Cette pandémie a été une bonne chose
Marché du travail

Cette pandémie a été une bonne chose

Il m’est très difficile de vous avouer ce qui m’a inspiré ce texte. Un de mes passe-temps préférés est de regarder toutes sortes de vidéos sur YouTube. Il peut s’agir de chiropraticiens filmant des rendez-vous avec leurs patients, des histoires de True Crime que je connais par cœur, ou des compilations d’extraits de personnes s’évanouissant en direct à la télévision. Pire encore, j’adore quand des individus lambda mettent sur pied une chaîne pour juger les vedettes et, surtout, pour Spill the Tea. Lors d’une de ces soirées très productives, comme vous pouvez le constater, je suis tombée sur le témoignage d’un beauty guru, âgé de 35 ans, qui a décidé de quitter la Californie. 

Versons le thé 

Ayant été à l’origine de plusieurs drames insignifiants, mais ô combien juteux, entre influenceurs, ayant monté un empire du maquillage et acheté une maison à 20 millions de dollars, Jeffree Star a décidé de tout quitter. Il nous explique que la pandémie l’a forcé à s’arrêter, qu’il se trouvait bien seul dans son manoir et qu’il a eu l’occasion de plonger « dans son dedans intérieur ». 

Suspicieuse par ce changement radical, je suis allée voir des vidéos de pseudo analystes du non-verbal, qui ont pu me confirmer qu’il était réellement sincère dans ses nouvelles intentions. Il voulait à présent ne plus se laisser porter par des futilités, faire les deuils qu’il n’avait jamais pris le temps de faire et déménager au Wyoming (il faut quand même bien que toutes ses heures passées me servent à vous donner des détails inintéressants!). 

Mais Jacinthe, quel lien avec l’orientation?

Malgré les nombreuses conséquences que nous a apportées la pandémie, maintes personnes ont pu saisir cette occasion d’arrêt forcé du rythme effréné de la vie pour réfléchir.
Lors de notre première rencontre avec nos clients, nous leur expliquons qu’il est important de prendre le temps de se reconnecter sur qui ils sont vraiment, sur ce qui les intéresse, sur leurs valeurs, leurs objectifs. D’une façon majoritairement commune, mars 2020 a pu permettre cette pause à des gens qui n’auraient pas eu accès autrement à cette occasion. Bien entendu que cette situation a créé son lot de stress financiers, de séparations et un déclin de la santé mentale de plusieurs personnes, mais elle a aussi permis cette réflexion. 

J’ai déjà eu une cliente qui était workaholic dans son métier de programmeuse-analyste. Ce qui l’amenait dans mon bureau a été un accident de vélo qui lui a cassé les deux bras. Je trouvais franchement intéressant que sa chute l’ait privée de ses principaux outils de travail. Pas juste un bras, ou bien une jambe, mais les deux bras cassés! J’y ai vu un signe du destin qui était pour moi sans équivoque. La vie l’avait forcée à cesser son travail pour une durée de quelques semaines, voire de quelques mois. Et c’est à ce moment qu’elle a pu remettre en question son déséquilibre quotidien et penser à ce qu’elle désirait vraiment pour la suite. Heureusement, elle n’a pas trouvé bizarre mon interprétation, elle était plutôt du même avis! 

Ne pas être seule en vacances 

Je ne sais pas pour vous, mais je préfère les vacances d’hiver à celles estivales. Drôlement, j’aime savoir que (presque) tout le monde est arrêté en même temps. Que rien ne se passe pendant mon absence du train-train quotidien. Pendant l’été, je pense à mes collègues et à ce que je manque (potineuse toujours!).

Cette pandémie a fait en sorte que le monde s’est (presque) arrêté sans que nous donnions notre consentement à cela.

Pourtant, comme pour ma cliente cycliste, je crois sincèrement que cette immobilité forcée a eu du bon à long terme. Que nous avons eu (presque) enfin tous la chance, la possibilité, de repenser notre vision du monde et de nous questionner à savoir ce que nous pourrions y changer, maintenant que nous en avions le temps d’y penser. 

Alors qu’avez-vous choisi, la Californie ou le Wyoming? 

Jacinthe Morissette est titulaire d’un baccalauréat en psychologie et d’une maîtrise en sciences de l’orientation. Elle est conseillère d’orientation et membre de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec depuis 2012. Elle exerce actuellement chez Groupe Priorité Travail, un organisme en employabilité à Laval depuis 2015, où elle est la coordonnatrice de l’évaluation spécialisée de l’autonomie socioprofessionnelle. Elle a auparavant œuvré au Service correctionnel du Canada en tant qu’agente de libération conditionnelle et agente de programmes correctionnels auprès des délinquants sexuels.
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Jacinthe Morissette est titulaire d’un baccalauréat en psychologie et d’une maîtrise en sciences de l’orientation. Elle est conseillère d’orientation et membre de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec depuis 2012. Elle exerce actuellement chez Groupe Priorité Travail, un organisme en employabilité à Laval depuis 2015, où elle est la coordonnatrice de l’évaluation spécialisée de l’autonomie socioprofessionnelle. Elle a auparavant œuvré au Service correctionnel du Canada en tant qu’agente de libération conditionnelle et agente de programmes correctionnels auprès des délinquants sexuels.