Marché du travail

La lutte contre la pauvreté

Temps de lecture : 2 minutes

Cet article est paru à l’origine sur le site Orientaction.ca le 26 février 2018.

Qu’est-ce que la pauvreté a à voir avec l’orientation? Beaucoup! Rappelons que la pauvreté se définit généralement comme le manque de ressources pour assurer à soi et à sa famille, la satisfaction des besoins jugés de base. Le gouvernement du Canada n’a pas de définition officielle de la pauvreté. Cependant, la pauvreté est souvent évaluée en mesurant le nombre de Canadiens ayant un faible revenu. Il y a plusieurs indicateurs utilisés pour mesurer le faible revenu : seuils de faible revenu, mesure du panier de consommation et mesure de faible revenu pour n’en nommer que trois.

Mais cette définition cache une réalité qui, bien souvent, est bien plus complexe. Pourquoi cette personne manque-t-elle de ressources minimales? Et surtout, pourquoi les mailles de notre « filet social » laissent-elles passer autant de gens? Que ce soit ce mendiant atteint d’une maladie mentale grave que l’on évite de regarder en marchant vers le resto pour dîner ou cette dame qui n’arrive pas à payer son loyer parce qu’elle dépense son allocation sur sa dépendance à l’alcool, à la drogue ou aux jeux de hasard. À ces images traditionnelles, ajoutons celles des gens qui n’arrivent pas à obtenir un emploi pour une foule de raisons justifiables comme le problème de transport, les responsabilités familiales, le manque de compétences, la discrimination envers leur minorité, leur âge, etc. Et ceux, lorsqu’ils obtiennent un emploi, les heures qui leur sont données sont insuffisantes ou le salaire est tout simplement insuffisant.

Bref, il y a une foule de raisons personnelles qui font en sorte que le manque d’emploi entraîne la pauvreté. Mais il y a aussi des raisons sociétales et politiques. Commençons par dire que la politique du salaire minimum est totalement inefficace dans la lutte contre la pauvreté. Plusieurs autres programmes de soi-disant « inclusion sociale » ne se cotent pas mieux. Je réserve cette discussion pour un billet futur.

Une situation qui est beaucoup plus troublante, à mon avis, est la pauvreté chez les enfants. Troublante, premièrement parce qu’un enfant vivant dans la pauvreté n’a pas choisi cette situation, il ou elle en est une victime
Troublante, deuxièmement parce que si nous voulons éroder un tant soit peu la pauvreté, nous devons mettre beaucoup plus d’efforts dans nos interventions auprès des enfants et des adolescents. C’est simplement le vieux dicton de donner un poisson versus enseigner la pêche.

De la perspective du développement de carrière, la pauvreté peut se définir comme l’absence d’un but, d’un manque de ressources et de compétences pour formuler ce but et pour le réaliser. Comment voulez-vous que je m’en sorte, que je réalise mon potentiel si je n’ai jamais su que j’avais du potentiel, que je n’ai jamais su que l’on pouvait s’en sortir et surtout que l’on ne m’a jamais permis d’apprendre que je suis capable? Je ne dis pas que tous les enfants vivant dans la pauvreté correspondent à cette description, mais il est certain que comme professionnels de l’orientation, nous devons porter une attention particulière aux enfants vivant dans la pauvreté.

Donc, qu’est-ce que la pauvreté a à voir avec l’orientation? Beaucoup! Mais je ne suis pas aussi sûr que cette situation occupe suffisamment nos interventions. Spécifiquement, que faisons-nous pour comprendre la pauvreté et surtout accompagner ceux qui sont pris dans ce marasme?

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