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L’un peut tirer l’autre vers le haut ou vers le bas (tension). Les deux parties peuvent tirer vers le bas (cercle vicieux) ou vers le haut (cercle vertueux) selon le contexte et nos objectifs. Pouvons-nous associer les niveaux du développement humain et de carrière?
Quelles sont vos valeurs professionnelles? Quels sont vos objectifs professionnels et pour quelles raisons? Quelles retombées du travail attendez-vous? Quels sont vos objectifs de vie? Relèvent-ils d’un projet matériel, relationnel, existentiel, de l’action ou d’une recherche d’équilibre entre ces quatre dimensions?
Privilégiez-vous des objectifs extrinsèques ou intrinsèques?
Ce lien humain-carrière est-il à évaluer et à rééquilibrer régulièrement?
En formation et au travail, nous côtoyons des personnes qui soutiennent notre développement psychologique (je vous le souhaite si vous en avez l’envie).
Nous sommes aussi confrontés à des personnes moins agréables (l’envie de les côtoyer est rarement au rendez-vous).
Si vous faites partie des personnes qui choisissent d’incarner des valeurs telles que la bienveillance et l’intégrité face à des personnalités incarnant d’autres valeurs (si c’est Voldemort, fuyez !), vous êtes courageux. Il vous faudra compter sur des facteurs de protection si vous faites face de façon régulière à une personnalité qui rend perplexe, génère de l’inconfort, de l’anxiété, de l’incertitude, provoque de la confusion, met mal à l’aise, introduit de la méfiance et du doute, fait peur, fait perdre confiance et espoir, insécurise, déstabilise… Aye!
Cet univers (dont il ne faut pas prononcer le nom) ne semble pas très porteur de plaisir, de sécurité psychologique, de confiance, de bien-être, d’autonomie ou de développement psychologique et social. Bien au contraire, il s’apparente à un facteur de risque pour votre santé mentale, vos relations et parfois pour toute l’équipe.
Alors comment assurer votre sécurité psychologique et vous développer dans cet univers à risques?
Comment sortir de l’autosabotage et en particulier d’une posture victimaire face à un type de personnalité difficile, pas aussi mature qu’il n’y paraît.
Parfois nous nous retrouvons comme la grenouille plongée dans l’eau tiède qui finit ébouillantée. Nous n’avons pas pu réagir, mais nous avons l’opportunité de prendre conscience de ce que nous vivions, de ce que nous vivons et de chercher des facteurs de protection.
Hannah Arenth a tenté de décrire ce phénomène qui consiste à banaliser le mal en étant que témoin passif ou en y participant et en niant notre responsabilité.
Combien d’élèves, d’étudiants, de stagiaires, d’apprentis, de travailleurs sont affectés par des comportements destructeurs, par la culture du silence, par l’absence de solidarité, d’altruisme et d’entraide, par la culture professionnelle de l’omerta, par une organisation du travail non protectrice, par des relations hiérarchiques nuisibles ou de belles paroles? Des recherches en clinique du travail et en sociologie du travail nous permettent de décrire et de comprendre ce phénomène complexe de banalisation de la souffrance en formation et au travail. En Europe nous en sommes friands.
Mais prenons une autre direction dans ce billet. Tentons de prendre un chemin qui fait suite à l’analyse. Tous les élèves, étudiants, stagiaires, apprentis ou travailleurs ne sont pas psychologues ou sociologues du travail pour analyser et comprendre que cette souffrance ne tombe pas du ciel. Ils ont besoin d’autres choses. Ils ont besoin de savoir quoi faire, comment se positionner et agir en respectant leurs besoins physiques et psychologiques. Les psychologues aiment dire « comment s’autoréguler? ».
Il est peut-être déjà arrivé ou il arrivera peut-être qu’un jour vous vous rendiez compte que cette personnalité établie sur un « faux-self », c’est aussi la vôtre! Quelle chance! J’ai eu cette chance. Il était temps de me réveiller.
Que faire après la prise de conscience et l’analyse? Comment s’extraire de l’autosabotage, notamment de la posture emblématique de la victime?
En réponse, voici un extrait parmi 27 propositions rédigées par le professeur Sheldon (traduction libre). Elles ont toutes un impact sur notre personnalité.
La troisième prescription psychologique suppose de cerner au préalable ses besoins psychologiques. Les propositions suivantes invitent à faire des choix autonomes et plus efficaces. Certains de ces choix réclament du discernement, de la détermination et du courage. À propos de discernement, nous savons depuis les expériences de Milgram que les gestionnaires jouent un rôle considérable dans les organisations. Je relis parfois l’extrait ci-dessous concernant le développement humain et de carrière pour me rappeler que je peux agir sur ma personnalité et mes choix
I. Fondamentaux organismiques
- Répondez à vos besoins corporels de base.
- Développez vos capacités sociales et cognitives innées.
- Répondez à vos besoins psychologiques.
- Aidez à créer une société qui exprime des universaux sociocognitifs (communion spirituelle, danse, création musicale, compétition sportive, humour).
II. Traits de personnalité
- Essayez de développer des traits de personnalité plus positifs, tels que la gentillesse, l’ouverture, l’extraversion et la conscience.
- Changez vos activités et vos comportements, plutôt que vos circonstances extérieures pour atteindre le sommet de votre gamme de bonheur potentiel.
III. Objectifs et intentions
- Fixez et poursuivez des objectifs le plus efficacement possible.
- Poursuivez des objectifs plus intrinsèques qu’extrinsèques.
- Poursuivez des buts pour des raisons autoconcordantes plus que non concordantes.
IV. L’auto-homoncule
- Organisez et réglez avec succès votre vie intentionnelle.
- Vivez dans un soi qui représente correctement votre organisme et vos traits («soyez en contact avec vous-même»).
V. Interactions sociales
- Soyez agréable dans les nouvelles situations.
- Punissez ceux qui exploitent cette attitude.
- Pardonnez-leur quand ils reviendront à la coopération.
- Faites des ouvertures occasionnelles lorsque vous vous battez contre quelqu’un.
- Évitez d’exploiter ceux qui semblent le tolérer.
- Choisissez des associés qui vous soutiendront et coopéreront avec vous.
- Jouez au mieux vos rôles sociaux.
- Choisissez et entrez dans des rôles sociaux qui correspondent le mieux à vos dispositions de personnalité.
VI. Culture
- Adaptez-vous aux normes et prescriptions de votre culture.
- Allez à contre-courant de la société lorsque cela semble nécessaire.
Référence
Sheldon, K. M. (2004). Optimal Human Being. Psychology Press
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre