7 (autres) mots qui n’entrent pas dans mon bureau
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7 (autres) mots qui n’entrent pas dans mon bureau

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Dans mon premier texte, je partageais avec vous les 7 mots que j’évite de prononcer en intervention et qui, par le fait même, sont bannis de mon bureau. Dans ce texte-ci, je poursuis le même objectif, soit celui d’utiliser un vocabulaire plus inclusif et moins connoté. Ainsi, sans plus tarder, voici 7 (autres) mots qui n’entrent pas dans mon bureau. 

    1. « Parents/ mère/ père »

J’évite, dans la mesure du possible, de me référer aux parents des élèves en employant cette appellation, car je crains que cela cause des malaises. Effectivement, lorsque je travaillais avec une clientèle plus à risque, j’ai réalisé que plusieurs personnes résidaient non pas chez leurs parents, mais plutôt chez des tuteurs légaux ou encore des membres de la famille (sœur, frère, oncle, tante, etc.). De fait, j’ai tout de suite été confrontée au fait que pour certaines personnes, les parents ne sont pas toujours des figures importantes dans leur vie, et ce, pour toutes sortes de raisons. Ainsi, avant d’avoir la chance d’établir un lien relationnel solide avec mon élève, je préfère d’emblée me référer aux «adultes significatifs» dans sa vie plutôt que d’assumer que des parents sont présents dans le décor. J’utilise également le terme «proches» pour désigner ces adultes.  

    2. « Redoubler »

Celui-ci me fait toujours sourire. On l’entend particulièrement souvent en fin d’année scolaire lorsque le personnel effectue le classement final des élèves pour l’année suivante. La raison pour laquelle il me tire constamment un sourire est en lien avec sa connotation. Pour moi, «redoubler» signifie de doubler deux fois alors qu’en réalité les élèves sont plutôt en «reprise» ou «doublent» une année. Ainsi, le terme «redoubler» est non seulement décourageant, mais il est également, à mon sens, techniquement incorrect. 

    3. « J’ai entendu dire que… »

Selon moi, il faut être prudent face aux généralisations et aux interprétations des autres par rapport à leurs expériences. Effectivement, lorsque les gens partagent avec nous leurs opinions, ils parlent toujours d’eux et de la manière dont ils ont été affectés durant leur parcours. De fait, lorsqu’un élève me mentionne qu’il a «entendu dire que» x programme est difficile ou encore «qu’il paraît» qu’un certain domaine n’est pas payant, je les ramène toujours à considérer ces partages avec un pas de recul, car ce qui s’applique à quelqu’un ne s’applique pas nécessairement à nous. 

    4. « Ça ne sert à rien »

J’adore quand on me dit qu’une matière ne sert à rien parce que j’avais parfois la même impression quand j’étais sur les bancs d’école. Par contre, en rétrospective, je suis en mesure de réaliser que rien ne sert à rien. En réalité, les matières scolaires que nous n’aimons pas nous permettent de développer un raisonnement différent de celui qu’on utilise traditionnellement, d’obtenir des perspectives que nous n’avons pas d’emblée et de nous initier à des sujets qui n’auraient pas fait l’objet d’un choix s’ils avaient été offerts. Personnellement, je trouve que cette façon de voir les choses est beaucoup plus riche et moins victimisante. Qui plus est, il en va de même pour les changements de formations ou les réorientations qui aident à mon avis à réinvestir des aptitudes acquises dans d’autres domaines.  

    5. « Je n’ai pas eu le temps »

Quand un client me dit qu’il n’a pas eu le temps de faire quelque chose, je l’interroge toujours à savoir s’il n’a pas «eu le temps» ou si ce n’est pas plutôt qu’il n’a pas «pris le temps». Pour moi, la distinction est fort simple, nous avons tous les mêmes 24 heures chaque jour (ou 1440 minutes pour les gens organisés). Nous avons donc tous le même temps dans nos journées, mais la seule chose qui diffère est la manière dont nous l’investissons. À mon avis, cela redonne un certain pouvoir d’agir à l’individu qui est ainsi responsable de la gestion de son temps. Dans le même ordre d’idées, j’invite mes clients à méditer sur l’adage «le temps, ce n’est pas quelque chose que l’on a, c’est quelque chose que l’on prend». 

    6. « Impossible »

À part le fait que je sois une éternelle optimiste, je n’utilise tout de même pas le terme «impossible» simplement parce que même avec mes quelques années d’expérience, je suis en mesure de dire que j’ai vu des choses littéralement impossibles se produire. Depuis, je préfère être plus nuancée et me référer à des situations «peu probables» plutôt qu’à des évènements impossibles.  

    7. « Réserve »

Mon principal cheval de bataille au cours des dernières années a été la réconciliation avec les peuples autochtones et leur mise en valeur. Ainsi, il peut m’arriver de tolérer quelques mots de cette liste selon le contexte et la personne qui les dit, mais jamais au grand jamais je ne tolèrerai l’utilisation du terme «réserve» qui est non seulement raciste, mais également réducteur. Afin de demeurer respectueux, l’emploi des termes «communauté» et «collectivité» sont plus appropriés. 

 

Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.  

Élisabeth est une jeune professionnelle qui a œuvré dans plusieurs milieux scolaires (secondaire, formation professionnelle, formation générale aux adultes ainsi que cégep) et avec différents types de clientèles. Elle a été la récipiendaire du prix Wilfrid-Éthier remis par l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec (OCCOQ) pour l’Université Laval en 2023. Passionnée d’intervention, elle s’intéresse également aux réalités des élèves autochtones, aux enjeux en lien avec la motivation scolaire ainsi qu’à l’importance de la santé mentale et de l’inclusion sociale.
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Élisabeth est une jeune professionnelle qui a œuvré dans plusieurs milieux scolaires (secondaire, formation professionnelle, formation générale aux adultes ainsi que cégep) et avec différents types de clientèles. Elle a été la récipiendaire du prix Wilfrid-Éthier remis par l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec (OCCOQ) pour l’Université Laval en 2023. Passionnée d’intervention, elle s’intéresse également aux réalités des élèves autochtones, aux enjeux en lien avec la motivation scolaire ainsi qu’à l’importance de la santé mentale et de l’inclusion sociale.
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