Le forum économique mondial prédit que l’intelligence émotionnelle deviendra une des aptitudes indispensables des employés des entreprises à succès. Nous pouvons donc en déduire que l’intelligence émotionnelle est une aptitude importante chez notre force ouvrière. Encore plus crucial d’avoir un quotient émotionnel élevé pour surmonter la tempête COVID-19. Prenons donc un moment pour évaluer notre niveau d’intelligence émotionnelle et pour identifier les éléments clefs qui permettront de le « booster ».
Quelle est la différence entre le quotient intellectuel (QI) et le quotient émotionnel (QE)?
Nous avons longtemps entendu parler du QI et des tests associés permettant d’évaluer l’intelligence humaine. En bref, ces tests permettent d’évaluer nos habiletés cognitives verbales et non verbales et se résument en un chiffre qui représente notre QI global. Ce chiffre, notre QI, est alors placé sur une distribution normale ayant une moyenne de 100 et permet ainsi de nous situer par rapport à la moyenne de notre groupe d’âge. Le QI est utile à certains égards et fut entre autres démontré comme étant un bon prédicteur de nos capacités académiques.
Plusieurs études longitudinales indiquent que le QI reste relativement stable dans le temps. Ce qui veut dire que notre mémoire de travail, notre vitesse de traitement de l’information, notre niveau de vocabulaire, nos capacités visuospatiales et notre raisonnement ne changent pas vraiment lorsque comparé à notre groupe d’âge. Résumé de façon simple, notre positionnement intellectuel à la fin de l’adolescence reste le même tout au long de notre vie et de notre carrière. Même si le QI est un bon prédicteur des capacités académiques, il ne représente que 20 % des aptitudes nécessaires au succès professionnel. L’autre 80 % est attribuable à plusieurs facteurs incluant l’intelligence émotionnelle.
« Les employés ayant de grandes responsabilités dans une entreprise sont souvent embauchés pour leur expertise professionnelle et leur quotient intellectuel, mais sont souvent congédiés pour leur manque d’intelligence émotionnelle. »
La bonne nouvelle, c’est que l’intelligence émotionnelle n’est pas fixe, elle peut se développer, peu importe l’âge. L’intelligence émotionnelle est composée de 4 éléments essentiels : la capacité à identifier ses émotions, à réguler ses émotions, à reconnaître les émotions des autres et à gérer les relations interpersonnelles.
Pourquoi le QE est-il important en période de pandémie?
Une pandémie entraîne inévitablement une amplification de l’état émotionnel. L’incertitude, les frustrations, l’adaptation, le manque de sommeil, les défis cumulés apportent une certaine intensité émotionnelle qu’il faut bien gérer pour rester uni et fort en contexte de crise. L’intelligence émotionnelle permet d’éviter la division, de favoriser la collaboration, le dévouement, la confiance et le sentiment d’appartenance. Voici 3 raisons qui expliquent pourquoi le QE est important en entreprise :
- Les émotions sont universelles. Peu importe le pays, le sexe, l’âge, nous avons tous des émotions. Peu importe l’employé ou l’entreprise, les émotions font partie de la réalité de tous les salariés. La différence se situe non pas dans la présence des émotions, mais bien dans l’expression de celles-ci. Certains employés ont d’excellentes capacités pour gérer leurs émotions alors que d’autres moins.
- Les émotions affectent la performance! Imaginez une journée où vous avez été en colère, découragé ou anxieux. Est-ce que votre performance fut affectée, diminuée? Généralement, ces émotions jouent contre nous, affectent notre niveau de concentration, notre créativité et notre productivité. À l’inverse, l’enthousiasme, la confiance, l’optimisme et la ténacité nous donnent une énergie constructive et nous aident à être davantage productifs.
- Les émotions sont des messagers. Si on décode le message, nous sommes alors en mesure d’identifier les stratégies gagnantes. Posez-vous la question : qu’est-ce que cette émotion essaie de me dire?
Émotion | Message | Réponse |
Déprime | Découragement, désespoir | Besoin d’espoir |
Colère | Il y a un problème | Résolution de problème |
Frustration | Injustice, insatisfaction | Rétablir un sentiment de justice, identifier les besoins à la source de l’insatisfaction et y répondre |
Anxiété | Incertitude, peur | Réassurance |
5 conseils pour « booster » votre QE
- Démontrer de l’empathie. Théodore Roosevelt disait : « Personne n’accordera d’importance à ton savoir avant de savoir quelle importance tu leur accordes ». En période de pandémie, il est doublement important de démontrer de l’empathie et d’accorder de l’importance aux émotions des autres. Nos collègues peuvent être préoccupés, anxieux, frustrés, tannés, dépassés par la situation. Un peu d’empathie permettra de surmonter cette crise ensemble.
- Démontrer de l’optimisme tout en restant réaliste. Face à une situation sans précédent, il faut illustrer de l’optimisme sans précédent. Il faut cependant éviter l’optimisme à outrance ou agir comme un optimiste ignorant. Soyez cette personne positive, rationnelle et pausée qui encourage les autres, qui fait preuve de gratitude et qui met en valeur les accomplissements et les bons coups des collègues et de l’organisation.
- Augmenter votre flexibilité cognitive. Dans la plupart des situations, il y a une zone grise, un continuum entre ce qui est mauvais et excellent. Il est possible de faire attention aux perceptions « tout ou rien » et d’accorder plus de place à la zone grise se situant entre les deux.
- Identifier vos émotions pour mieux les gérer. Vous êtes ce que vous ressentez alors il y a un grand avantage à bien gérer vos émotions. La première étape est d’être capable d’identifier ce qu’on ressent. Il n’y a pas de mauvaises émotions, seulement de mauvaises réactions. Identifier les stratégies gagnantes qui vous permettent de transformer une émotion nuisible en émotions positives.
- Planifier à l’avance votre réponse émotionnelle. Lorsque vous connaissez les situations ou les commentaires qui vous font réagir, il est possible de planifier votre réponse émotionnelle à l’avance pour ne pas être pris au dépourvu. Mieux vaut être proactif que réactif. Identifiez le déclencheur et écrivez votre meilleure réaction possible. Mémorisez cette réaction et engagez-vous à l’appliquer dès que vous serez confronté au déclencheur en question.
Vous ne pouvez peut-être pas gérer tout ce qui se passe présentement, mais vous avez les outils, les ressources et le pouvoir de gérer vos émotions.