Quand j’ai annoncé à mon père que je voulais me diriger à l’université dans le domaine de l’orientation, il me regarda d’un air sceptique. J’étais alors un étudiant de 17 ans au cégep.
Orientation, ça sortait d’où au juste?
Mon père me demanda au moins de rencontrer le conseiller d’orientation de mon cégep, question de valider ce choix. Je lui ai répondu que je ne pensais pas que ça allait servir à grand-chose.
Je voulais aider les gens dans leur orientation, mais en même temps, je gardais toujours à l’esprit, un énorme préjugé sur le travail du conseiller d’orientation. Quand mon père me le fit remarquer, je suis demeuré bouche bée. Ouais, quelle ironie!
Le conseiller d’orientation demeure aux prises avec une image tenace qu’il est au service d’un système. Dans l’inconscient collectif, il est celui qui tente de ramener dans le droit chemin, celui de la raison, celui de la conformité. C’est bien dommage, car nous vivons dans un monde où pour toutes sortes de raisons, les gens se sentent de plus en plus en marge. C’est ce qui explique en partie pourquoi Youtube s’avère plus attrayant, auprès d’un grand nombre de jeunes, qu’un média de masse comme la télévision.
Parfois, les extraterrestres souffrent de leurs conditions, et ce, bien malgré eux. À d’autres moments, ils en sont fiers, c’est un choix. Mais dans un cas comme dans l’autre, il y a ce désir de se sentir compris dans sa différence et surtout de ne pas se faire prescrire une voie à suivre.
Jamais la diversité n’a été autant glorifiée. Nous vivons dans un monde où tout semble possible. On peut exercer des métiers qui n’existaient même pas il y a à peine 5 ans et les pratiquer dans des pays situés à l’autre bout de la planète. À cause de cette image archaïque du conseiller d’orientation, plusieurs individus se sont mis à croire que leurs services étaient désormais désuets.
1) Casser au plus vite la vieille image
Les compétiteurs des conseillers d’orientation sont parfois d’excellents vendeurs qui ont décidé de s’improviser dans la relation d’aide, y voyant une niche à exploiter. Ils profitent énormément de cette vision négative du conseiller d’orientation déphasé pour tenter d’attirer la clientèle vers eux.
Moi, je vais vous aider à faire des choix de champion, pas comme l’orienteur à l’école qui vous fait passer des tests stupides.
Personnellement, j’aime la compétition. Ça nous pousse à être meilleur et plus créatif.
Quand on joue au hockey, c’est bien de jouer contre une autre équipe, non?
Par contre, aider les gens, ce n’est pas un jeu ou simplement un marché à cibler. Il est question de la protection du public et ce public vit souvent une grande détresse psychologique. Quand j’analyse le discours de ces marchands de rêves qui proposent leur méthode simple à des problèmes complexes, j’en ai des maux de ventre.
Pour cette raison, j’ai décidé d’arrêter de voir les autres conseillers d’orientation comme des compétiteurs. Je les vois désormais comme mes partenaires. Oui, j’aurais moins de clients si ces derniers allaient voir un collègue conseiller d’orientation plutôt que de me consulter, mais au moins, j’aurais l’impression que le public est mieux desservi. Ce fut une de mes premières motivations en rédigeant mon nouveau guide Trouver sa place au travail quand on se sent (un peu) extraterrestre.
Ce guide est pratique et propose des exercices à travers une approche structurée. Il vise à aider tous ceux qui pensent encore qu’on ne peut pas les aider, parce qu’ils sont trop uniques. Il adopte un ton convivial avec de l’humour, des histoires vécues et des illustrations. Mais à mes yeux, c’est surtout un manifeste, une façon de déclarer à tout le Québec que les conseillers d’orientation sont déterminés à prendre leur place et ils sont vraiment aptes à composer avec cette diversité.
2) Élargir notre territoire
Le conseiller d’orientation est la meilleure personne pour aider les marginaux et répondre à tous les nouveaux besoins. J’en suis convaincu, mais pour persuader également la population, le conseiller d’orientation aura à travailler fort. C’est beaucoup de pression, car tout ce que sa compétition sait faire, il doit savoir le faire aussi et, bien sûr, encore mieux que ses compétiteurs.
Pour ce guide, j’ai fait beaucoup de recherche et exploré de nouvelles perspectives. Par exemple, voici 5 livres assez récents qui semblent à priori n’avoir rien à voir avec l’orientation, mais qui ont grandement influencé ma pratique. J’en fais référence dans Trouver sa place au travail quand on se sent (un peu) extraterrestre.
- So Good They Can’t Ignore You : Why Skills Trump Passion in the Quest for Work You Love de Cal Newport (2012)
- La semaine de 4 heures (travaillez moins, gagnez plus et vivez mieux!) de Tim Ferris (2008)
- Lean Start-up : adoptez l’innovation continue de Eric Ries (2012)
- Alphaleadership : Les 3A (anticiper, Aligner, Agir) de Anne Deering, Robert B. Dilts et Julian Russel (2009)
- How to Fail at Almost Everything and Still Win Big (Kind of the Story of My Life) de Scott Adam (2013)
Si vous désirez avoir mon bref avis personnel sur ces livres ou avoir encore plus de suggestions, je vous invite à parcourir cette section de mon site Web : https://leschercheursdesens.com/documents-general/
Si vous avez des ouvrages à me faire découvrir à votre tour, n’hésitez pas à m’en faire part dans les commentaires.
3) Travailler ensemble
Ce que je trouve le plus difficile quand je rédige un guide, c’est d’assumer qu’à la base, c’est un acte prétentieux. Publier signifie que je crois que ma vision mérite l’attention d’un large auditoire.
J’ai donc toujours cette crainte en moi d’être perçu comme un donneur de leçons qui prétend avoir découvert la vérité vraie. Mais avec ce nouveau guide, ce que j’espère plus que tout, c’est de pouvoir partir le bal.
Écrire, ça représente à mes yeux, ce premier gars qui va au milieu de la piste de danse. Il est tout seul à danser et il est conscient que la situation est un peu ridicule, car à cet instant, tout le monde est encore bien assis au bar ou derrière une table. Bien entendu, son but n’est pas que tout le monde le regarde faire son spectacle et applaudisse. Ce qu’il souhaite plus que tout c’est de donner l’envie aux autres d’aller le rejoindre, c’est de faire en sorte qu’il y ait tellement de danseurs qu’on finit peu à peu par l’oublier parmi la foule endiablée. Un party incroyable, vraiment, c’est ce que je nous souhaite pour l’année 2019.
Pour connaître davantage le guide et les divers contenus gratuits qui y sont reliés, voici le lien :
https://leschercheursdesens.com/trouver-place-travail-on-se-sent-extraterrestre/