Le biais culturel est un facteur qui a provoqué certaines divisions dans le domaine des tests d’intelligence. Scarr (1981) le décrit comme un élément de distorsion relevant du principe que tout le monde ne peut pas accéder de façon juste et équitable aux connaissances et aux compétences échantillonnées par les tests de QI. Il a fait valoir qu’il existe des différences sous-culturelles dans les modes de vie et les pratiques d’éducation des enfants, et que ces différences peuvent donc affecter l’égalité des chances de réussir aux tests de QI.
Des tests sans biais culturel
Greenfield (1998)¹ a pour sa part affirmé qu’un test équitable du point de vue culturel devait contenir des questions exigeant des réponses universelles. Cela signifie que la réponse du candidat doit être universellement similaire, indépendamment de sa culture ou de son groupe ethnique. Dans cette perspective, seuls les tests de raisonnement sans lien avec la connaissance de la langue ou du langage mathématique ne présentent pas de biais culturel.
Importance des matrices et des formes
Les tests de matrices ou de raisonnement non verbal permettent d’évaluer l’intelligence sans lien avec la connaissance de la langue ou du langage mathématique. Ils sont constitués d’images ou de séquences d’images.
Par exemple, les matrices progressives de Raven (souvent simplement appelées « matrices de Raven ») sont une famille de tests d’intelligence à choix multiples. À chaque question, le candidat est prié de compléter une série. Beaucoup de questions sont présentées sous la forme d’une matrice mathématique 3×3 ou 2×2, ce qui a donné son nom à cette méthode.
Un autre exemple est celui de la section 3 de la BGTA (Batterie générale de tests d’aptitudes), (1964). Les questions de cette section nécessitent un raisonnement non verbal similaire à celui que requièrent les matrices, puisqu’il y est demandé de reconstituer des formes à partir de choix multiples.
Ces tests présentent un avantage évident dans un contexte de recrutement où les candidats sont d’origines diverses, car la culture ou la langue n’aura pas d’incidence sur les réponses des candidats.
La vitesse est un autre facteur qui peut causer un biais.
En effet, les tests chronométrés peuvent être à l’origine de biais dans les tests de capacité cognitive, car les cultures rurales ne considèrent pas toujours le temps comme un facteur essentiel.
En revanche, les personnes issues de milieux plus cosmopolites ou industrialisés peuvent considérer la vitesse comme un facteur important. La recherche en psychométrie a abordé cette question en accordant un temps illimité pour réaliser certains tests tels que les matrices de Raven dans le but de minimiser ce biais potentiel. Il est bien sûr à noter que, dans un contexte où tous les candidats proviennent de la « même culture » ou du « même pays », ce biais n’est plus applicable, puisqu’il est commun à tous.
Je suis, pour ma part, en faveur de l’utilisation de tests de QI chronométrés pour deux raisons principalement.
Premièrement, il est évident que les tests de QI mesurent l’intelligence en évaluant la quantité de connaissances acquises. Anderson (1992) a souligné que l’évaluation des connaissances se fait à l’aide de processeurs spécifiques, la vitesse de ces processeurs étant mesurée, ce qui établit que la fonction d’intelligence générale est exercée.
Cela signifie qu’il est difficile de séparer la connaissance et l’intelligence et que, par conséquent, les tests de QI ne sont pas dépourvus d’occasions de faire appel à ses connaissances.
Deuxièmement, dans le contexte actuel, il est utile que le temps d’administration des tests soit limité compte tenu des contraintes de temps auxquelles les employeurs et les candidats font face.
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* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.
Référence :
¹Greenfield, P.M. The cultural evolution of IQ. In The Rising Curve: Long-Term Gains in IQ and Related Measures; Neisser, U., Ed.; American Psychological Association: Washington, DC, USA, 1998; p. 81-123.