La possessivité en milieu de travail
Marché du travail

La possessivité en milieu de travail

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Avez-vous déjà remarqué combien de nombreux patrons ont le réflexe facile du langage possessif? 

« Ma secrétaire », « mes employés », « mon adjoint »… Quelle habitude étrange que celle de marquer une relation de possession d’un humain par rapport à un autre. 

Espérons-le, c’est sans doute involontaire de la part des gestionnaires d’indiquer à tous, que des personnes sont à leur service, donc par le fait même, qu’ils leur sont supérieurs, en quelque sorte. Pourtant, il n’y a aucune relation réelle de possession là-dedans. 

La réalité des employés

Comprenons-nous bien, la réalité de base, c’est que des personnes ont choisi de travailler à un endroit, que d’autres les ont recrutées en retour, et qu’il y a divers postes et niveaux hiérarchiques pour structurer une organisation. 

Or, un contremaître, par exemple, n’a pas une équipe qui travaille pour lui. C’est une équipe qui travaille avec lui. Il reste le superviseur et le point de contact pour l’ensemble des collaborateurs, que ce soit aux niveaux opérationnel, administratif, ou autre, chacun y prend part selon sa fonction. 

Effectivement, certains gestionnaires de moyen et haut niveau ont un rôle d’autorité et de leader. Cela a pour but d’assurer une cohérence, une performance et, en ce sens, d’apporter une capacité de prise de décision et d’encadrement nécessaire à la plupart des milieux de travail. 

Par ailleurs, qui oserait déclarer qu’un chef est plus important qu’un opérateur dans le groupe? Lequel est le plus nécessaire à l’entreprise : le coordonnateur ou le mécanicien, par exemple?  

Le constat est établi. On le sait tous, chaque rôle est important et assure l’efficacité d’une équipe pour contribuer à un service ou à une production. 

De ce fait, sous quel prétexte autre que la démonstration d’un contrôle ou d’un pouvoir implicite, utilisons-nous depuis le début de l’ère industrielle l’appellation possessive des personnes travaillant pour la même organisation que nous?  Et même si l’entreprise nous appartient, de quel droit nous approprions-nous le lien de possession de ces travailleuses et travailleurs? 

En quoi cette adjointe administrative est-elle l’adjointe du président? Dans le pire des cas, on peut l’officialiser comme l’adjointe à la présidence, pour préciser sa fonction. Ce serait encore plus clair, plus neutre et, peu importe le président en poste, elle reste généralement à cette fonction précise, tout simplement. 

Tout comme une secrétaire de direction; elle n’est pas la secrétaire du directeur untel. D’ailleurs, on a beaucoup d’exemples d’emplois traditionnellement féminins qui sont régis ainsi. 

 Le langage des gestionnaires

En règle générale, il est étonnant de voir qu’encore aujourd’hui, les dirigeants se plaisent à parler de leur « … », leurs employés, etc. 

Or, il est rassurant désormais de constater que les nouveaux gestionnaires réalisent que le succès de leur milieu est assuré par l’ensemble des membres et qu’une attention particulière individuelle doit leur être accordée. 

En effet, le monde du travail change. Les règles aussi. L’appel au respect est de mise et ne pas prendre les employés pour acquis va de soi, particulièrement dans le contexte actuel. 

On voit combien les entreprises ont de la difficulté à recruter au service à la clientèle, pour ne nommer que ce volet. Le rôle de base des compagnies, s’il n’est pas comblé, peut s’écrouler. Ce qui survient déjà à plusieurs endroits lorsqu’en plein jour, certaines chaînes sont fermées faute de personnel, par exemple. 

Si je reviens aux nouveaux gestionnaires, pas ceux au beau discours dits de nouvelle cohorte, non, ceux qui, peu importe leur âge ou expérience, savent observer, écouter et s’adapter aux nouvelles réalités. Ceux-là travaillent leur mode de gestion en alternance par leur communication ouverte, en créant un environnement motivant et inspirant pour l’équipe. 

C’est alors en toute conscience que ces gestionnaires réceptifs actuels, et ceux qui leur succéderont, respectent d’une manière évidente les humains qui travaillent au même endroit qu’eux, sans signe de supériorité ni de possession. 

Cela a également pour conséquence positive d’éloigner une part de harcèlement psychologique lié aux relations de pouvoir. Ce qui constitue notamment un avantage non négligeable à cet égard. 

Enfin, peut-on croire qu’il s’agit là d’un signe de bienveillance? Peut-être, mais pourquoi pas plutôt un reflet de la réalité, tout simplement. 

Chaque humain fait des choix de travail et a sa propre vie en dehors de son emploi. Tous se valent au bout du compte. Chacun fait généralement son possible et nous avons tous besoin les uns des autres. Personne n’appartient évidemment à personne. Tout comme, nous vivons dans un pays libre, et une société moderne et inclusive. 

Que le monde du travail par son langage de base non possessif le reflète autant! 

Alors gestionnaires, prêtez attention à votre vocabulaire. Actualisez-le. Supprimez « mon », « ma », « mes » lorsque vous parlez des êtres humains que vous côtoyez au travail.  

C’est une question de civilité. C’est une question de respect.  

Et c’est d’une telle simplicité. 

  

* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre. 

 

Texte initialement publié le : 28 juin 2023 

Titulaire d’un baccalauréat, Élaine cumule ainsi 3 certificats universitaires en Ressources humaines, Rédaction française et Communications. Certifiée également en Psychologie +, pour du coaching professionnel et personnel.

Sa carrière s’est déroulée en majeure partie en administration dans le milieu municipal. Les dernières années y ont été concentrées exclusivement au Service des ressources humaines lui permettant de porter un regard élargi sur le milieu du travail. Elle privilégie un contact humain avec les candidats en recrutement ainsi qu’au support-conseil auprès des gestionnaires.

Actuellement consultante, Élaine diversifie ses actions. Elle agit à titre de rédactrice de contenu. Elle élabore une approche unique d’accompagnement auprès des nouveaux gestionnaires afin de leur permettre de développer de bons réflexes. À cela s’ajoute une offre de processus d’accompagnement aux personnes désirant réorienter leur vie vers d’autres possibles.

Par ailleurs, du côté personnel, Élaine offre des ateliers de Zen écriture, le temps de se déposer et respirer: une pause écriture au service du bien-être.

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Titulaire d’un baccalauréat, Élaine cumule ainsi 3 certificats universitaires en Ressources humaines, Rédaction française et Communications. Certifiée également en Psychologie +, pour du coaching professionnel et personnel.

Sa carrière s’est déroulée en majeure partie en administration dans le milieu municipal. Les dernières années y ont été concentrées exclusivement au Service des ressources humaines lui permettant de porter un regard élargi sur le milieu du travail. Elle privilégie un contact humain avec les candidats en recrutement ainsi qu’au support-conseil auprès des gestionnaires.

Actuellement consultante, Élaine diversifie ses actions. Elle agit à titre de rédactrice de contenu. Elle élabore une approche unique d’accompagnement auprès des nouveaux gestionnaires afin de leur permettre de développer de bons réflexes. À cela s’ajoute une offre de processus d’accompagnement aux personnes désirant réorienter leur vie vers d’autres possibles.

Par ailleurs, du côté personnel, Élaine offre des ateliers de Zen écriture, le temps de se déposer et respirer: une pause écriture au service du bien-être.

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