La résilience et le choix de carrière durant la pandémie
Marché du travail

La résilience et le choix de carrière durant la pandémie

Temps de lecture : 3 minutes

Pour ceux qui préconisent l’approche humaniste née aux États-Unis vers la fin des années 1950, on peut émettre l’hypothèse que chaque être humain a vécu cette crise mondiale de manière différente. En effet, l’approche humaniste repose sur le postulat que chaque être humain est unique et a les capacités d’être autonome, de se développer et de réaliser son potentiel. 

Durant la pandémie, chaque sphère de vie des individus a été chamboulée. La sphère de vie reliée au travail a été affectée, car la distanciation physique avec les collègues était requise et l’utilisation du télétravail était de plus en plus adoptée dans les milieux de travail où ce mode était possible. Inutile de le rappeler, il est évident que des enjeux financiers majeurs et une augmentation des demandes d’assurance-emploi ont été constatés chez les clients qui se sont présentés à nos bureaux.  

La sphère de vie reliée à l’école a été aussi tout un enjeu au niveau de la motivation et du décrochage scolaire. Selon le Journal de Québec, la pandémie a fait bondir le décrochage scolaire de 30 % dans 72 centres de services scolaires de la province depuis 2 ans. Dans ce même article, on explique qu’il devient extrêmement difficile de raccrocher les jeunes à leurs études en raison de la pénurie de main-d’œuvre. En effet, une fois une première expérience de travail acquise, le marché du travail devient attrayant pour ces élèves malgré le contexte pandémique.  

La sphère de vie familiale et sociale (famille, amis et loisirs) nous procure habituellement un sentiment de bien-être et une occasion de cultiver les intérêts qui nous permettent de nous épanouir. À un moment ou à un autre durant cette période, nous nous sommes tous demandé où était passé notre équilibre en tant que professionnels, mais aussi en tant qu’être humain.  

télétravail en pandémie

De toute évidence, les individus sans emploi, les familles, les travailleurs de différents secteurs ont su faire preuve de résilience. Rappelons-le, la résilience se définit comme étant la capacité de se relever à la suite de dures épreuves.  

Cette épreuve a eu un impact considérable sur la santé mentale des Canadiens. Selon Statistique Canada, le nombre de Canadiens qui ont déclaré avoir une excellente ou une très bonne santé mentale a diminué. En effet, en juillet 2020, 55 % des Canadiens ont affirmé avoir une excellente ou une très bonne santé mentale par rapport à 68 % en 2019. On peut facilement imaginer que les personnes ayant déjà une santé mentale fragile ont été tout aussi touchées durant la crise sanitaire.  

Plusieurs individus ont connu une réorientation de carrière dans les secteurs les plus affectés par la pandémie, dont celui du tourisme, de la restauration et des arts et spectacles. Certains ont prêté main-forte au système de santé où ils ont mené un combat à bout de bras du mieux qu’ils pouvaient. Des entreprises ont disparu et d’autres ont pris vie grâce à un peu de créativité.  

Nos sphères de vie ont été déséquilibrées et certaines personnes ont dû trouver des moyens de se réaliser tout en se protégeant. Parmi les bienfaits de l’équilibre de vie, on peut notamment retrouver une augmentation de la satisfaction, de l’énergie et de la productivité au travail ou dans les études ainsi qu’une hausse du sentiment de compétence et de la maîtrise sur sa vie.  

Comme nous le savons, le champ d’exercices spécifique des conseillers et conseillères d’orientation se définit comme suit, notre rôle est « d’évaluer le fonctionnement psychologie, ses ressources personnelles et les conditions du milieu. » En tant que professionnels du domaine de l’orientation, nous intervenons sur l’identité de l’individu afin de l’amener à développer des stratégies d’adaptation l’aidant à faire des choix personnels et professionnels éclairés tout au long de la vie.

Durant la pandémie, et bien avant encore, les conseillers d’orientation ont joué un rôle clé en apportant leur soutien à de nombreuses personnes en perte de repères à la suite des fermetures d’entreprise et à des périodes de chômage prolongé.  

Les conseillers d’orientation peuvent aider les individus à trouver leur place sur le marché du travail et à donner un sens à leur vie. Le contexte des deux dernières années a été tout un défi concernant notre intervention qui s’est transformée en télépratique pendant un temps. Celle-ci est toujours d’actualité, car elle permet plus de flexibilité dans les modalités de rendez-vous pour notre clientèle, surtout lorsque le client ne possède pas de moyen de transport, par exemple. 

Chose certaine, nous avons été présents et nous continuerons d’être présents pour les individus qui ont besoin de nos services d’orientation, peu importe la modalité des prises de rendez-vous et le contexte économique. La pandémie nous a offert de nombreux défis et avancements sociaux : isolement, études à distance du primaire jusqu’à l’université, télépratique, ce qui a permis de développer la ressource précieuse qu’est notre résilience. 

 

* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre 

Membre de l’OCCOQ depuis quatre ans, Marie-Ève Deslandes considère sa pratique en orientation comme l’une de ses principales richesses. Ayant réalisé le baccalauréat et la maîtrise en orientation à l’Université de Sherbrooke, elle intervient maintenant en tant que conseillère d’orientation en organisme communautaire auprès d’une clientèle éloignée du marché du travail.
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Membre de l’OCCOQ depuis quatre ans, Marie-Ève Deslandes considère sa pratique en orientation comme l’une de ses principales richesses. Ayant réalisé le baccalauréat et la maîtrise en orientation à l’Université de Sherbrooke, elle intervient maintenant en tant que conseillère d’orientation en organisme communautaire auprès d’une clientèle éloignée du marché du travail.
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