Plus qu’une clé maîtresse, l’attitude définit l’altitude ou la tournure que peut prendre nos différents parcours. C’est aussi ce qui permet de vivre avec légèreté ou densité chacune de nos expériences.
L’attitude donne le ton à la vie professionnelle
La recherche d’un emploi fait partie de ces expériences de la vie où l’attitude est déterminante. C’est elle qui fera la différence entre deux personnes qui ont des services similaires à offrir. C’est elle qui fera traverser ou non les obstacles rencontrés au passage. C’est elle qui traduira un échec en apprentissage. C’est à travers elle qu’une personne saura rebondir, s’adapter ou s’engouffrer. En fait, l’attitude teinte l’ensemble de la vie professionnelle.
Une image qui en dit long
L’attitude est le résultat de notre perception des choses, de notre façon de voir le monde et d’en faire partie. Elle se construit tout au long d’une vie. Elle peut rester relativement stable ou se transformer, dépendamment des expériences qui jalonnent votre vie. L’attitude est structurée par notre personnalité, nos traits de caractère, nos expériences antérieures et la façon dont nous avons intégré ces expériences. C’est une sorte d’image qui en dit long. L’attitude d’une personne gouverne la réussite de sa vie personnelle et professionnelle. Elle régit même la qualité de ses relations avec les autres : « As-tu vu son attitude? », « Non, mais quelle attitude! », « Je n’aime pas cette attitude. »
Notre attitude gère nos comportements
Si un client perçoit l’activité de recherche d’emploi comme un mal nécessaire, les chances sont grandes que sa transition sera lourde à vivre. Les gestes que nous leur inviterons à poser leur sembleront dépourvus de sens, et chaque action deviendra un effort. Au contraire, si nous faisons en sorte que cette activité devienne pour eux l’occasion de mettre en route un projet qui leur tient à cœur, leurs gestes deviendront engagés et leurs choix, stratégiques.
Ce qui fait la différence lors d’une entrevue
Les employeurs affirment qu’à compétences égales, c’est l’attitude d’une personne qui fera la différence lors d’une entrevue. Nos attitudes déterminent la valeur qu’ont nos connaissances et nos aptitudes. Ainsi, une personne qui possède de nombreuses compétences techniques en plus d’un diplôme fort réputé, mais qui affiche une attitude condescendante, fera face inévitablement à plusieurs obstacles dans son intégration au marché du travail.
Les autres comme miroir de nos attitudes
Plusieurs personnes « ne se voient pas ». Ceci les amène à vivre une panoplie de difficultés le moment venu d’établir des relations interpersonnelles. La réaction de notre environnement est généralement le miroir de l’attitude. Dans les entreprises, les compétences interpersonnelles sont une priorité. Il est donc important d’inviter nos clients à se « regarder aller », comme il importe aussi de se « regarder aller » comme coach. Pas vilain non plus de questionner les personnes qui nous entourent sur la façon dont elles nous perçoivent. Plus on devient conscient de ses attitudes, plus nos comportements s’ajustent de façon pertinente et conséquente. Et plus nous influençons l’attitude de nos clients à l’égard de leurs projets.
Aider nos clients à évaluer leur attitude
Comment savoir si leur attitude face au marché du travail est dans la bonne direction? Demandez-leur de répondre par oui ou non aux trois questions qui suivent.
- Êtes-vous enthousiaste à l’idée d’offrir vos services?
- Savez-vous ce qui motive votre désir d’offrir vos services?
- Avez-vous un projet?
S’ils répondent « non » à l’une de ces questions, une clarification s’impose afin de bien orienter leurs démarches de recherche d’emploi. S’ils offrent leurs services en étant habité par un manque de conviction, leur attitude traduira ce sentiment. Les démarches seront alors gouvernées par une absence de structure, un manque de discipline et des résultats inévitablement négatifs. En aidant vos clients à clarifier leurs motivations à offrir leurs services à un nouvel employeur, ils affineront leurs choix de secteurs, leurs cibles d’entreprises et se fixeront de meilleurs objectifs.
Si leurs trois réponses aux questions précédentes sont positives, c’est qu’ils sont dans la bonne direction. Le marché du travail les attend!
Le projet de Gérard
J’intervenais en counseling individuel dans une grande entreprise de distribution qui devait fermer ses portes lorsque Gérard entra pour sa première rencontre dans le bureau mis à ma disposition. Gérard avait quarante-sept ans, avait terminé ses études primaires et comptait vingt années de service pour le même employeur. Dès son entrée dans mon bureau, il afficha une personnalité confiante et entreprenante. Il n’attendit pas que je l’invite à s’asseoir et prit d’assaut le contrôle de la conversation.
« Bonjour ma p’tite dame! Moi, c’est Gérard, pileur professionnel, à votre service! » Je lui ai avoué méconnaître le rôle d’un pileur professionnel et lui demandai de me parler de son travail. Je venais d’ouvrir là une porte qui me permit de découvrir à quoi ressemble une foi inébranlable.
Alors que les collègues avec qui Gérard partageait les mêmes fonctions présentaient leurs services en tant que journaliers prêts à travailler dans « n’importe quoi », Gérard, pileur professionnel, souhaitait se mettre à la recherche non pas d’un emploi, mais d’un employeur qui saurait reconnaître les bénéfices qu’il peut retirer d’un bon pileur professionnel. Il mit en évidence sa capacité à veiller aux activités de stockage à l’intérieur de conteneurs. Notamment, en ce qui concerne les calculs visant à optimiser l’espace de stockage et la répartition du poids des marchandises dans les camions et éviter tout risque d’affecter la qualité des marchandises. Il m’exposa ses qualités, ses aptitudes et me décrivit combien son patron lui avait fait confiance et n’a jamais été déçu de ses services. Il me posa une seule question : « Pouvez-vous me dire s’il y en a d’autres, des boss comme j’avais? »
Je parle beaucoup de l’attitude dans mes interventions, parce que je crois, avec une foi inébranlable moi aussi, qu’en dépit de caractéristiques présentées comme pouvant affecter l’employabilité (âge, scolarité, ancienneté, mobilité, expérience, etc.), l’attitude avec laquelle on aborde tout projet professionnel et le marché du travail est, de loin, ce qui trace les frontières entre la satisfaction et la frustration au plan personnel ou professionnel.
Cet article est paru à l’origine sur le site Orientaction.ca le 20 janvier 2017.