant une facilité d’utilisation, elle a cependant le potentiel d’être une arme à double tranchant. Cette technologie permet d’immenses avancées en éducation, en santé, en science et dans de nombreux autres domaines. Elle fascine autant qu’elle effraie. Elle entraîne à elle seule une révolution numérique. L’IA soulève des enjeux sociétaux, politiques, économiques, éthiques, légaux, entre autres avec le questionnement des droits d’auteur, et cette énumération est loin d’être terminée. Sans encadrement, tout comme le Métavers, elle accentue le principe de l’impunité et de la démocratisation d’Internet. De nombreux thèmes restent à être expliqués, explorés et étayés. Cet univers où la réalité rencontre la fiction reste un trou noir de connaissances, d’avancements et de risques. Le temps et le développement numérique sauront nous démontrer, à tout le moins, comment l’humain utilisera à bon escient cette percée technologique.
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre