Le titre de ce billet vous surprend? Étonnement, personne ne pose de questions sur la vie professionnelle des conseillers d’orientation. Ce sont des gens de cœur, avec une empathie, de l’écoute et de la compréhension en abondance. Vous vous reconnaissez? Assurément! Et je me doute qu’au moment de choisir votre carrière, ce sont probablement ces qualités qui ont guidé certaines décisions.
Comme conseillère d’orientation en pratique privée et consultante en ressources humaines pour du recrutement, la clientèle que je rencontre dans mon entreprise m’amène à être au cœur des tourments de la vie professionnelle des gens. Cela est vrai autant pour les gens qui consultent en orientation que pour les candidats qui souhaitent postuler à des emplois publiés. J’adore le concept d’entreprise que j’ai développé à travers les années, qui permet d’être complémentaire et soutenant pour les entreprises de ma région.
Mon texte aujourd’hui se veut le témoignage d’une conseillère d’orientation inquiète, découragée, désillusionnée parfois de voir le marché du travail se détériorer à vue d’œil, comme une plante qui sèche tranquillement quand on arrête de l’arroser. L’humain au travail se questionne sur sa place, sa valeur, son utilité, même parfois son identité. J’entends des histoires variées de la part des gens qui consultent dans ma pratique privée. C’est de la détresse, de l’impuissance, de l’incompréhension, de la frustration à certains égards… Comme conseillère d’orientation, je les amène à progresser dans leurs réflexions et à tenter d’améliorer leur vie professionnelle, pour le bout qu’ils contrôlent et qu’ils peuvent réellement changer. C’est bien, même très bien!
Ma fibre « ressources humaines » voudrait tant leur enseigner ou les conscientiser à changer leur pratique.
D’autre part, à force de recueillir toutes ces confidences et doléances, je me questionne aussi sur la motivation et l’engagement des gens qui sont employés. Est-ce que la première embûche les fait appuyer sur le bouton « eject »? Partir trop vite et sans avoir tenté d’améliorer leur vie au travail?
Il semble parfois plus facile de se trouver un autre emploi et d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte que de prendre des mesures pour favoriser l’épanouissement dans le travail actuel.
Parce qu’on va se le dire, jusqu’à présent je n’ai jamais mis le doigt sur un emploi parfait. Donc si on tient pour acquis qu’il n’en existe aucun, il faut apprendre à vivre avec les aspects moins intéressants. Si je rencontre des embûches au travail, est-ce que cela fait en sorte que je doive quitter cet emploi pour autant? Je tiens à préciser que mon questionnement est général et qu’il exclut assurément des situations particulières dans les milieux de travail où harcèlement, intimidation et violence sont présents.
J’aurais le goût de dire à certains de mes clients d’y penser à deux fois avant de changer d’emploi. « Tentez de voir le positif! »
J’aurais le goût de dire à des candidats en entrevue « arrêtez de changer d’endroit de travail toutes les années, ça ne sera pas mieux ailleurs! »
J’ai le goût de dire aux gens de construire à travers l’adversité et de persévérer dans leur emploi. Leur effort va être récompensé.
J’ai le goût de dire aux employeurs de prendre conscience de leur impact dans le milieu de travail.
Avoir conscience de toutes ces facettes m’empêche de dormir parfois. De plus en plus souvent. Je devrais peut-être changer de carrière?!