Ai-je réussi mon intervention?
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Ai-je réussi mon intervention?

Temps de lecture : 2 minutesCe matin, un de mes clients est arrivé à mon bureau pour son rendez-vous. Quand je lui ai demandé comment il allait, il me répondit « je regardais la liste de métiers que nous avons faite ensemble et j’ai choisi « Mécanicien industriel ». Ma tante était chez nous et avec son aide, j’ai soumis une demande au collège. En attendant, j’ai eu un emploi chez un épicier, j’ai commencé vendredi et j’aime ça, tout va bien. » Ce client est un jeune homme qui est venu me voir parce qu’il a fait une demande d’emploi à l’armée et a reçu une réponse qu’il devait reprendre ses tests dans six mois. Il était donc en attente et il est venu me voir pour l’aider à élaborer un plan B, compte tenu des probabilités assez élevées qu’il soit refusé dans l’armée, selon lui. Nous avons donc entamé un processus de choix de carrière. Nous nous sommes rencontrés trois fois. Aujourd’hui, à la quatrième rencontre, il me fait cette annonce. Nous en avons discuté et il est reparti en me promettant de me donner des nouvelles ou de revenir s’il avait d’autres questions ».

Je sais que des scénarios de ce genre se produisent des centaines de fois, mais ils posent une question intéressante, « ai-je réussi mon intervention d’orientation de carrière avec ce client? » D’un point de vue, oui, j’ai réussi puisqu’il est arrivé avec une question spécifique et est reparti avec une réponse. D’un autre point de vue, non, car il n’a pas fini le processus. D’un point de vue, oui, parce qu’il est parti satisfait. D’un autre point de vue, non, parce que c’est sa tante qui l’a aidé à réaliser son choix. Et ainsi de suite…

Je pourrais même dire qu’à ce point dans le temps, je ne sais pas si mon intervention a réussi. Pour le savoir, je devrais attendre qu’il reçoive une réponse définitive de l’armée (plan A), ou qu’il commence son cours de mécanique industrielle (plan B) et qu’il soit satisfait de sa décision.

Et que dire s’il décide qu’il aime tellement son emploi temporaire chez l’épicier et qu’il en fasse son emploi permanent?

Cette anecdote rejoint la question plus globale de l’évaluation des interventions et des services. Pour en faire l’évaluation, je dois d’abord identifier mes objectifs. Ceux-ci portent sur les résultats à la fin, mais aussi sur les processus et l’impact de la démarche. Le résultat n’a peut-être pas été celui que je souhaitais, mais le processus a réussi, c’est-à-dire que je l’ai rencontré comme prévu, les activités ont été faites, les informations transmises, etc. Et, il ne faut pas oublier que l’impact a été positif, c’est-à-dire qu’il est reparti satisfait, il reviendra si besoin il y a et en toute probabilité il recommandera mes services à d’autres.

Ma conclusion est « oui, mon intervention a réussi ». Le client est arrivé avec une question, je l’ai aidé à cheminer, la relation était bonne et il est reparti avec une décision qui le satisfait, bien que temporairement. Si sa décision change ou que des évènements changent son parcours, il reviendra me voir et une nouvelle intervention commencera.

Quelle est votre évaluation de cette intervention?

Cet article est paru à l’origine sur le site Orientaction.ca le 15 mai 2017.

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