Un problème qui perdure : L’information scolaire et professionnelle a la vie dure!
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Un problème qui perdure : L’information scolaire et professionnelle a la vie dure!

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Récemment, comme à chaque année, plusieurs élèves inscrits au collégial pour la session d’automne 2023, ont été admis au 1er tour. Parmi ces élèves, plusieurs ont fait le choix de s’inscrire au programme de Tremplin DEC parce qu’ils n’avaient pas réussi à trouver un programme correspondant à leur profil pendant leur parcours au secondaire. 

Sur le site du SRAM, on peut lire : Le Tremplin DEC n’est pas un programme d’études qui permet d’obtenir un Diplôme d’études collégiales (DEC). Il s’agit d’une session spéciale qui permet à une personne de poursuivre son cheminement scolaire en vue d’intégrer un programme menant à l’obtention d’un DEC. Selon le cégep choisi, le Tremplin DEC peut permettre de poursuivre une démarche d’orientation qui n’est pas encore aboutie. 

Depuis les dernières années, ce programme, qui connait une hausse constante d’inscriptions, est devenu un choix parmi tant d’autres pour les élèves de la 5e secondaire. De toute évidence, il apparait normal de poursuivre ses études au collégial même si on a aucun projet professionnel. Par ailleurs, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) prévoit encore une augmentation périodique des inscriptions en Tremplin DEC de 2023 à 2031. 

Quand on questionne les élèves du secondaire sur la raison de ce choix de programme, plusieurs dénoncent le manque d’information scolaire et professionnelle (ISEP) tout au long de leur parcours.

Cela peut presque paraitre improbable étant donné la quantité d’informations qui pullulent sur Internet. Comme on dit souvent : trop d’informations, c’est comme pas assez! Et encore, faut-il savoir ce que l’on cherche dans l’immense toile où l’information côtoie la désinformation. 

L’information scolaire et professionnelle m’apparait essentielle pour tous les élèves qui fréquentent l’école. Connaître le système scolaire et ses préalables, identifier les différents secteurs professionnels, reconnaître ses aptitudes, ses intérêts et ses traits de personnalité demeurent des incontournables. 

Même si les conseillers d’orientation multiplient les tournées de classe, ils ne peuvent pas se substituer au défunt programme Éducation au choix de carrière, retiré de la grille horaire en raison du manque de préparation de certains enseignants, ce qui expliquait l’insatisfaction des élèves. En effet, les enseignants étaient souvent obligés d’assumer cette matière, en plus de leur tâche, et ils n’étaient pas nécessairement spécialisés en information scolaire. 

Dans leurs bureaux, les conseillers d’orientation au secondaire doivent pallier le manque d’ISEP et tenter de faire leur possible, souvent dans un court laps de temps. Nul besoin de vous dire que, dans de telles circonstances, le professionnel soucieux du travail bien fait, ne parvient pas toujours à éprouver le sentiment du travail accompli.   

Actuellement environ 49 % des écoles publiques et privées ont offert l’ensemble ou une majorité des COSP.
Au cours des dernières années, le MEES a mis en place des contenus en orientation scolaire et professionnelle (COSP), répartis de la 5e année du primaire à la 5e année du secondaire. En tout, 19 contenus (6 au primaire et 13 au secondaire) distribués sur tous les niveaux. Ces contenus doivent être intégrés dans les matières scolaires et enseignés par des enseignants. Actuellement environ 49 % des écoles publiques et privées ont offert l’ensemble ou une majorité des COSP. L’implantation connait ses hauts et ses bas en raison de l’investissement professionnel peu significatif. Et encore une fois, on demande aux enseignants d’enseigner des contenus sans être formés. Les conseillers d’orientation sont encore très sollicités pour soutenir l’implantation des COSP.  

Certes, l’ISEP doit trouver sa place au sein de l’école, car son utilité ne se limite pas à paver la route à l’identification d’un projet professionnel. L’ISEP peut avoir un impact significatif sur la motivation scolaire, la persévérance et la réussite. Quand le jeune trouve un sens à ses études, cela lui donne une raison de fréquenter l’école, et son attitude ainsi que son comportement à l’égard des études peuvent réellement changer. Il suffit parfois d’un simple déclic pour déclencher une réelle envie de s’investir pour réussir. 

  

Chronologie de l’ISEP dans les écoles secondaires : 

1981  Début – Éducation au choix de carrière (ECC), MEQ 

1997  Annonce du retrait du cours Éducation au choix de carrière (ECC) par Pauline Marois, MEQ 

2000-2006  Implantation de la réforme scolaire et retrait définitif du cours EC

2000  L’approche orientante (AO), MEES 

2007  Projet personnel d’orientation (PPO), MEES 

2014-2017  Contenus en orientation scolaire et professionnelle (COSP) Projet-pilote 

2017-2018  Obligation pour tous les élèves au 3e cycle du primaire (MEES) 

2018-2020  Obligation pour tous les élèves au 1er cycle du secondaire (MEES) 

2019-2021  Obligation pour tous les élèves au 2e cycle du secondaire (MEES) 

2022-2023  Poursuite de l’implantation des COSP dans toutes les écoles 

Source : https://cosp.education.gouv.qc.ca 

 

* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.  

Aline Richard Author
Aline Richard est conseillère d’orientation et auteure de La typologie orientante personnelle (TOP), ouvrage paru chez Septembre, en 2016. Avec sa typologie, elle a aussi collaboré à la création de la plateforme ENIO. Elle est titulaire d’ une maîtrise en carriérologie de l’UQAM et un baccalauréat en information et orientation scolaire et professionnelle de l’Université de Sherbrooke. Elle a aussi enseigné pendant près de 15 ans le cours « Éducation au choix de carrière » (retiré de la grille horaire au Québec, en 2006). Depuis 1990, elle travaille auprès d’adolescents âgés entre 12 ans et 18 ans.
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Aline Richard Author
Aline Richard est conseillère d’orientation et auteure de La typologie orientante personnelle (TOP), ouvrage paru chez Septembre, en 2016. Avec sa typologie, elle a aussi collaboré à la création de la plateforme ENIO. Elle est titulaire d’ une maîtrise en carriérologie de l’UQAM et un baccalauréat en information et orientation scolaire et professionnelle de l’Université de Sherbrooke. Elle a aussi enseigné pendant près de 15 ans le cours « Éducation au choix de carrière » (retiré de la grille horaire au Québec, en 2006). Depuis 1990, elle travaille auprès d’adolescents âgés entre 12 ans et 18 ans.
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