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Récemment, j’ai entendu une collègue mentionner qu’elle craignait d’être remplacée par une « petite jeunesse tout droit sortie de l’université » lorsqu’elle quitterait son milieu. Ça m’a semblé être un drôle de commentaire et spontanément, ma réaction a été de me dire « ark ». La semaine suivante, j’ai surpris deux autres collègues ventiler sur le fait que les « jeunes sont lâches ». Bref, trop c’était trop, et j’ai eu envie de rendre hommage aux jeunes. Étant moi-même parfois (souvent) considérée comme jeune, je dois avouer que j’ai une vision largement différente des rapports intergénérationnels tant sur le marché du travail que sur les bancs d’école.
Effectivement, je crois qu’il y a une richesse à tirer de ce choc des générations auquel on assiste parfois.
Qui plus est, ça semble être une histoire aussi vieille que le monde que de se plaindre des générations qui nous suivent en remontant discrètement, et parfois sournoisement, la nôtre. Mon intention ici n’est pas de prétendre que les jeunes sont parfaits (qui l’est vraiment?), mais qu’ils sont courageux et vrais, et ça, je respecte ça. Alors ce texte, je le dédie à ces jeunes qui sont plus jeunes que moi et à ceux qui sont plus vieux également. À ceux qui restent jeunes malgré l’âge et à ceux qui sont jeunes en raison de l’âge.
Vous êtes magnifiques. Vous êtes incroyables et vous êtes remplis de beau. Quand je regarde les jeunes aller, je les trouve bons.
Sur le marché du travail, je les aime pour le vent de fraîcheur qu’ils apportent au sein des équipes. Pour le regard nouveau qu’ils portent sur des enjeux avec lesquels on tente de composer depuis un bout de temps. Pour leur franchise et leur simplicité lorsqu’ils tutoient respectueusement un patron qui s’est fait vouvoyer toute sa carrière. Je les trouve ingénieux parce qu’ils pensent à l’extérieur du cadre établi et qu’ils n’ont pas peur de faire les choses autrement.
Dans ma profession, je les trouve incroyables parce que plutôt que de faire un travail qu’ils n’aiment plus, ils se réorientent et essayent autre chose. Je pense qu’ils sont géniaux de réaliser tôt dans leur parcours que leur emploi, ce n’est pas tout dans la vie et qu’ils travaillent ultimement pour vivre, et non l’inverse. Je les admire pour leur sensibilité face aux réalités actuelles, pour leur volonté d’être présents pour l’Autre et pour leur transparence vis-à-vis de leurs enjeux personnels.
Sur les bancs d’école, les jeunes m’éblouissent par leur persévérance et leur attention alors qu’ils passent des journées entières assis sur des chaises inconfortables à écouter des gens parler de choses parfois abstraites. Je les trouve spontanés et drôles dans leurs interactions comme dans leurs questionnements, qui sont toujours remplis de sincérité.
Puis au quotidien et au sein de la société, je trouve que les jeunes sont « wow », avec leur optimisme parfois exubérant, mais tellement pur et authentique; ils contaminent positivement leur milieu. Alors merci les jeunes pour tout ce que vous avez déjà accompli et pour tout ce que vous allez accomplir dans le futur! J’ai un respect profond et sincère envers votre génération et l’avenir qu’elle représente.
Ultimement, j’espère rester jeune longtemps et j’espère qu’une « petite jeunesse tout droit sortie de l’université » me remplacera lorsque je quitterai mon milieu, parce qu’on commence tous quelque part et qu’on a tous déjà été « jeunes ».
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre