Le bonheur est un état temporaire, alors que l’épanouissement est plus profond. En ces temps troubles de pandémie, de guerre et de crise climatique, je vous propose de découvrir l’ikigai, une philosophie de la vie axée sur l’équilibre et les petites choses du quotidien.
Saviez-vous que la plupart des gens – 80 % selon l’enquête Shift Index de Deloitte – sont insatisfaits de leur travail?
Bien que les organisations humaines puissent créer des environnements propices au bonheur en favorisant les trois facteurs d’influence que sont les interactions humaines et les relations de confiance au travail, des styles de leadership axés sur la santé, et un environnement de travail visionnaire axé sur les objectifs et les forces de chacun, obtenir une promotion ou atteindre un objectif ne peut rendre les gens heureux que sur le moment.
Ultimement, chaque employé doit se questionner sur son état d’équilibre et son degré de bonheur. Mais cela veut-il dire qu’il faut choisir entre sa passion et un salaire?
Selon ce concept japonais, les gens ont besoin de voir et de vivre le sens et la finalité de leur action. L’ikigai (prononcé [eye-ka-guy]) est donc l’endroit où se croisent votre passion, votre mission, votre vocation et votre carrière.
Il s’agit, par-dessus tout, d’un mode de vie qui vise à équilibrer le spirituel et le pratique. Cet équilibre se trouve à l’intersection où vos passions et vos talents convergent avec les choses dont le monde a besoin et pour lesquelles il est prêt à payer.
La meilleure façon de résumer l’ikigai est d’examiner ce diagramme de Venn, qui en présente les quatre principales qualités :
-
- ce pour quoi vous êtes bon,
- ce dont le monde a besoin,
- ce pour quoi vous pouvez être payé(e),
- ce que vous aimez.
Si l’on réduit la théorie à sa plus simple expression, c’est au croisement de ces quatre éléments que se situe l’ikigai.
Découvrir son ikigai
Pour découvrir votre ikigai, vous devez d’abord déterminer ce qui vous passionne. Ensuite, il vous faut trouver le moyen par lequel vous pourrez exprimer cette passion.
Dans de nombreux cas, il s’agit d’une prise de conscience transformatrice.
Cela ne veut pas dire que le travail est la chose la plus importante dans la vie. Bien que celui-ci soit souvent, par la force des choses, au centre de notre vie, il y a toutefois une différence entre les choses qui sont importantes dans notre vie et la part qu’occupe le travail dans notre vie.
L’ikigai consiste à trouver la joie, l’épanouissement et l’équilibre dans la routine quotidienne de la vie.
Il est trop facile d’être victime d’une pensée cloisonnée, selon laquelle notre travail, notre famille, nos passions et nos désirs sont tous des aspects distincts de notre vie, sans rapport les uns avec les autres.
La vérité fondamentale de l’ikigai est que rien n’est cloisonné, tout est lié.
Cette prise de conscience peut changer votre vision des choses pour le mieux. Que vous l’appeliez « ikigai » ou « entrepreneuriat éclairé », il demeure qu’il est possible d’être fidèle à ses passions, de mener une vie conséquente et d’utiliser votre entreprise ou votre travail comme moyen d’expression.
À l’intersection de tout cela se trouvent des sentiments de paix et de bonheur durable qui peuvent vous soutenir tout au long de votre vie.
Dans un document de recherche sur l’ikigai publié en 2001, le co-auteur Akihiro Hasegawa, psychologue clinicien et professeur associé de l’Université Toyo Eiwa, a défini le mot ikigai dans la langue japonaise de tous les jours. Il est composé de deux mots : « iki », qui signifie « vie », et « gai », qui évoque la valeur ou l’intérêt.
L’ikigai est ce qui vous permet d’envisager l’avenir, même si vous êtes malheureux en ce moment.
Les Japonais pensent que la somme des petits bonheurs de la vie quotidienne se traduit par une vie plus épanouie dans son ensemble.
Quels sont les piliers d’une vie axée sur l’ikigai?
Pilier 1 : Commencer petit
Pilier 2 : Se libérer (« lâcher prise »)
Pilier 3 : Viser l’harmonie et la durabilité
Pilier 4 : Cultiver la joie des petites choses
Pilier 5 : Être ici et maintenant
Convenons-en, cela n’a rien de facile!
Trouver son ikigai impliquerait en somme de trouver quelque chose qui vous passionne, pour lequel vous êtes également doué, dont le monde a besoin maintenant et pour lequel quelqu’un vous paiera.
Par exemple, si vous êtes passionné par les relations publiques en situation de crise, que vous êtes également compétent dans ce domaine, que le monde en a besoin à l’heure actuelle et que vous avez plusieurs offres d’emploi dans ce domaine, vous pourrez dire que vous avez trouvé votre « sweet spot » ikigai.
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.