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Peut-on utiliser l’IA pour les notes évolutives en orientation?

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Dans un article précédent, nous vous avons expliqué certaines utilisations possibles de l’intelligence artificielle (IA) en orientation et en développement de carrière. Que ce soit pour la recherche d’emploi, la rédaction de CV et lettre de présentation, pour créer un canevas d’entrevue ou soutenir la rédaction, l’IA a plusieurs utilisations possibles. Une question que l’on me pose souvent et qui mérite réflexion est la suivante : peut-on utiliser l’IA pour prendre des notes dans les rencontres avec les personnes clientes et ainsi faciliter la rédaction de notes évolutives ? Ce court article vise à vous donner quelques pistes de réflexion sur le sujet.  

Pour répondre à la question, oui, il est possible d’utiliser l’IA pour prendre des notes durant les rencontres en orientation et en développement de carrière. Toutefois, elle doit être utilisée avec prudence et rigueur et elle ne peut en aucun cas remplacer le jugement professionnel, l’analyse critique ou l’expertise humaine. Pour cette raison, le professionnel doit s’assurer que les notes sont exactes, nuancées et qu’elles respectent ses obligations déontologiques. Selon l’article 52 du code de déontologie des conseillers et conseillères d’orientation (c.o.) du Québec : « Le conseiller d’orientation offre au public des services professionnels de qualité, notamment en assurant la mise à jour, le maintien et le développement de sa compétence ». Ainsi, peu importe l’outil d’IA qu’un c.o. souhaite intégrer à sa pratique, il se doit de bien connaître les bases du fonctionnement afin de pouvoir donner des explications justes et adéquates aux personnes qui le consultent. Comme le mentionne l’Ordre des ergothérapeutes du Québec (2025), « cela inclut une description des outils spécifiques employés, de leur rôle dans l’évaluation ou le suivi des personnes recevant des services, ainsi que des bénéfices et des risques associés à leur utilisation ». Avant d’intégrer une IA dans votre pratique professionnelle, il est donc important de se renseigner sur cette dernière, sur la sécurité, sur l’utilisation des données, notamment en lien avec la loi encadrant la protection des données au Québec (loi 25), et aussi de bien comprendre comment l’utiliser.  

Une fois que vous êtes à l’aise avec l’utilisation de l’IA pour la prise de notes, il est important d’avoir le consentement de la personne pour en faire une utilisation durant les rencontres. Comme le mentionne le code de déontologie des c.o. à l’article 15 : « sauf urgence, le conseiller d’orientation obtient du client, de son représentant légal ou, s’il s’agit d’un mineur de moins de 14 ans, du titulaire de l’autorité parentale ou du tuteur, un consentement libre et éclairé avant d’entreprendre toute prestation de services professionnels ». Le c.o. qui souhaite utiliser l’IA doit s’assurer que la personne qui le consulte comprend les implications de son utilisation, comment elle sera utilisée et aussi les risques possibles au niveau de la sécurité et la confidentialité de ses renseignements personnels (Collège des médecins du Québec, 2025; Diab, 2025).

L’OCCOQ vous recommande d’ailleurs de vous assurer du consentement à chacune des rencontres. 

Si la personne refuse que vous utilisiez une IA, vous devez respecter ce choix. Donc, soyez prêt à cette éventualité.  

Si la personne qui vous consulte souhaite utiliser une IA pour vous enregistrer, il est important qu’elle obtienne votre consentement également. Le fait d’en discuter avec elle, d’éduquer aux principes de sécurité et de confidentialité que vous amène l’appartenance à un ordre professionnel peut être une belle façon de conscientiser les autres à l’utilisation de l’IA. Vous avez le droit de refuser l’utilisation d’une IA. Personnellement, dans un contexte organisationnel, je dois parfois rappeler à certains gestionnaires les enjeux d’utiliser une IA lors d’une rétroaction de résultats de tests psychométriques dans le cadre d’une embauche. Souvent, les personnes ne réalisent pas l’importance de la confidentialité de certaines actions.  

Lorsque la personne cliente a consenti à l’utilisation de l’IA, vous pouvez faire vos notes évolutives à partir de cette dernière. Vous devez relire la note générée par l’IA et vous assurer de l’exactitude des informations et que l’IA respecte « les normes en matière de tenue de dossiers » (Collège des médecins du Québec, 2025; Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec, 2024) avant de signer la note. Toujours selon le Collège des médecins (2025), vous devez porter « une attention particulière [] aux hallucinations, mauvaises interprétations et biais pouvant être générés par l’IA ». Enfin, dans vos notes évolutives, il serait souhaitable de préciser le nom de l’IA qui vous a aidé à la rédaction.  

Une fois l’ensemble de ses éléments pris en compte, je vous encourage à expérimenter l’IA dans le cadre de votre pratique professionnelle, car elle offre une belle opportunité d’augmenter l’efficacité de certaines tâches, notamment la prise de note, l’écriture de courriel, de lettre de présentation et la recherche d’idée pour aider une personne.

Pour la prise de note, certaines IA existent déjà et peuvent vous aider.

Il y a entre autres PlumeIA qui est une IA québécoise qui répond aux normes de sécurité des Ordres professionnels. Dans les logiciels tels que Teams et Zoom, il est également possible d’intégrer un assistant IA pour vous aider dans la prise de note. Avec ces outils (Teams et Zoom), assurez-vous de porter une attention supplémentaire aux interprétations de l’IA et à ses résumés. L’IA peut effectivement introduire des biais, de fausses interprétations ou des erreurs factuelles qui peuvent nuire à la qualité du dossier professionnel. Enfin, assurez-vous de détruire les transcriptions une fois vos notes rédigées. 

