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Dans notre société, le choix d’une carrière est souvent teinté par la question du prestige. Certaines professions sont valorisées et perçues comme plus respectables ou enviables que d’autres, ce qui influence les aspirations professionnelles de bien des gens. Mais est-ce réellement un critère pertinent pour trouver une satisfaction professionnelle durable? C’est l’essai de Simon Paré-Poupart sur le métier de vidangeur qui m’a donné l’idée de ce texte. Dans Ordures, l’auteur nous amène à réfléchir sur ces enjeux en mettant en lumière l’effet des jugements sociaux et l’importance de mieux se connaître soi-même pour faire un choix éclairé.
Le prestige d’une profession repose en grande partie sur des perceptions collectives et culturelles.
D’un pays à l’autre, ce ne sont pas nécessairement les mêmes qui sont valorisées. Au Québec, les carrières dans le domaine de la médecine, du droit ou de l’ingénierie sont souvent mises sur un piédestal, tandis que d’autres métiers, pourtant essentiels à la société, sont perçus comme moins prestigieux. Cette hiérarchie implicite peut peser lourdement sur les individus, les amenant à choisir un chemin qui semble socialement valorisé plutôt que celui qui correspond réellement à leurs aspirations et à leur bien-être.
Si le prestige peut sembler attrayant, il ne garantit ni l’épanouissement ni la satisfaction à long terme. Se lancer dans une profession uniquement en raison du statut social qui y est associé peut conduire à un décalage entre ce que l’on attend et ce qu’est la réalité quotidienne du métier. Il est donc crucial de cerner nos propres valeurs, nos motivations profondes et ce qui nous anime véritablement.
Par exemple, une personne valorisant la créativité et l’autonomie pourrait se sentir frustrée dans un emploi très structuré, même si celui-ci est prestigieux. À l’inverse, une personne qui accorde de l’importance à la stabilité financière pourrait être comblée par un métier jugé moins prestigieux, mais offrant cette sécurité. Prendre le temps de réfléchir à ce qui compte réellement pour soi est une étape clé dans l’orientation professionnelle.
Famille, amis et médias transmettent des messages sur ce qui constitue une « bonne » carrière, créant parfois des attentes irréalistes. Cette pression peut empêcher d’explorer d’autres voies qui, bien que moins valorisées en apparence, pourraient mieux convenir.
C’est ici que la curiosité prend toute son importance. Plutôt que de se fier à l’image projetée d’une profession, il est essentiel d’aller au-delà des apparences et de s’informer sur la réalité du métier. Il existe souvent un écart entre ce que l’on imagine et le quotidien d’une profession. Rencontrer des professionnels, effectuer des stages, poser des questions permet de mieux comprendre les exigences et les possibilités réelles d’un domaine. Cette démarche permet non seulement de confirmer ou d’infirmer un intérêt, mais aussi d’élargir son champ des possibles.
Le choix d’une carrière ne devrait pas être dicté uniquement par le prestige ni par les attentes sociales, mais bien par une compréhension approfondie de soi-même et des réalités du métier envisagé. Prendre le temps d’explorer, de s’interroger sur ses valeurs et d’observer la réalité des professions permet d’éviter les déceptions et de bâtir un parcours professionnel épanouissant. Finalement, la véritable réussite n’est pas de correspondre aux standards imposés par la société, mais de s’aligner avec ce qui fait véritablement sens pour soi.
Référence :
Paré-Poupart, S. (2022). Ordures! Journal d’un vidangeur. Lux Éditeur.
* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre.