L’après-carrière sportive, ça se prépare!
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L’après-carrière sportive, ça se prépare!

Dans le monde du sport de haut niveau, la retraite de la compétition est souvent considérée comme sujet tabou. Le mythe de devoir seulement se concentrer sur la performance sportive immédiate de l’athlète laisse heureusement plus de place à l’importance et aux bienfaits d’avoir un bon équilibre de vie à long terme. Même si la bataille est loin d’être gagnée, les acteurs du domaine sportif sembleraient plus ouverts à élargir la vision de l’athlète vers celle de l’individu global.

La transition d’après-carrière sportive est une expérience de désorientation et de deuil identitaire. La perte de repères dans la sphère sportive amène l’ex-athlète à devoir se redéfinir dans sa nouvelle réalité. Il est impossible d’avoir un contrôle absolu sur la façon dont sera vécu le retrait de la pratique sportive de haut niveau, mais il y a moyen de développer différents outils pour faire face à cette épreuve. Plusieurs facteurs peuvent venir influencer positivement ou négativement la transition d’après-carrière sportive. Ainsi, l’entourage peut jouer un rôle important dans le développement du bon équilibre de vie de l’athlète. Nous survolerons trois interventions possibles auprès des athlètes afin qu’ils se sentent plus confiants face à leur futur.

Développement des intérêts en dehors du sport

La diversité des activités auxquelles l’athlète s’expose permet le développement d’une panoplie de compétences et de mécanismes d’adaptation. Le fait que l’athlète ne s’identifie pas seulement à la sphère sportive, lui donne une perception de contrôle plus grande sur sa vie en général. Par exemple, si l’individu ne performe pas comme il le voudrait dans le sport qu’il pratique, il peut se tourner vers ses autres intérêts afin de limiter l’impact que la situation pourrait avoir sur son estime personnelle. Malgré l’horaire chargé des athlètes, il est possible de prévoir des moments pour la découverte d’autres loisirs et l’expérimentation de différents rôles. Que ce soit en participant à un stage au sein d’un organisme, en discutant avec un professionnel ou un étudiant dans un domaine convoité ou, en s’initiant à différentes activités sportives en équipe, le fait d’encourager la poursuite d’autres intérêts prépare les athlètes à faire face aux imprévus comme une blessure ou un retrait involontaire. Le bon équilibre de vie favorise le développement d’outils polyvalents personnels qui seront utiles tout au long de la vie.

La prise de conscience des compétences acquises

Les athlètes de haut niveau sont bien souvent entourés d’autres athlètes performants ayant le même style de vie actif. Pour cette raison, il se peut qu’ils ne réalisent pas toutes les compétences acquises dans la pratique d’un sport de compétition. En se comparant à leurs camarades, ils auraient plus tendance à vouloir se surpasser en identifiant ce qui doit être à améliorer pour performer. Ainsi, les athlètes prennent rarement le temps pour faire un bilan des compétences acquises dans la sphère sportive. Bien nombreux sont ceux qui ne sont pas conscients de leur valeur et de leur employabilité. Le retour sur des expériences passées et l’analyse de certains évènements peuvent aider l’individu à énumérer les compétences acquises à travers ces diverses situations. Généralement, les athlètes comprennent qu’ils peuvent performer ailleurs que dans le sport et apprendre à bien se vendre auprès des employeurs. Parmi les compétences qui ressortent généralement, on retrouve notamment une bonne gestion du stress, la capacité de travailler sous pression, le fait de bien jongler avec un horaire chargé, le maintien de bonnes relations sociales au sien d’une équipe de travail, et plusieurs autres. Bref, la prise de conscience des compétences transférables acquises dans la carrière sportive permet à l’athlète de voir son expérience comme étant positive et favorise une perception plus positive du futur.

Se montrer disponible et empathique

Faisant partie d’un univers où les interventions sont axées sur la performance sportive, il reste ainsi peu de place à la vulnérabilité chez l’individu. Encore aujourd’hui, la majorité des athlètes perçoivent l’ouverture à l’autre comme étant un signe de faiblesse. Et pourtant, le fait de se livrer et de parler de ses émotions est une grande preuve de courage. Comme la clientèle n’a pas tendance à s’ouvrir facilement, il est fortement suggéré de se montrer disponible à écouter et de démontrer à l’athlète que nous comprenons son vécu. Encore une fois, l’horaire chargé de ces derniers les amènerait à se livrer plus spontanément au personnel de soutien disponible dans le moment présent, lorsqu’ils en ressentent le besoin. Le fait de parler et de se sentir compris permettrait à l’athlète de clarifier ses idées, de sortir de l’isolement et de libérer des tensions. C’est pourquoi tous les acteurs, qui comprennent les enjeux reliés à la pratique d’un sport de compétition, auraient avantage à encourager les athlètes à s’ouvrir et à prendre le temps de vérifier comment ils se sentent. Plus le personnel de soutien traitera de l’importance de la santé mentale dans le sport, plus les athlètes seront à l’aise d’en discuter à leur tour.

Même si le domaine du sport de haut niveau regroupe plusieurs enjeux complexes, il est possible d’adapter nos interventions pour répondre aux besoins des athlètes. Pour pouvoir mieux les aider, il est nécessaire de prendre le temps de se mettre à leur place et de comprendre leur mode de vie singulier.

Conseillère d’orientation en pratique privée ayant une expertise auprès de la clientèle d’athlètes de haut niveau. Elle détient un baccalauréat en psychologie de l’UQTR et une maîtrise en sciences de l’orientation de l’Université Laval. Membre de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation depuis juin 2018.
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Conseillère d’orientation en pratique privée ayant une expertise auprès de la clientèle d’athlètes de haut niveau. Elle détient un baccalauréat en psychologie de l’UQTR et une maîtrise en sciences de l’orientation de l’Université Laval. Membre de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation depuis juin 2018.