L’intégration de la technologie se fait de plus en plus rapidement dans plusieurs domaines professionnels, que ce soit en enseignement, dans le domaine de la santé et même dans le milieu manufacturier, où plusieurs nouveautés apparaissent dans le but d’aider les travailleurs et les propriétaires d’entreprises (Coalition Force 4.0, 2018). Dans le domaine de l’orientation, l’utilisation des technologies de l’information existe depuis plusieurs années. Selon Turcotte (2018), « les conseillères et conseillers d’orientation utilisent les technologies de l’information et des communications (TIC) depuis plus de 40 ans ». Que ce soit des bases de données comme Repères, des tests psychométriques en ligne, des sites Web d’établissements scolaires, etc., plusieurs outils permettent d’aider les professionnels à conseiller leurs clients.
Depuis 2020, avec la pandémie, l’intervention par la télépratique prend une grande place dans la pratique des conseillers d’orientation. En ce sens, de nouvelles préoccupations ont émergé sur des aspects déontologiques (signature électronique des documents, consentement, confidentialité, etc.) et aussi sur des aspects plus techniques, comme le choix de la plateforme ou le dossier numérique. Maintenant, en 2022, plusieurs ont trouvé une façon de faire qui leur convient. Certains sont encore en apprentissage et il reste certainement des conseillers d’orientation qui ont eu « la chance » de continuer à travailler en personne. Tous ces changements dans notre pratique amènent le questionnement du développement des compétences numériques chez les professionnels de l’orientation. Quelles compétences doit-on développer dans ce nouveau créneau qui semble être là pour de bon?
Nadia Villeneuve (2019), dans son mémoire de maîtrise, mentionne que les sites Web des écoles secondaires ou les pages Facebook transmettent peu de contenu en orientation. Est-ce le rôle des conseillers d’orientation de prendre une plus grande place dans les médias sociaux de leurs écoles ou de leurs entreprises? Je pense que c’est un savoir qui est essentiel et qui n’est plus seulement réservé aux personnes expertes en communication.
On se doit d’apprendre à faire des publications dans les médias sociaux, à faire des campagnes, à analyser nos résultats, afin de cibler les bonnes clientèles.
Dans un souci de rendre l’information disponible pour les étudiants et les adultes en questionnement sur leur carrière, les établissements scolaires font des sites complets où plusieurs réponses peuvent être trouvées. En tant que professionnels qui utilisent cette information, les conseillers d’orientation devraient participer à sa diffusion.
Alors que le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur dans son plan d’action sur le numérique (2019) a établi le Cadre de référence de la compétence numérique, qu’en est-il de la pratique des conseillers d’orientation? Avec une préoccupation d’aider les gens malgré le confinement, l’intervention par le numérique s’est développée à la vitesse grand V pour plusieurs. Selon Marcellis-Warin et Mondin (2021), « si une grande majorité des professionnels du Québec déclarent utiliser beaucoup les technologies numériques, ce sont en réalité surtout les outils et applications de base qui sont employés ». Toujours selon ces auteurs, il semble que peu de formations soient disponibles pour aider les professionnels à développer leurs compétences numériques. Mais pour créer des formations, il faut connaître les besoins et les compétences à développer.
Selon le Cadre de référence de la compétence numérique, cette dernière comporte douze dimensions : a) agir en citoyen éthique à l’ère du numérique, b) développer et mobiliser ses habiletés technologiques, c) exploiter le potentiel du numérique pour l’apprentissage, d) développer et mobiliser sa culture informationnelle, e) collaborer à l’aide du numérique, f) communiquer à l’aide du numérique, g) produire du contenu avec le numérique, h) mettre à profit le numérique en tant que vecteur d’inclusion et pour répondre à des besoins diversifiés, i) adopter une perspective de développement personnel et professionnel avec le numérique dans une posture d’automatisation, j) résoudre une variété de problèmes avec le numérique, k) développer sa pensée critique envers le numérique et l) innover et faire preuve de créativité avec le numérique (ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, 2019).
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.
Bibliographie
Cefrio. (2016). Compétences numériques – des compétences nécessaires pour soutenir le passage au numérique des PME. Récupéré de https://r-libre.teluq.ca/1686/1/Cefrio-PME%202.0-2016.pdf
Coalition Force 4.0. (2018). Prévenir le tsunami numérique : un défi pour l’emploi dans la Capitale-Nationale. 4-5 février 2018
Marcellis-Warin et Mondin. (2021). Les pratiques numériques des professionnels au Québec. Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ).
Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. (2019). Cadre de référence de la compétence numérique. Récupéré de http://www.education.gouv.qc.ca/dossiers-thematiques/plan-daction-numerique/cadre-de-reference-de-la-competence-numerique/
Turcotte, M. (2018). L’accompagnement à distance en orientation… à explorer? Orientaction. Consulté le 6 avril 2021 sur : https://orientaction.ceric.ca/2020/07/29/laccompagnement-a-distance-en-orientationa-explorer/#.YGy9KhRPH0o
Villeneuve, N. (2019). Usages des contenus numériques en orientation au secondaire. Université Laval.