Un remède à la procrastination pour créer la vie à laquelle on aspire
Marché du travail

Un remède à la procrastination pour créer la vie à laquelle on aspire

Temps de lecture : 4 minutes

Les retrouvailles sont des moments qui nous amènent à porter un regard différent sur notre vie. C’est un peu comme un voyage dans le temps qui met en lumière notre évolution, les changements et la stagnation de notre parcours. Les années passent et parfois on constate que nos projets n’ont pas pris forme, que nous restons à la même place ou que la réalisation de soi n’est qu’un rêve qui ne s’est pas concrétisé. 

Plusieurs raisons peuvent expliquer un projet qui n’a pas vu le jour : manque de temps, manque d’argent ou manque d’énergie, entre autres. D’autres raisons plus abstraites peuvent faire obstacle à la réalisation de soi : la procrastination, le stress, le manque de confiance en soi ou le manque d’estime de soi, par exemple. Et ce sont peut-être davantage celles-ci qui agissent comme un blocage. 

L’objectif semble grand et loin. C’est anxiogène. Et si on regardait plutôt le parcours menant à cet objectif et qu’on le réduisait en petites actions simples? Et si l’on mettait notre énergie sur chacune de ces actions plutôt que sur l’objectif qui brille dans le lointain? De petits actes, faciles à accomplir, à mettre en place à court terme, qui par répétition et discipline permettent de contrer la procrastination et d’atteindre son but.  

Cet article concerne donc une méthode très simple de développement d’habitudes saines et intentionnelles (Clear, 2018; Poehnell, 2022) s’alignant avec ses objectifs de vie menant à la réalisation de soi. 

Ça commence par l’identité 

D’abord, on note que l’identité est la première source de motivation permettant d’importants changements dans sa vie. C’est le cœur de la motivation intrinsèque. L’identité concerne, entre autres, ses croyances, sa perception du monde et l’image de soi.

En changeant sa perception de soi, la personne pourra changer ses comportements, ce qui engendrera des changements dans sa vie.

En effet, comment une personne qui se croit inapte à l’activité physique pourrait-elle être en forme et en santé? Ça commence par l’identité. 

Qui souhaite-t-on être? En changeant ce que l’on fait, on peut changer qui l’on est. Ce que je veux dire, c’est que la discipline et la répétition d’un comportement peuvent forger l’identité. Quelqu’un qui dessine chaque jour, même un peu, est une personne créative. 

L’objectif  

Ensuite, on détermine un objectif. L’objectif est le résultat visé. Pour cela, on réfléchit à la personne que l’on aspire être et on détermine ses principales valeurs. On choisit une de ces valeurs. À partir de cette valeur, on vise un objectif qui permettra de mettre en pratique cette valeur. 

Par exemple, une personne qui aspire à être en forme physiquement et qui a pour valeur la santé pourrait décider de changer son alimentation, de faire de l’exercice ou de boire plus d’eau. Disons qu’elle choisit de faire plus d’exercice physique. 

Les habitudes pour changer sa vie 

Il s’agit maintenant de déterminer de petites actions concrètes, réalistes et mesurables menant à cet objectif. Ces actions doivent aussi être faciles à réaliser et de courte durée afin d’en faire des habitudes quotidiennes. Ce qui compte, c’est la répétition de l’action plutôt que le temps qui y est consacré. De cette façon, on développe des habitudes saines et intentionnelles. Il faut aussi faire preuve de flexibilité et ne pas s’attendre à accomplir chacune des actions parfaitement chaque jour. Une petite action quotidienne est plus importante qu’aucune action. 

En prenant l’exemple précédent, la première action quotidienne choisie pourrait être d’enfiler des vêtements d’exercice après le réveil. La seconde action pourrait être de faire dix redressements assis. Ensuite, on peut faire d’autres exercices. La promesse, c’est de faire un minimum de dix redressements assis par jour. Le plus difficile, c’est de commencer. Lorsque l’on porte des vêtements d’exercice et que l’on a déjà fait dix redressements assis, c’est facile de continuer. 

Selon Clear (2008), les habitudes doivent être évidentes, attrayantes, faciles et satisfaisantes.
Le choix d’un comportement, d’un moment et d’un endroit précis exécuté quotidiennement fait en sorte que l’habitude est évidente. Combiner une activité que l’on aime à un comportement que l’on doit faire rend l’habitude attrayante. Préparer l’environnement en favorisant l’accès aux outils nécessaires au comportement souhaité permet de faciliter l’habitude. Enfin, la célébration ou la récompense de la réalisation du comportement quotidien rend l’habitude satisfaisante. Le simple fait de noter la réalisation quotidienne de ses habitudes dans un journal peut compter comme une récompense, ce qui motive la poursuite quotidienne de cette habitude. 

À long terme 

Lorsqu’une habitude devient trop facile et devient automatique, on choisit de réaliser un comportement quotidien un peu plus difficile, mais toujours facile. Le niveau de difficulté va augmenter avec le temps. Après plusieurs mois, on révise ses habitudes, on réfléchit et on s’ajuste. On peut d’ailleurs noter quotidiennement la réalisation de ses habitudes dans un journal. 

Bref, en réalisant ces petites actions quotidiennement, on évite de tomber dans le stress et la procrastination. L’attention se porte sur ces petits actes plutôt que sur le sommet de la montagne de l’objectif qui semble inatteignable pour le moment. Le plus important, c’est d’être constant, de réaliser le comportement, qui est une habitude, chaque jour. Si on ne fait pas le comportement une journée, on se reprend le lendemain sans tomber dans le regret. Quand on tombe, on se relève le lendemain. À long terme, j’aime la comparaison à une maison que l’on construit brique par brique. 

* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.   

 

Bibliographie 

Clear, J. (2018). Tiny changes, remarkable results. Atomic habits. An easy and proven way to build good habits and break bad ones: Avery, 320p. 

Poehnell, G. (2022, janvier). « Cultivating habits for our life/career journey ». Communication virtuelle présentée à la conférence de Cannexus 22, Canada. 

Hélène Brisebois est conseillère d’orientation pour Counseling Aspiraxion. Elle a travaillé plusieurs années en tant qu’aide pédagogique individuelle au collégial et à titre de conseillère en emploi. De plus, elle est titulaire d’une maîtrise en orientation de l’Université de Sherbrooke et d’un baccalauréat en psychologie de l’Université Concordia.
https://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/18981
×
Hélène Brisebois est conseillère d’orientation pour Counseling Aspiraxion. Elle a travaillé plusieurs années en tant qu’aide pédagogique individuelle au collégial et à titre de conseillère en emploi. De plus, elle est titulaire d’une maîtrise en orientation de l’Université de Sherbrooke et d’un baccalauréat en psychologie de l’Université Concordia.
https://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/18981
Latest Posts
  • Mes rôles de conseillère d’orientation et de conseillère en emploi m’ont souvent amenée à conseiller les personnes dans le cadre de leurs démarches de recherche d’emploi. Afin de préparer la clientèle aux entrevues de sélection, j’offre un service de coaching d’entrevue dans lequel se déroule une simulation d’entrevue, entre autres. 
  • Confiance en soi : de la définition au plan d’action. Première partie : Ma formule
  • Pourquoi embaucher une personne qui a une maladie chronique?
  • Maladie chronique : Doit-on en parler en entrevue?