Finalement, je vous laisse sur une citation de monsieur Laurent Matte, ancien président de l’OCCOQ : « Le développement de prestation électronique de services, particulièrement en recourant à l’intelligence artificielle, présente un grand potentiel de bénéfices pour la personne, par exemple, une prise de décision éclairée par une meilleure connaissance des risques et des succès expérimentés par d’autres personnes, un accès aux ressources en tout lieu ou en tout moment, et une simplification des démarches » (Matte, 2024, p. 43).  

* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre

 

Références

Collège des médecins du Québec. (2025, janvier). Scribe et intelligence artificielle. Consulté le 8 septembre 2025 sur https://www.cmq.org/fr/pratiquer-la-medecine/informations-clinique/intelligence-artificielle/scribe-ia 

Collège des médecins du Québec. (2024, juin). Pistes de réflexion sur l’intelligence artificielle. https://cms.cmq.org/files/documents/Fiches/fiche-ia-01-piste-reflexion.pdf  

Diab, R. (2025, avril). Recourir à l’IA pour résumer les rencontres avec les clients. L’association du barreau canadien. Consulté le 8 septembre 2025 sur : https://nationalmagazine.ca/fr-ca/articles/legal-market/legal-tech/2025/using-ai-to-summarize-client-meetings 

Matte, L. (2024). L’automatisation et l’intelligence artificielle en développement de carrière : comment les encadrer? (2e partie). L’Orientation, 14, (1). 39-45. https://www.orientation.qc.ca/medias/iw/LOrientation-Automne-2024.pdf  

Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec (OCCOQ). (2024, février). Guide explicatif du Règlement sur les dossiers, les cabinets de consultation et la cessation d’exercice des membres de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec. https://www.orientation.qc.ca/medias/iw/OCCOQ-Guide-explicatif-reglement-tenue-dossier.pdf  

Ordre des ergothérapeutes du Québec (OEQ). (2025, juin). L’intelligence artificielle : tirer parti sans perdre de vue l’essentiel. Consulté le 8 septembre 2025 sur : https://www.oeq.org/publications/occupation-ergotherapeute/articles-sur-la-pratique-professionnelle/1152-lintelligence-artificielle-tirer-parti-sans-perdre-de-vue-lessentiel.html 

 

 

 

Annie Gourde est conseillère d’orientation en pratique privée depuis plus de 10 ans. Elle aide les personnes qui ont des défis au niveau de leur carrière, peu importe leur expérience, leur niveau de scolarité et les défis qu’elles rencontrent. Que ce soit pour une réorientation, du coaching de carrière, un retour aux études ou pour une aide suite à un épuisement professionnel. Elle a également une expérience dans le recrutement et le coaching de gestionnaire en transition de carrière. Impliquée, elle est active dans la profession et s’assure d’être à l’affût des nouveautés, particulièrement en matière de technologie. Elle a une excellente connaissance du marché du travail, mais également de la formation afin de pouvoir répondre aux différentes questions de ses clients.


Michel Turcotte est conseiller d’orientation et psychologue. Au terme d’une carrière de trente ans au ministère canadien de l’Emploi et développement social, à titre de conseiller, formateur de conseillers, gestionnaire de la recherche et de l’élaboration des politiques, Michel a entrepris depuis 2013 à l’Université Laval une thèse de doctorat sur l’accompagnement en orientation professionnelle à distance. Il est membre du Centre de recherche et d’intervention sur l’éducation et la vie au travail (CRIEVAT) et du Laboratoire de recherche sur l’analyse des dispositifs d’accompagnement et de la compétence à s’orienter (ADACO). Il a reçu le prix Etta St. John Wileman en 2017 décerné par le CERIC, la médaille d’or Stu Conger en 2014 et le Mérite du Conseil Interprofessionnel du Québec en 2012 pour le leadership exercé tout au long de sa carrière dans le domaine du développement de carrière.

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Annie Gourde est conseillère d’orientation en pratique privée depuis plus de 10 ans. Elle aide les personnes qui ont des défis au niveau de leur carrière, peu importe leur expérience, leur niveau de scolarité et les défis qu’elles rencontrent. Que ce soit pour une réorientation, du coaching de carrière, un retour aux études ou pour une aide suite à un épuisement professionnel. Elle a également une expérience dans le recrutement et le coaching de gestionnaire en transition de carrière. Impliquée, elle est active dans la profession et s’assure d’être à l’affût des nouveautés, particulièrement en matière de technologie. Elle a une excellente connaissance du marché du travail, mais également de la formation afin de pouvoir répondre aux différentes questions de ses clients.


Michel Turcotte est conseiller d’orientation et psychologue. Au terme d’une carrière de trente ans au ministère canadien de l’Emploi et développement social, à titre de conseiller, formateur de conseillers, gestionnaire de la recherche et de l’élaboration des politiques, Michel a entrepris depuis 2013 à l’Université Laval une thèse de doctorat sur l’accompagnement en orientation professionnelle à distance. Il est membre du Centre de recherche et d’intervention sur l’éducation et la vie au travail (CRIEVAT) et du Laboratoire de recherche sur l’analyse des dispositifs d’accompagnement et de la compétence à s’orienter (ADACO). Il a reçu le prix Etta St. John Wileman en 2017 décerné par le CERIC, la médaille d’or Stu Conger en 2014 et le Mérite du Conseil Interprofessionnel du Québec en 2012 pour le leadership exercé tout au long de sa carrière dans le domaine du développement de carrière.

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