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Temps de lecture : 2 minutes
Ne laissons pas les « techno » faire écran dans nos interactions quelques pièces justificatives 

Fin des années 60, j’ai eu la chance de visiter le Centre de recherche d’IBM situé à Poughkeepsie dans l’État de New-York. Ces années-là, il n’était nullement question de transistors et de microprocesseurs; l’ordinateur que j’ai vu alors ayant des dimensions comparables à une chambre à coucher parentale. Or, découvrant que les étudiants que nous étions étaient en voie de devenir des pédagogues et des psychologues scolaires, le technicien qui avait été libéré pour nous servir de guide, nous fit part que le plus grand souci des programmeurs était de personnaliser la transmission des contenus afin qu’elle s’approche le plus possible d’une expérience de face-à-face 

Par ailleurs dans un lointain billet précédent, j’ai déjà mentionné que des cyberdépendants –qui se targuent d’être resautés 18 heures par jour à des milliers d’autres gamers à travers le monde– sentent soudainement le besoin d’un face-à-face entre certains d’entre eux, par exemple, ceux gravitant autour d’une même ville, afin d’échanger en personne et de faire plus ample connaissance. Alors pour ce faire, ils organisent des « 5 à 7 » voire des fins de semaine de retrouvailles. Évidemment, lors de ces rencontres il arrive qu’ils repartent de plus belle dans leur dépendance en jouant avec des partenaires juste en avant ou à côté d’eux…  

Lors de l’émission radiophonique Les éclaireurs du 9 mai dernier portant sur la pertinence d’introduire une concentration « jeux électroniques » dans le cadre d’un programme Sport-Études, Thierry KARSENTI (professeur à la Faculté des Sciences de l’éducation de l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le numérique en éducation) a souligné l’importance de maintenir pour lesdits élèves, des « récréations »c’est-à-dire des moments où ils côtoient sociophysiquement les autres élèves, y compris ceux de leur propre programme ; des moments de face-à-face étant primordiaux pour leur santé physique et mentale… 

De nombreuses études sur les TIC et les enfants, particulièrement le dernier rapport PISA de l’OCDE paru en 2015indiquent que si les effets des TIC sur l’apprentissage sont nettement supérieurs au début, ces effets motivant diminuent par la suite si ces TIC ne sont pas encadrées par des personnes signifiantes en chair et en os...  

Lors du Sommet mondial du leadership qui s’est tenu à Sherbrooke en juin dernier, BARBEAU-MEUNIER (qui complète des études doctorales à la fois en médecine et en imagerie biomédicale) a abordé l’empathie comme étant la clé pour résoudre les crises sociales actuelles et à venir. Dans son propos, il a mis l’accent sur cinq piliers pour cultiver la compassion, le tout premier étant le face-à-face, les autres étant la résilience, l’attentionle lien social et une culture empathique…. 

Dans nos interactions –surtout professionnelles– les techno si ; mais comme assistantes et non comme substituts! 

 

Références 

BARBEAU-MEUNIER, C.-H. (2019). « L’empathie, la clé pour résoudre les crises sociales », La TribuneSherbrooke, 5 juin 2019. 

KARSENTI, T. (2019). Le Numérique en éducationMontréal, PUQ. 

OCDE (2015). Connectés pour apprendre ? Les élèves et les nouvelles technologies. Rapport sur le Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves (PISA). P 

Professeur au Département d’Orientation professionnelle de l’Université de Sherbrooke durant plus de 25 ans, le pédagogue a brillé d’originalité pour former ses étudiants, souhaitant non pas les cloner, mais bien les mettre au monde en tant que conseillers. Sa différence est devenue référence, comme en témoignent les prix qu’il a remportés, la vingtaine d’ouvrages qu’il a publiés et les ateliers de formation qu’il a animés sur le counseling de groupe et sur l’insertion professionnelle. Depuis 2001, il n’a de retraité que le nom puisqu’il demeure très actif comme professeur associé. De plus, le prolifique auteur n’a pas rangé sa plume et le réputé conférencier manie toujours le verbe avec autant de verve et d’à-propos.
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Professeur au Département d’Orientation professionnelle de l’Université de Sherbrooke durant plus de 25 ans, le pédagogue a brillé d’originalité pour former ses étudiants, souhaitant non pas les cloner, mais bien les mettre au monde en tant que conseillers. Sa différence est devenue référence, comme en témoignent les prix qu’il a remportés, la vingtaine d’ouvrages qu’il a publiés et les ateliers de formation qu’il a animés sur le counseling de groupe et sur l’insertion professionnelle. Depuis 2001, il n’a de retraité que le nom puisqu’il demeure très actif comme professeur associé. De plus, le prolifique auteur n’a pas rangé sa plume et le réputé conférencier manie toujours le verbe avec autant de verve et d’à-propos.