Vous vous sentez mal dans votre emploi actuel, vous vous y ennuyez, vous avez le sentiment de tourner en rond sans trouver de solutions, vous êtes insatisfait, déçu, bref…vous commencez sérieusement à envisager de changer de carrière.
Cependant, à mesure qu’une telle idée se fixe en vous, vous êtes gagné par la crainte, le doute, le stress, voire la peur de faire un faux pas, de prendre une mauvaise décision. Et puis, vous ne savez pas comment vous y prendre, où regarder, quoi chercher, qui rencontrer… Là encore, de tels inconforts pourraient bien finir par vous faire renoncer…
En outre, il est, en occident et dans notre monde du travail, une préoccupation bien visible chez la plupart d’entre nous : celle qui consiste à vouloir s’assurer de faire des choix (d’études, de métier et de carrière) qui soient fiables, sûrs et qui traduisent alors notre capacité à agir d’une manière qui produise à tout coup l’effet recherché en atteignant le but visé, bref, qui ne tolère que peu l’imprécision, le doute, en nous mettant ainsi hors de danger en éloignant de nos vies le risque et l’incertitude. En résumé, changer de carrière oui, mais à condition qu’il soit possible de connaître d’avance le résultat de ses actions, de ses décisions.
Étrange vision des choses quand on sait que, par ailleurs, le seul élément qui soit véritablement stable, prévisible et certain dans nos vies est précisément le changement….
Pourtant, d’autres voies existent. Par exemple, les Chinois, pour leur part, considèrent davantage que le chemin est plus important que la destination. Conception difficile à saisir pour un Occidental pour qui la conception du monde s’articule volontiers autour d’une finalité (d’un sens et d’un but) et selon une vision linéaire du temps (Caillau, 2015), marquée par un passé, un présent et nourrit d’intentions d’avenir.
En orientation professionnelle, aider une personne à opérer un changement de carrière consiste à faire en sorte qu’elle puisse découvrir qui elle est et la personne qu’elle souhaite devenir, en l’aidant à définir des domaines, des activités de travail dans lesquelles elle pourrait développer « les formes identitaires les plus importantes pour elle « (Guichard et Huteau ,2006, p.82). Autrement dit, le conseiller d’orientation privilégie alors la connaissance de soi pour aider la personne à devenir plus à même de cibler ensuite des domaines d’emploi susceptibles de convenir à sa personnalité. Il est alors en mesure de l’aider à clarifier les principales caractéristiques de sa personnalité, mais aussi de mieux cerner ses intérêts (notamment professionnels), ses valeurs, ses besoins et les principales compétences qu’elle a pu développer au cours des différents emplois qu’elle a pu occuper.
En outre, la connaissance de soi consiste aussi à mieux comprendre comment fonctionne notre esprit, notre mental, car c’est lui qui détermine et conditionne toute notre expérience du monde. De même, cette connaissance de soi ne peut être que partielle et limitée, car il est impossible d’avoir une connaissance forte et précise de son identité, notamment parce que nous sommes, par essence, éphémères et fragiles. Il est surtout question d’apprendre, en compagnie du conseiller d’orientation, à mieux cerner de quoi sont faits ses craintes, ses peurs et, plus largement, ses mécanismes d’autoprotection et d’autorégulation qui sont susceptibles de freiner la personne dans son processus d’exploration et ultimement de prise de décision vis-à-vis d’un nouveau choix de carrière.
