La question « Que voudras-tu faire plus tard? » peut irriter les conseillers en développement de carrière autant que les adolescents. Cette question m’exaspère tellement que j’ai entrepris un doctorat pour étudier les questions à poser et les techniques à utiliser avec les adolescents.
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Demander plutôt « qui », et non pas « quoi » : Le développement du cerveau et l’exploration de carrière des adolescents

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La question « Que voudras-tu faire plus tard? » peut irriter les conseillers en développement de carrière autant que les adolescents. Cette question m’exaspère tellement que  j’ai entrepris un doctorat  pour étudier les questions à poser et les techniques à utiliser avec les adolescents. Laissez-moi vous expliquer pourquoi cela est si important pour moi. 

Cet article a été publié dans le numéro d’avril du  magazineCareer Matters  de CDI, et a été publié à nouveau avec son autorisation. 

En travaillant avec des adolescents pendant plus d’années que je ne souhaite le mentionner, j’ai appris certaines de leurs idiosyncrasies. Au fil de mes recherches, j’ai été de plus en plus intriguée par le développement du cerveau des adolescents. Il s’agit d’un domaine qui commence à faire l’objet d’une plus grande attention scientifique. Bien que le comportement des adolescents ait été décrié tout au long de l’histoire – Aristote, Socrate et Shakespeare ont tous déploré la nature paresseuse et impétueuse des adolescents – la science n’a découvert qu’au début des années 2000 que tous les adolescents traversent une période de  restructuration du cerveau  qui conduit à certains des comportements stéréotypés que nous associons à cette phase. 

D’une perspective évolutionniste, cette restructuration prépare nos adolescents à l’indépendance par rapport à la cellule familiale.

Cependant, au cours de cette phase, l’élagage synaptique et la formation d’une meilleure conduction dans les synapses signifient que nos adolescents peuvent présenter certains comportements classiques comme l’incapacité à planifier, l’incapacité à voir les points de vue des autres et une plus grande prise de risque. Nos jeunes commencent à former la conscience d’eux-mêmes ainsi que leurs fonctions exécutives. Ces fonctions exécutives ont trait à la maîtrise des émotions et de soi, à la planification, à l’organisation et à la fixation d’objectifs. On pense qu’elles sont logées dans le cortex préfrontal du cerveau, la dernière zone à se développer pendant l’adolescence. Nous comprenons pourquoi, si cette zone est encore en développement, les adolescents ont les stéréotypes qu’ils ont, et pourquoi c’est si crucial pour nous en tant que conseillers en développement de carrière. 

Si les compétences nécessaires à la planification de carrière sont encore en cours de développement à l’adolescence, devons-nous repenser la manière dont nous abordons l’orientation pendant cette phase? Il s’agit d’une considération particulièrement importante étant donné que l’adolescence couvre aujourd’hui une période beaucoup plus longue en raison de facteurs comme les études prolongées.

En effet, on considère aujourd’hui que l’adolescence dure de 10 ans à 25 ou 30 ans environ.

Les changements et les déséquilibres de cette phase de développement signifient que les adolescents sont sensibles aux émotions, prêts à apprendre et motivés pour apprendre à se connaître. Ce sont des domaines que nous pouvons soutenir. 

Demander aux jeunes ce qu’ils veulent faire plus tard est archaïque. Il n’y a plus de catégories de carrières bien définies dans lesquelles les gens s’insèrent. La question du « quoi » semble détachée de l’exploration de soi à laquelle se livrent les adolescents. Les jeunes recherchent l’indépendance et veulent faire l’expérience de ce qu’ils pourraient être à l’avenir. Nous devons étudier les outils qui les aideront dans ces efforts. 

Je fais des recherches sur l’utilisation de la narration avec les adolescents. La narration peut être un puissant moyen d’exploration. Elle est ancrée dans les traditions culturelles et peut offrir un environnement sûr pour expérimenter les voies et les émotions de manière créative et souple. J’espère qu’en étudiant de nouvelles techniques à la lumière de ce que nous savons aujourd’hui du cerveau de l’adolescent, nous pourrons aider nos adolescents à prendre des décisions positives pour l’avenir. Nous pourrons alors commencer à répondre non pas à ce qu’ils voudront faire plus tard, mais à qui ils pourraient être tout au long de leur parcours. 

* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.    

Erin Bartley Author
Erin Bartley a été conseillère en développement de carrière en milieu scolaire pendant 18 ans en Écosse. Elle prépare actuellement un doctorat à l’université de Glasgow pour étudier l’impact du développement du cerveau des adolescents sur la prise de décision en matière de carrière.
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Erin Bartley Author
Erin Bartley a été conseillère en développement de carrière en milieu scolaire pendant 18 ans en Écosse. Elle prépare actuellement un doctorat à l’université de Glasgow pour étudier l’impact du développement du cerveau des adolescents sur la prise de décision en matière de carrière.
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