D’abord, il faut savoir que, très tôt dans son développement, l’enfant développe sa connaissance de lui-même et du monde qui l’entoure à travers l’exploration et les nouvelles expériences. Il développe ainsi son identité, c’est-à-dire le sentiment d’être lui-même, d’être une personne à part entière qui a ses propres goûts, talents et aspirations. L’identité vocationnelle, pour sa part, réfère aux goûts et aspirations en lien avec les professions et la carrière. Il s’agit donc de l’une des composantes d’une identité plus globale. Le développement de l’identité vocationnelle survient au début de l’adolescence et se poursuit jusqu’au début de l’âge adulte. (Lannegrand-Willems, 2012)
Au fil du temps et des expériences, l’enfant améliorera sa connaissance de lui-même et du monde qui l’entoure (les différentes professions, par exemple). Ainsi, il arrivera plus facilement à découvrir des buts personnels ainsi que des buts relatifs à la carrière. Ensuite, il aura probablement en tête quelques options qui n’auront peut-être aucun lien les unes avec les autres ou, encore, aucun sens aux yeux des parents. Faire confiance à son enfant est bénéfique. Il est important de leur rappeler que cette étape d’exploration est normale et saine.
Ensuite, viendra le moment où le jeune arrivera à voir les étapes à franchir pour atteindre ses différents buts relatifs à la carrière : les études à compléter, etc. Il pourra avoir besoin de soutien pour bonifier sa compréhension des choses.
Enfin surviendra l’étape du choix, au deuxième cycle du secondaire. Il devra déterminer les options qui répondront le mieux à ses besoins, à ses champs d’intérêt, à ses valeurs et à ses aptitudes. Cette tâche est souvent la plus difficile. Toutefois, il est bon de rappeler aux parents que plus le jeune aura une connaissance juste de lui-même et du monde qui l’entoure, plus cette étape sera facilitée.
Le développement vocationnel est donc un processus qui se présente comme une série d’expériences et de choix. Naturellement, ce parcours est plus ou moins linéaire, c’est-à-dire qu’il est constitué d’ajustements, de retours en arrière, de temps d’arrêt, de bonds en avant, etc. Mais ce sont tous ces mouvements qui permettent le développement sain.
Que peuvent faire les parents pour soutenir le développement vocationnel de leur enfant ?
D’abord, répondre à ses besoins psychologiques fondamentaux. Les besoins psychologiques fondamentaux du jeune sont les suivants : l’autonomie, la compétence et l’appartenance sociale. (Ratelle, 2019)
Comment répondre à ces besoins psychologiques fondamentaux ? Des études en psychologie identifient des actions qui répondent aux besoins psychologiques fondamentaux des enfants. (Ratelle, 2019)
1) Soutenir l’enfant dans le développement de son autonomie :
- Être empathique (le comprendre);
- Émettre des commentaires descriptifs plutôt qu’évaluatifs;
- Expliquer les raisons de nos demandes;
- Lui donner des responsabilités et des choix appropriés à son niveau développemental;
- Laisser le jeune explorer ses champs d’intérêt, les professions, et ce, sans limites.
2) Être engagé envers lui :
- Démontrer de l’intérêt pour ce qui se passe dans sa vie;
- Lui consacrer du temps;
- L’encourager;
- Ne pas juger les champs d’intérêts et de désintérêt de l’enfant.
3) Lui offrir une structure :
- Inciter le jeune à explorer et faire des démarches;
- Lui expliquer nos attentes et lui donner des ressources pour réaliser ce qui est attendu.
En tant que parent, il n’est pas toujours évident d’adopter ces comportements.
Certains sont moins naturels et nécessitent de s’y arrêter, de prendre conscience de leur importance et de décider de les mettre en action. C’est en laissant l’enfant explorer, en démontrant de l’intérêt envers ses activités, ses découvertes et en lui offrant un cadre que les parents parviendront à laisser libre cours au processus de développement vocationnel qui se déploiera tout naturellement chez leur enfant. On doit faire confiance à l’enfant !
Il faut rappeler aux parents qu’ils n’ont pas à hésiter à obtenir du soutien, afin d’aider leur jeune dans son développement vocationnel. En effet, ils peuvent aller chercher des outils et des ressources qui aideront leur enfant à explorer, à comprendre les différentes étapes pour parvenir à exercer telle ou telle profession et à faire des choix scolaires et professionnels. Il est habituel que l’une ou l’autre des étapes du développement vocationnel soit plus difficile et que le jeune sente le besoin d’avoir un accompagnement. Il est important de rappeler aux parents que les conseillers d’orientation sont disponibles et à l’écoute, afin de soutenir et accompagner les jeunes et leurs parents dans cette période, parfois inquiétante, mais combien normale et prometteuse.
Sources :
Lannegrand-Willems L., 2012, « Le développement de l’identité à l’adolescence : quels apports des domaines vocationnels et professionnels ? » Enfance (No 3), pages 313 à 327.
Conférence vidéo présentée par Catherine Ratelle, Ph. D., Chaire de recherche du Canada sur les pratiques parentales et les trajectoires scolaires et vocationnelles, présentées dans le cadre de la Semaine québécoise de l’orientation 2019. Lien : https://www.facebook.com/watch/?v=539622480163274