Microcertifications, leur impact macro
Éducation

Microcertifications, leur impact macro

Temps de lecture : 4 minutes

* Notez que certains liens sont en anglais seulement.

Ces dernières années, les microcertifications se sont imposées comme un moyen essentiel de favoriser l’accès à l’éducation. Les microcertifications offrent des options éducatives importantes pour les personnes qui souhaitent se requalifier, se perfectionner ou s’informer sur un nouveau sujet d’intérêt. 

Qu’est-ce qu’une microcertification? Les définitions foisonnent, mais pour simplifier, disons que les microcertifications sont des formes d’apprentissage courtes. Elles permettent aux personnes d’acquérir des aptitudes et des compétences par le biais de méthodes validées et pertinentes pour leur carrière.  

Un rapport récent examine les moyens de faire progresser l’adoption d’un solide réseau de microcertifications au Canada. L’avenir appartient au micro : Apprentissage numérique et microcertifications pour l’éducation, la requalification et l’apprentissage permanent résultat d’une collaboration entre eCampusOntario, l’Institut de la diversité, Magnet et le Centre des Compétences futures fournit un aperçu complet de diverses définitions tout en examinant comment l’expérience des microcertifications de l’Ontario a conduit à un remodelage des perceptions de l’éducation. Le rapport illustre notre travail collectif pour découvrir certaines pratiques exemplaires en matière de microcertifications et leur relation avec l’éducation, la requalification et l’apprentissage permanents. 

Accès et valeur ajoutée 

Les microcertifications offrent des possibilités d’accès à l’éducation pour la requalification et l’amélioration des compétences de ceux qui possèdent déjà des titres de compétences, et comme moyen de commencer pour ceux qui n’ont jamais suivi d’enseignement postsecondaire.

Les avancées récentes dans le domaine des microcertifications renforcent leur valeur tout en soulignant la manière dont elles peuvent aider les apprenants à obtenir une formation adaptée au marché du travail.  

En Ontario, les apprenants peuvent obtenir des prêts étudiants pour suivre des microcertifications. Cette évolution est importante, car elle facilite l’accès à l’emploi et améliore la requalification et le perfectionnement professionnel. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Stratégie ontarienne de microcertification qui vise à améliorer l’accès des apprenants à l’apprentissage. Cette stratégie a également permis de lancer un fonds de 15 millions de dollars pour le développement de 250 microcertifications en collaboration avec des établissements d’enseignement et des employeurs partenaires. À cette fin, eCampusOntario a créé un Portail  de micro-titres de compétences qui héberge actuellement plus de 1500 microcertifications admissibles aux prêts étudiants, et d’autres sont ajoutées régulièrement.   

La Colombie-Britannique a récemment annoncé l’octroi de 5 millions de dollars pour financer 35 microcertifications dont les programmes sont alignés sur les priorités du marché du travail. La Saskatchewan a également publié un Guide des microcertifications (Guide to Microcredentials). Sur le plan international, l’Australie a récemment publié un cadre national de microcertifications, en suivant l’exemple du système de microcertifications de la New Zealand Qualifications Authority. Ces efforts internationaux proposent des parcours formalisés – dans ce cas, les microcertifications sont cumulables avec d’autres titres de compétences. Cela offre aux apprenants de véritables parcours de formation continue par étapes itératives : le micro-apprentissage. 

Les investissements dans les microcertifications témoignent de la volonté croissante des décideurs de les développer et de les proposer à un plus grand nombre de personnes. Ces avancées représentent un changement important pour l’enseignement postsecondaire en matière d’accès et de formation continue à l’appui du développement de la carrière.  

L’importance croissante des options de micro-apprentissage 

L’émergence des microcertifications résulte de la nécessité de cibler les efforts sur la requalification, l’amélioration des compétences et le perfectionnement professionnel. La nécessité de préparer la main-d’œuvre à un marché du travail en pleine évolution est une réalité depuis des générations, et la dernière décennie a certainement été remplie d’avertissements visant à préparer les gens à des emplois qui n’existent pas encore – des alertes sur les effets de la perturbation numérique à la nécessité d’améliorer notre approche de la durabilité. La pandémie a replacé l’avenir du travail dans le présent, avec des solutions nécessaires aujourd’hui pour répondre aux déplacements massifs d’emplois dus aux fermetures économiques et au manque de voyages et d’activités dans les industries de l’accueil, ce qui a amené de nombreuses personnes à chercher de nouveaux parcours d’emploi. 

Les exemples de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande offrent un aperçu de l’avenir des microcertifications – des unités d’apprentissage entièrement cumulables qui se transforment au fil du temps en titres plus importants.

Les efforts en cours au Canada démontrent que les microcertifications commencent à faire partie des options éducatives disponibles pour les apprenants à toutes les étapes de la vie.

Cela représente un changement et une augmentation des possibilités pour les personnes d’accéder à l’éducation d’une manière qui s’adapte au contexte social actuel. Cela inclut les personnes qui se requalifient ou se perfectionnent, celles qui ont été exclues de l’enseignement postsecondaire et celles qui cherchent à acquérir de nouvelles aptitudes et compétences, et à combiner cet apprentissage avec des carrières, des responsabilités familiales ou d’autres raisons qui pourraient limiter leur capacité à suivre des études à temps plein.  

L’absence d’un cadre et de paramètres pancanadiens pour les microcertifications est une lacune au Canada qui risque de nous placer en marge des approches internationales en matière d’éducation. Cependant, il existe des moyens de soutenir l’évolution de l’éducation qui encourage l’accès et la réussite grâce aux microcertifications. Il s’agit notamment : 

  • d’une approche écosystémique qui favorise le développement et la transférabilité des microcertifications – en encourageant la coopération interprovinciale et la conception conjointe de cadres de micro-apprentissage et de microcertifications; 
  • d’un sens partagé de l’accompagnement des apprenants de manière épisodique tout au long de leur vie – en établissant un lien général entre les microcertifications et le micro-apprentissage, le développement de carrière et l’accès à l’éducation;  
  • d’une sensibilisation et d’une promotion de la valeur des microcertifications auprès des employeurs et des apprenants. Faire en sorte que ceux-ci comprennent ce que sont les microcertifications et comment elles peuvent contribuer à la requalification, à l’amélioration des compétences et au développement de la main-d’œuvre. 

Les microcertifications représentent un changement dans notre façon de concevoir l’éducation. Ce changement est axé sur l’apprenant. En accordant une place à de nouvelles formes d’apprentissage souples, l’accès et le développement continu de notre main-d’œuvre seront en phase avec l’évolution de l’économie mondiale. 

  

* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre. 

Robert Luke est directeur général et Emma Gooch est gestionnaire des programmes à eCampusOntario.
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Robert Luke est directeur général et Emma Gooch est gestionnaire des programmes à eCampusOntario.
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