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Ce texte est un peu le résultat de mes constats et de mes expériences de travail au scolaire, en éducation, au communautaire, en santé et sécurité au travail, en intervention et en promotion. Des réalités qui m’ont permis d’avoir des expériences « terrains » et des vues de l’extérieur, à la suite de mes études au baccalauréat en développement de carrière (DDC) et au 2e cycle en prévention de la violence en milieu scolaire (É-F-C-S-T : école, famille, communauté, santé, travail).
À l’occasion de ma participation à Cannexus (https://cannexus.ceric.ca/fr/) en janvier dernier, un des conférenciers, professionnel de l’orientation, m’a émue avec son discours. Ce sage homme avec un handicap visuel a mentionné qu’il n’avait jamais vraiment osé s’affirmer et s’affranchir en lien avec son handicap visuel (par peur de se faire juger). Son témoignage m’a tellement affectée que j’ai dû aller le saluer pour le remercier de sa présence, de ce qu’il venait de nous raconter. Il a plusieurs fois mentionné l’importance du « self-awarness » en ISEP (information scolaire et professionnelle), et ce, dès l’école primaire. J’en avais des frissons, car en 30 ans (disons lorsque j’avais 17 ans et maintenant, j’en ai 47), je ne sais pas quels ont été l’évolution et l’enrichissement pour la valorisation de l’information scolaire et professionnelle (ISEP) dans les écoles secondaires (et encore moins au primaire). Le self-awarness et l’empathie sont les bases du bac en DDC.
Les années qui passent… et qui font réfléchir
Au primaire, j’ai eu des supers profs (et des moins supers), qui m’ont fait réaliser qu’un membre du personnel scolaire pouvait illuminer les petites lumières, parfois éteintes (ou cachées) dans les yeux et dans le cœur des enfants, même les plus vulnérables. Jeune, je trouvais tellement que nous étions tous si différents, mais si semblables.
Ces enseignants au grand cœur, respectueux et à l’humour bienveillant ont clairement façonné et influencé ma personnalité et mes valeurs.
Je me rappelle m’être questionnée sur ces aspects que je trouvais tellement différents chez un tel enseignant ou intervenant scolaire-jeunesse. Mais parfois, sûrement sans le vouloir, les gens peuvent également éteindre les petites lumières des enfants et des ados, des parents et des intervenants scolaires. La communication, les paroles et le non-verbal sont tellement fragiles, ils peuvent avoir un impact si important.
Dans ma famille et chez mes amies, j’avais un entourage de professionnels, de gestionnaires du gouvernement, de PME, d’enseignants et d’intervenants. Des humains empathiques, philosophes, simples, authentiques, ouverts d’esprits, drôles, mais surtout sans jugement, très avant-gardistes.
En secondaire 5 j’ai choisi un programme d’études qui venait de sortir et une de mes amies le trouvait cool, donc j’ai dû trouver que ça avait l’air cool aussi. C’était dans un cégep qui était loin de chez moi et j’ai détesté; j’ai complété une année et c’était suffisant, je m’ennuyais et je n’avais pas vraiment choisi cette formation. Avoir su tout ce que l’on sait maintenant! Il me semble que je ne me rappelle pas d’avoir eu l’occasion de faire des stages d’élèves d’un jour ou d’avoir participé à une version de ce qui existe aujourd’hui comme organisme d’exploration scolaire et professionnelle dans nos cours de ECC ou avec le CO.
En 2004, j’ai étudié au bac en DDC (Développement de carrière) à l’UQAM, à la suite d’un événement majeur, déstabilisant et malheureux dans ma vie, j’avais 27 ans. Mais, WOW! Quel programme enrichissant, qui m’a ancrée dans mes valeurs et mes intérêts. De plus, avec des enseignements magnifiques. J’ai constaté que pour la plupart de ces enseignants et professionnels en relation d’aide, soutenir, aider, comprendre et encourager étaient une passion. Je me souviens que la principale réflexion des gens avec qui j’ai étudié au bac dans ma cohorte révélait le manque de suivis et de conseils en orientation scolaire au secondaire. Nous étions tous surpris de notre réponse identique. C’était en 2004.
J’ai terminé mon baccalauréat en DDC (développement de carrière, 2009), j’ai reçu mon diplôme et quelques mois après j’accouchais de ma cocotte. Cela fera déjà 15 ans. 15 ans! Que le temps passe vite.
De toutes mes expériences au scolaire comme professionnelle et comme maman, toutes ces réalités école-famille-communauté-santé et travail sont comme projeter dès l’entrée à l’école, mais sans nécessairement avoir un lien conducteur entre ces sphères. Sans approche écosystémique pour lier ces réalités des « petits humains qui deviendront grands », ce qui rend parfois plus difficile la tâche de bien se connaitre, bien connaitre les apprenants et bien les guider, car à la base il y a un manque de connaissance de soi et des autres. Travailler fort et performer au scolaire, c’est souvent ce que l’on prône lorsqu’un enfant entre à l’école. Il doit bien se modeler, bien comprendre, bien assimiler, bien s’entendre avec le groupe-classe et avoir un savoir-faire et un savoir-être dans la « norme » déjà tout jeune.
C’est pour cela que je crois que la présence et le rôle des CISEP (conseil en information scolaire et professionnelle) au primaire et au secondaire seraient essentiels pour cet écosystème éducatif et social. Nos formations en éducation, dont le counseling (en empathie, en authenticité, humanisme, psychopathologie, économie, stades de développement, etc.), furent un amalgame de connexion de l’humain dans son environnement. Plusieurs personnes, même au scolaire, ne connaissent pas vraiment encore ces professions.
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.