Les élèves d’aujourd’hui vont faire face à un marché de l’emploi très différent de celui de leurs parents. Avec les avancées rapides en automation et en intelligence artificielle, il est difficile pour les jeunes d’imaginer ce que le monde du travail leur réserve. À cette incertitude s’ajoute la pression de faire un choix de carrière dès un jeune âge, tel que l’explique Linda Schweitzer, professeure à l’École de gestion de l’Université Carleton dans un reportage d’ONFR+. Ce sentiment est corroboré par une étudiante interviewée qui affirme : « Tu veux t’assurer de faire le bon choix à la longue pour t’assurer un bon futur, donc il y a cette pression-là. ».
Pour faire ce choix difficile, les jeunes se tournent vers les conseillers en orientation de leur école, qui sont malheureusement débordés. En effet, une étude récente menée auprès de 1 200 écoles ontariennes a révélé que les orienteurs au secondaire sont responsables d’en moyenne 375 élèves chacun. Dans le cas d’une école sur 10, le ratio peut même grimper jusqu’à 687 élèves par orienteur.1 En plus de cette pénurie, Linda Schweitzer note que les conseillers sont occupés à gérer la santé mentale des étudiants, ce qui laisse moins de temps pour l’orientation de carrière.
Le système actuel étant dans une impasse, je crois fortement qu’il faut réorienter la façon de préparer les jeunes pour leur futur. Depuis plusieurs décennies, les élèves sont encouragés à choisir un titre d’emploi; essentiellement pour répondre à la question typique « qu’est-ce que tu veux être lorsque tu vas être grand? ». Par contre, nous savons que le travailleur d’aujourd’hui et de demain n’occupera pas nécessairement le même emploi pour le reste de sa vie.
Une meilleure approche est de demander aux jeunes de choisir les défis, les problèmes ou les opportunités auxquels ils aimeraient contribuer.
Cette approche met les élèves au centre du processus puisqu’on les outille à faire des choix basés sur ce qui les intéresse et sur l’impact qu’ils veulent avoir dans le monde. Ceci résonne énormément auprès de la jeunesse d’aujourd’hui, qui est en quête de sens et veut « faire une différence ». Dans le reportage d’ONFR+, un étudiant fait écho de ce sentiment en se questionnant sur la manière de maximiser son impact social dans le futur.
Il est aussi important d’encourager les jeunes à devenir des « Chercheurs de défis », au lieu de suivre l’approche traditionnelle basée sur les titres d’emplois. Dans ma pratique de coach de carrière, j’ai développé un outil unique (les Cartes défis) qui aide les jeunes à réfléchir aux défis, aux problèmes et aux opportunités qui les intéressent. Cet outil est le fruit de plusieurs années de recherche sur le monde du travail et les emplois du futur. Les Cartes défis mettent en vedette une trentaine de problématiques importantes en lien avec le monde du travail telles que repenser le système de santé, améliorer l’énergie durable ou redistribuer la richesse.
En utilisant une approche moderne et des outils adaptés au futur du monde de l’emploi, je souhaite révolutionner la façon de préparer les jeunes pour leur carrière. Fondamentalement, je poursuis cette mission afin de répondre à un besoin de plus en plus présent chez les jeunes : celui de faire un métier qui les passionne et d’avoir un impact sur le monde autour d’eux.